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Tokyo Ska Paradise Orchestra – Nagare Yuku Sekai no Naka de E.P. – Cutting Edge

Tokyo Ska Paradise Orchestra - Nagareyuku Sekai no Naka de

UN PEU D’HISTOIRE : Première mouture de l’année pour le Tokyo Ska Paradise Orchestra. L’année précédente a en effet été assez dense avec la sortie d’un album/DVD Diamond in Your Heart en début d’année et d’un EP Senko en fin d’année. Comme les Tokyoïtes, patron du ska nippon depuis belle lurette maintenant, ne sont jamais avares concernant la production et la sortie de nouvelles choses, on a droit en ce début d’année 2014 à un EP intitulé Nagare Yuku Sekai no Naka de.
Et n’oubliez pas qu’un prochain disque est à paraître (nous vous en dirons plus bien évidemment sur notre blog).
Pas grand chose d’autre à dire sur ce groupe, nous vous en parlons suffisamment sur notre webzine pour ne pas vous ennuyer avec une biographie à chaque fois.

LE DISQUE : Quatre titres au compteur pour cet opus sorti le 12 mars dernier sur l’éternel label japonais Cutting Edge. Comme dans tous les disques du TSPO depuis un bon moment maintenant, il y a du bon et du moins bon. Et on commence forcément avec le moins bon, pour finir avec ce qu’il y a de mieux bien entendu.

C’est la mode maintenant, les fous furieux du ska aiment à s’associer avec un groupe de J-Rock sur le morceau titre. Et cette fois-ci c’est avec le groupe de J-Punk Mongol-800 que le titre Nagare Yuku Sekai no Naka de est joué en coopération. Si l’on ne peut qu’apprécier la qualité sonore (c’est propre et d’une précision à toutes épreuves, comme c’est le cas sur toutes les productions du TSPO), la musique en elle-même n’est pas vraiment faite pour nous ravir. Autant le précédent single Senko essayer d’innover avec un petit côté hip hop qu’on pouvait apprécier, autant là c’est plat et sans saveur. La voix de Kiyosaku Uezu n’est pas forcément géniale pour une rythmique ska, et la section rythmique n’est pas forcément génialissime (je pense notamment au jeu de basse qui est d’une simplicité enfantine). Même si nous ne raffolons pas uniquement des morceaux hyper élaborés, nous pouvions nous attendre à bien mieux de la part de Nargo et ses compères, surtout quand on connaît leur immense talent.
La quatrième piste de ce disque n’est autre que la version instrumentale de Nagare Yuku Sekai no Naka de. Là c’est clairement pour faire plaisir au public japonais qui raffole de soirées karaokés en tous genres dans les bars qui vont bien. Et comme les membres du TSPO sont des superstars là-bas, il apparaît normal qu’une telle version soit présente. M’enfin, je me vois mal chanter cela dans mon salon…

Un peu mieux mais perfectible tout de même, on trouve ensuite une reprise de Burn, un morceau du plus célèbre des groupes de hard-rock anglais, j’ai nommé Deep Purple. Ce morceau est sans doute loin d’être un de mes préférés du groupe, surtout quand on sait que Ian Gillian et Roger Glover n’en faisaient plus partie pour la sortie de l’album en février 1974. Mais bon, il est toujours intéressant de voir un groupe de ska s’attaquer à un monument de la musique rock. Si l’orchestration faite par le TSPO est puissante et colle parfaitement à l’énergie véhiculée, le chant du batteur Kin-Ichi Motegi laisse encore plus qu’une fois à désirer. S’il assurait plutôt pas mal sur Born to Be Wild, là c’est clairement moins le cas. Je n’ai toujours pas compris pourquoi le TSPO s’entête à chanter sur certains morceaux, alors qu’ils font des instrumentaux splendides. Heureusement, le premier solo de Gamo au sax. ténor envoie pas mal, mais surtout celui d’Oki Yuichi aux claviers dépote grave (on peut affirmer allégement qu’il piétine Jon Lord, lui-même pourtant déjà un superbe claviériste pour son époque). Le son des claviers est d’ailleurs calqué sur celui qu’avait Lord avec Deep Purple, et on a vraiment l’impression de l’entendre jouer sur ce disque (c’en est même bluffant). En bref, si ce morceau mérite clairement d’être écouté, il n’en reste pas moins fort dommage que le chant soit si mal exécuté. D’un autre côté, ne chante pas du Deep Purple qui veut…

Enfin on termine avec la très bonne surprise de cet opus, en l’occurrence le morceau Eastern Blues. Le TSPO excelle quand il s’agit de faire un ska trad’, surtout que les types ont un son bien à eux dont je raffole personnellement. La section rythmique assure grave, ça groove et ça swingue un max, notamment grâce à Tsuyoshi Kawakami et son jeu exquis. Les arrangements de la section cuivre sont fort sympathiques également. Et que dire du solo de trombone, j’adore ! Kitahara Masahiko est sans conteste l’un des membres qui fait preuve du plus d’originalité dans ses improvisations. Quelle classe ! Le solo de trompette de Nargo n’est pas en reste, et c’est le guitariste Takashi Kato qui referme merveilleusement bien cette partie solo. Vraiment ce morceau mérite d’être écouté, réécouté encore et encore tellement il est bien foutu.

Vous l’aurez compris, il y a du très bon dans ce single comme du moins bon. Mais quoi qu’il en soit, un disque du TSPO n’en reste pas moins un trésor à posséder tellement ces mecs sont grands !

Rendez-vous au prochain opus est donc pris !

Maxime

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