Rude Boy Train

The Circle City Deacons – Right With Time – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE : THE CIRCLE CITY DEACONS est un groupe d’Indianapolis (The Circle City est le surnom de la ville), dans le Mid-West américain, comme pas mal de formations avant eux (souvenez-vous des compiles « American Ska Thic » de Jump Up). Formés en 2009 sur les cendres du groupe pop-punk The Latch Key Kids, dont certains musiciens veulent monter un nouveau projet axé ska, rocksteady et reggae, The Circle City Deacons donne son premier concert en 2010 dans une formation à quatre (guitare, basse, batterie, clavier), sans cuivres.

Le groupe commence à se forger une petite réputation dans la région, engage un trompettiste et un saxophoniste, et partage l’affiche avec The Toasters, Green Room Rockers ou The Pinstripes.

En pleine ascension régionale, ils se disent qu’il est temps d’aller bouffer l’Amérique et profitent donc de leur élan pour enregistrer un premier album, « Right With Time », qui sort en mai 2012 en totale autoproduction.

LE DISQUE : Il y a eu tellement  de petits groupes américains à une certaine période (à partir de 1996), et pas toujours que du premier choix, qu’on est toujours un peu méfiant lorsqu’on voit débarquer des petits jeunes qui se prétendent influencés par les Maytals des débuts.

Sauf que dès qu’on commence à écouter le premier album des Circle City Deacons, on est convaincu qu’on tient là un groupe de vrais bons. Bon la pochette aurait pu être un peu plus chiadée, mais quand on n’est pas doué avec photoshop, on fait avec les moyens du bord et on se concentre sur la zique, c’est bien ça le principal.

Et ce qui maque dès l’entame, c’est la très belle voix du chanteur Craig, à mi-chemin entre disons Vic Ruggiero (je ne crois pas me planter si je dis que les Slackers sont pour eux une influence majeunre) et Alex Giguere de The Beatdown, parfaite pour chanter du ska ou du rocksteady, mais suffisamment rocailleuse pour donner un côté bluesy à l’ensemble.

13 titres, riens à jeter. « Shake » démarre très bien avec son clavier, sa gratte et sa batterie et cette ambiance coolos, reposante, et donc cette voix qui vous berce comme un gros bébé qui vient de faire son rototo. « Whas It You », entre reggae et soul, lorgne très clairement du côté des Green Room Rockers, sans avoir pourtant à en rougir, parce que le combo d’Indianapolis joue presque aussi bien que leurs presque voisins.

« Right With Time », c’est aussi beaucoup de plans early reggae, de « Supposed To Do » à « I Can’t Make It » à la Aggrolites, toujours interprétées avec un beau feeling qu’on ne pensait trouver que chez des groupes très expérimentés.

Et comme le groupe aime varier les plaisirs, il s’essaye aussi au reggae un peu plus roots, avec une petite tendance dub même sur « Dis Solution », et quand il vire au ska, ça donne les franches réussites que sont « El Gallito Mandon », un instru avec quelques très sympathiques solos de cuivres, ou « I’m Getting Old » dans un trip à la Slackers (on pense à « Please Decide » par exemple).

Mais la plus pure réussite du disque reste à mon avis la magnifique « Small World », pas tout à fait ska, plus vraiment reggae, pas complètement rocksteady ni parfaitement soul, mais d’une efficacité assez rédoutable qui devrait convaincre les plus méfiants d’entre vous.

Certes, The Circle City Deacons n’invente rien. C’est vrai, la production n’est pas énorme. Mais bon dieu, si tous les premiers albums qui voient le jour pouvaient être à ce niveau de qualité, on n’aurait pas fini de se réjouir, et de dépenser tout notre argent.

Vince

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