THE FUNDAMENTALS – GET ALRIGHT – STOMP RECORDS
UN PEU D’HISTOIRE : THE FUNDAMENTALS est un groupe canadien qui se forme en 2008 dans les rues de Montreal autour de Reggie McLean (chant, guitare), Pete Andrews (trombone), Julia Gellman (trompette), Jake Petrowski (trompette aussi), Jeremy Weigens (batterie), Alex Danco (claviers) et Ben Ragetlie (basse).
Le groupe se produit un peu partout à travers le Québec et commence à se faire connaître dans tous les rades de la Belle Province. Ils partagent l’affiche avec Aggrolites, New-York Ska Jazz Ensemble, Mustard Plug, Catch 22, et toute la clique Stomp Records, à commencer par le groupe du patron, Planet Smashers (qu’on ne présente plus), Subb, The Beatdown, ou les excellents The Creepshow amateurs de punkabilly qui déboîte. Ils servent même de backing-band à King Django. En 2010, ils sortent un CD 5 titres un peu artisanal.
Durant l’été 2011, ils traversent le pays en long, en large et en travers et poussent même jusqu’à l’Océan Pacifique (Vancouver et son micro-climat) où ils ouvrent pour les Australiens de The Resignators. Ils en profitent pour défendre les couleurs de leur Ep 3 titres qui vient tout juste de sortir et le titre « Leave me behind » se retrouve sur la 5e édition des célèbres compilations Stomp « The All Skanadian Club ».
Sauf qu’un Ep c’est bien, mais un album c’est mieux ! Le groupe entre donc en studio à Toronto avec l’incontournable Mitch Girio pour enregistrer « Get Alright », un premier album que voici que voilà…
LE DISQUE : Waouh, il swingue le p’tit groupe québécois ! The Fundamentals, c’est pas encore des vieux d’la vieille, c’est même des p’tits jeunes, mais alors mazette y’a d’la maîtrise !
C’est ska, c’est rocksteady, c’est reggae à la Aggrolites, mais c’est toujours parfaitement en place, à mi-chemin entre le premier album des compatriotes de General Rudie et celui du One Night Band.
La première qualité du combo est donc sa diversité, et le disque mélange allègrement les ambiances, sans jamais être à côté de la plaque. Ça donne une entrée en matière (« Gone ») un peu soul sur les bords, ça claironne comme dans un western de John Ford (faut dire qu’avec deux trompettes…) avant un contretemps qui invite à faire danser sa voisine, ou alors son voisin, c’est comme vous voulez, il faut de tout pour faire un monde n’est-ce pas ma pauvre Lucette ? D’ailleurs des ambiances soul à la Floorettes y’en a aussi sur « Get Allright », plutôt early reggae, mais avec des refrains taillés pour les salles de bal du nord de l’Angleterre. C’est toujours super bien chanté, avec en plus des petites notes de clavier vintage comme dans les films de boules avec Alban Ceray.
Avec « Promises » on passe à une ambiance plus relax, mais plus mélancolique aussi, qui prend son temps, qui fait passer des émotions, mais pas comme Lara Fabian tu vois… Et juste après, « Forgiveness » poursuit le break tranquillou à la Stevie Wonder/Marvin Gaye et là c’est entre très cool et trop top, avant d’embrayer avec un vache de talent sur un pur instru, « La Frita », qui donne la frite (pouah l’autre la blague !) comme quand t’écoutes un bon Sabaudians ou un vieux Toasters d’il y a vingt piges.
Et le groupe est même capable de la jouer funky reggae avec « Cool Down » sans ressembler au cirque Pinder et d’embrayer sur un rocksteady pépère (« Outta here »), avant de filer tout droit avec un gros ska rapide des familles (« Worst in me ») pour user la semelle des Samba. Tout n’est certes pas du même acabit et on peut distinguer çà et là de minimes baisses de régime, mais c’est une indéniable impression de talent qui se dégage de ce premier album impeccablement maîtrisé.
Pour finir en beauté, les Quebecois nous balancent un « Selfishman » super bien gaulé qui permet de sortir en finesse de presque trois quarts d’heure de musique qui fait du bien, avec un peu de tout pour un peu tout le monde, et qui confirme ce que je présentais : The Fundamentals sera un groupe fondamental pour demain, et même pour après demain.
Vince
http://www.thefundamentals.ca/