Rude Boy Train

Many Loves Ska Jazz – Dreamlike – Cinedelic Records

10645231_1546071082315832_4737770940202898300_nUN PEU D’HISTOIRE: Many Loves Ska Jazz n’est probablement pas le combo ska-jazz le plus connu mais il vaut le détour à plus d’un titre. Originaire de Lecce en Italie, le groupe se forme en 2013 sous l’impulsion du guitariste Emanuele Dell’Atti qui n’est pas un inconnu pour les fans de ska transalpin puisqu’il écumera les scènes locales avec son groupe Vento di Fronda du début des années 90 jusqu’en 2004.

Sans être un big band version XXL les Many Loves Ska Jazz se composent de 11 musiciens particulièrement efficaces issus de différents ensembles de jazz locaux ou groupes tels « Roy Paci & Aretuska », « Banda Adriatica » ou « Bunda Move ». Les MLSJ pratiquent une musique allant du jazz dixieland au funk en passant par le jazz 60’s, la musique des caraïbes comme le calypso et des références revendiquées aux grands compositeurs du cinéma italien comme Armando Trovajoli, Piero Umiliani ou Roberto Pregadio. Voilà pour les présentations, voyons pour le disque !

 

LE DISQUE: Dreamlike est le premier album (8 titres ce n’est déjà plus un EP et presque un album non ?) des MLSJ. Il est le résultat d’un processus long et minutieux débuté en 2011 et se compose de huit morceaux tous instrumentaux. Toutes les chansons ont été écrites et arrangées par Emanuele Dell’Atti, alors que les arrangements des cuivres sont l’œuvre de l’excellent saxophoniste Emanuele Coluccia, très présent sur le projet avec ses chorus incisifs et percutants au même titre que le trompettiste Andrea Perrone. L’album est disponible sur le label milanais Cinedelic Records dont les publications, musicalement assez larges, vont du jazz au funk en passant par la Bossa Nova….

Le premier titre « Ipse Dixie » est plutôt surprenant avec son intro dixieland aux envolées lyriques dignes d’un combo de la New-Orleans, mais rapidement le skank reprend le dessus sur une rythmique endiablée ou se succèdent chorus et break en tout genre… du jazz à tous les étages ! Le second titre « Fuzzy Waves » est tout aussi déstabilisant. Musique des caraïbes, calypso en diable preuve de l’éclectisme musical du groupe. Perso c’est pas trop mon truc mais force est de constater que rien ne dépasse, c’est propre, efficace et les gars se font plaisir !

Avec « May » (avec son intro qui n’est pas sans rappeller Miles et Ascenseur pour l’echafaud)  et « Old Train » le groupe revient aux fondamentaux du ska jazz avec un skank ravageur, une mise en place impeccable et des chorus à faire pleurer dans le French Quarter notamment avec la trompette et le sax, véritable pierre angulaire du combo pour ce qui est des solos  ! « Alluminijska » malgré un intro très soul à l’orgue retrouve rapidement l’esprit jamaïcain de la chose pour un titre aux influences rocksteady assumés. « Slow Step » est un véritable clin d’œil au cinéma italien et à ses compositeurs.

« Simplicius », probablement le morceau le plus ska de l’ensemble, volontairement minimaliste, ne laisse pas indifférent par ses bruitages originaux et ses cuivres, véritables nappes sonores envoutantes. « Dreamlike » est le morceau funk du lot. Digne d’un standard de la Motown, il confirme si besoin était la passion du groupe pour la black music au sens  large.

Many Loves Ska Jazz est un groupe attachant composé de musiciens qui savent clairement de quoi ils parlent ! Sans renouveler le genre, ils nous offrent un premier album abouti et sympathique qui fera le pont entre les passionnés de musique jamaïcaine et les amateurs de jazz et de bonne musique en général !

Lionel (Rudeboy)

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