Rude Boy Train

THE BEATDOWN – Walkin’ Proud – Stomp Records

UN PEU D’HISTOIRE: Début 2009, Alex Giguère (chant/guitare) et Pascal Lesieur (basse) décident de monter The Beatdown sur les cendre de The One Night Band. Ils engagent deux potes, Nicolas (ancien batteur de The One Night Band) et Jovanny. Ils font un mélange de reggae, de soul et de ska, un peu comme avec leur groupe précédent.

Ils composent et donnent un maximum de concerts au Québec et en Ontario et viennent jouer en Europe en février/mars 2010.

En juin, The Beatdown annonce la sortie de son premier album éponyme sur Stomp Records, et il fait escale au onzième Victoria’s Ska Fest, où il partage l’affiche avec The Aggrolites, Fishbone ou Cherry Poppin’ Daddies… Il tourne, tourne et tourne encore, enregistre en 2011 un split 45t avec les Américains de Mustard Plug pour la collection Ska Is Dead,  et retourne en studio début 2012 pour pondre son deuxième opus, « Walkin’ Proud », qui sort fin août sur Stomp, avant un retour en Europe à l’automne…

LE DISQUE : Montreal ! The place to be ! Avec son incontournable label et ses restaurants St Hubert avec leur fajitas meilleurs que chez Taco Bell… The Beatdown, c’est le groupe de là-bas, qui pond déjà son deuxième album, dans la lignée du premier, et dans celle du dernier opus du One Night Band, le groupe jumeux d’Alex et de Pascal, deux mecs qui sont loin, très loin d’avoir des goûts de chiottes.

Les gaillards s’inspirent de The Aggrolites, mais en plus rock, avec un son qui fait plus couleur locale, un peu country, un peu folk, un peu rugueux façon bucheron (ouahh le cliché !), avec une voix éraillée comme on aime, et un feeling de déglingos ! Pffff mazette, ces gars-là ont la classe y’a pas à dire!

« Gone for Good » par exemple la joue un peu rock’n’roll, avec une rythmique two tone qui va bien, et c’est justement le mélange des deux qui donne de l’intérêt à la chose. Ça sonne pas du tout jamaïcain, ça sonne pas british non plus et encore moins français, ça sonne canadien, tout simplement. Et surtout, c’est simple, sans jamais être simpliste. Le groupe n’en fait pas des caisses, les musicos restent discrets, ne se la pètent pas avec des solos à n’en plus finir (« hé gros t’as vu comme je souffle bien dans mon trombone ? »), et avec une guitare, une basse, une batterie et un sifflement de clavier, ils réussissent à te balancer à la face des purs hits comme la magnifique chanson-titre « Walkin’ Proud » qui te donne juste envie de tourner du cul sur la piste de danse avec ta blonde.

Entre les deux disques, on ne remarque pas de grosse évolution (contrairement à ceux du One Night Band qui étaient très différents), mais une continuité dans la qualité, avec du reggae, du ska, du rocksteady teinté de soul, et même un peu de guitares surf, comme sur la magnifique « The Other Side » qu’on croirait sortie d’un western tardif de Sam Peckinpah ou de Sergio Leone, avec des desperados crasseux, des bouteilles de tord-boyau qui pique la gueule et des marmites blindées de haricots rouges pour larguer des caisses !

Ce disque est cool de A jusqu’à Z, qu’on s’écoute un bel hommage à Montreal (The City I Love !), ou qu’on s’envoie une bonne rasade de « Reggae Dance » à reprendre en cœur au milieu de la fosse avec les potes (et qui a des faux airs de « Mr Misery » d’un certain groupe de L.A), en passant par « Demain Jamais », parangon de skinhead reggae en français dans le texte !

Le disque se termine dans un grand moment de finesse avec « Running Around », superbe chanson d’amour ponctuée par quelques sifflements d’harmonica posés là où il faut pile quand il faut, sans fausse note, sans lourdeur, sans poncif, mais toujours avec un maximum de personnalité, de vitalité et de subtilité.

The Beatdown confirme avec ce deuxième album qu’il fait partie des groupes avec lesquels il va falloir compter demain, après-demain, après après-demain, qu’il pleuve qu’il neige qu’il vente, qu’on attende le bus sous un érable à Québec ou qu’on boive un coup en terrasse à Paname, en se disant que Nietzsche avait raison : « la musique est la seule vraie source de plaisir, la vie sans musique n’est qu’une erreur, une besogne éreintante, un exil ».  Heureusement pour nous, The Beatdown est passé par là.

Vince

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