Rude Boy Train

MOON HOP – U Gotta Pay ! – Autoprod (Productions de l’Impossible pour le vinyle)

UN PEU D’HISTOIRE : MOON HOP est un groupe bordelais fondé en 1996, inspiré par les ainés Anglais (Specials, Madness) comme par quelques énergumènes espagnoles (Kortatu). Le groupe joue pendant deux ans et connait d’importants changements dans son line-up qui se stabilise en 1998. Le groupe aime le son 60’s, ska évidemment, mais aussi rocksteady, surf, mambo, soul, reggae ou rhythm’n’blues.

Le groupe prend son temps et enregistre son premier album, « Rockets to new highs », pour Banana Juice en 2002. Il tourne en France et en Europe, et sort un deuxième album, « Welcome back to the Moon », sur Patate Records en 2006, et un disque compilant des titres des deux premiers albums sort sur la marché japonais quelques mois plus tard ‘ »The Return to Tokyo »).

Moon Hop mettra encore six ans avant de sortir son troisième album, « U Gotta Pay », aux Productions de l’Impossible au printemps 2012, avant une tournée d’été des plages d’ici et d’ailleurs.

LE DISQUE : Moon Hop continue de balancer son mélange de musiques sixties. Toujours beaucoup de ska, mais aussi pas mal de rhythm’n’blues, encore une poignée d’accords très surf (mais peut-être un peu moins que sur son précédent opus) et même quelques titres franchement rock’n’roll (« Killing Wessie », « Why Don’t You Just… »).

Varié donc. Trop varié ? Pas vraiment, mais le groupe prend parfois le risque de priver son album d’une certaine unité nécessaire à rendre la chose suffisamment digeste pour être appréciée à sa juste valeur. Entendons-nous bien, les rythmes furibards de « Why Don’t You Just… » sont classes et apportent ce qu’il faut d’énergie pour terminer le skeud, et la coolitude vintage de « Jah Wants You » apporte un peu de respiration dans cette débauche d’énergie, mais « U Gotta Pay » semble contenir en son sein plusieurs disques, plusieurs Ep, qui auraient pu avoir été écris par un même groupe mais à des périodes différentes.

On met donc du temps à apprivoiser ce disque fait de bric et de broc, qui contient quelques évidentes saillies, comme l’intro « Moon Hop…oooh Yeah » ou la soulissime « Baby Come Back », avec un chant féminin toujours impeccable qui donne à l’ensemble des allures de Jim Murple Memorial. Mêmes influences jamaïcaines et américaines, même sens du rétro,  même quête du son perdu. Mais si on persévère, on comprend que c’est dans le ska (« Muchacho », « Little Man », « Space Jackers ») que le combo bordelais réussit le mieux à s’accomplir, et que s’il pouvait un chouïa se recentrer sur ses (très bonnes) bases, sa musique gagnerait à l’évidence en efficacité.

Moon Hop confirme en tout cas son statut de valeur sure, et entérine le fait que la Gironde (Rockin’ Preachers, ASPO…), à l’instar des frontières de l’Est (Bobby Sixkiller, Two Tone Club, 65 Mines Street…), est un territoire d’accueil idéal pour la bonne musique d’inspiration jamaïcaine.

Vince

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