Double Live Report ! The Aggrolites – 106 – Rouen – 18 mai The Beatdown – L’Escale – Le Havre – 31 mai
La Normandie s’est trouvée fort gâtée en ce mois de Mai en bénéficiant de la venue à dix jours d’intervalle de deux des groupes emblématiques du boss reggae, j’ai nommé The Aggrolites et les Québecquois de The Beatdown, respectivement à Rouen et au Havre.
Dur constat dans les deux cas, les affluences n’auront pas été à la hauteur de la prestation des deux groupes.
Lorsque les premières notes de la reprise du « Reggae From The Ghetto » de John Holt, après une mise en bouche des plus excellentes assurée par Vince Mc Lemore aux platines, distillant un savant mélange de hits et de pépites obscures, retentissent dans la salle du Club 106, le parterre est malheureusement bien clairsemé. Heureusement, la bande de Jesse Wagner à une réputation d’entertainers à assurer, et ils enfilent avec un punch habituel les perles qui composent leurs discographie : « Mr Misery », « Funky Fire », « Free Time » et autre « Jimmy Jack », entrecoupés de quelques unes de leurs meilleures instrus comme le « You Got 5 » ou « The Volcano ». Un seul regret, peu ou pas de nouveaux titres, si ce n’est quelques reprises comme l’explosive version du « Reggae Fever » des Pioneers.
Mais la seconde moitié du set, avec ses hits incontournables, « Work To Do », « Someday », l’inénarrable « Countryman Fiddle » et les fidèles reprises de « Banana » et du « Don’t Let Me Down » de qui vous savez, le groupe comblera un public finalement tout acquis à sa cause.
Au final, une bien bonne soirée entre amis, avec un groupe en forme, à la maitrise technique et scénique incontestable qui a assuré un méchant show. On les attend maintenant avec un nouvel album qu’on espère proche.
Et puis ce mardi 31, c’est au tour de The Beatdown de se présenter a nous, devant un public encore moins fourni, la faute à une semaine très chargée en concerts, à une ambiance sociale localement un poil tendue et à un manque de curiosité flagrant du péquin de base.
Dommage pour eux, car les locaux du Ska Cover Klub ont encore assuré pour chauffer la salle, avec leur set de reprises de plus en plus maitrisé allant du « Monkey Man » à « Sally Brown » en passant par des titres plus « exotiques » comme le « De Quoi Tu M’accuses ? » des Two Tone Club ou bien « Family » des Interrupters.
Lorsque The Beatdown monte une demi-heure plus tard sur la scène, on est surpris de ne retrouver là que trois des lascards habituels. Leur leader Alex Giguère nous annonce donc avec un accent tout Québecquois l’absence de Jo, lead guitare habituel, qui souffre d’acouphènes aigues depuis l’avant-veille, et donc, un set revu en conséquence en urgence depuis le concert de la veille à Lille. Mais les trois zicos ont de l’aplomb et enchainent sans coup férir leurs meilleurs titres, écartant volontairement les instrus. Le son du groupe, sur les « Long Road », la reprise de « Get ready », et « Leave Me » qui ouvrent le concert ne s’en trouve pas trop pénalisé, l’énergie déployée comblant les vides laissés par les solos de guitares.
On aura la droit à une version toute personnelle et surtout toute locale de la « Brigade des Stups » de Gainsbourg au dub live plutôt réussi, tout comme sur une excellente reprise du « Revolution Rock » des Clash…
Une bonne grosse tranche d’early reggae, mais aussi de Ska, conclue en beauté avec le premier titre du groupe, mais néanmoins toujours aussi excellent « One Night », un « I Want Justice » pêchu et une reprise de « Shame & Scandal » bien plus agréable dans cette version dépouillée que beaucoup d’autres bien trop niaises.
Un set là encore une fois, sans grande nouveauté mais finalement costaud de chez costaud, pour le plaisir de ceux qui auront daigné se déplacer.
Bronsky