Rude Boy Train

Melbourne Ska Orchestra – Melbourne Ska Orchestra – Four||Four

Melbourne Ska Orchestra

UN PEU D’HISTOIRE : Tout commence en 2003 lorsqu’une trentaine de musiciens s’est réunie sur scène à la St. Kilda Gershwin Room pour jouer ensemble du ska. L’idée était de réunir le plus grand nombre de musiciens sur scène en train de jouer du ska jamais vu. Le Melbourne Ska Orchestra est né à partir de ce jour.

Emmené de mains de maître par Nicky Bomba (batteur de John Butler Trio, Bomba ou encore Bustamento), le groupe est composé des musiciens australiens les plus influents sur la scène ska et reggae locale et comporte une section cuivre de dingue (20 musiciens !).

Pendant dix ans, le groupe n’a cessé d’écumer toutes les routes australiennes pour donner des concerts et des spectacles à travers tout le pays, se forgeant ainsi une place certaine dans le monde musical australien, et ce malgré les problèmes pour répéter à trente personnes dans de bonnes conditions et de façon régulière. On peut d’ailleurs trouver sur la toile un live bootleg officiel sorti en 2011 intitulé Rude and Ready. Cela permet de voir que les mecs envoient sacrément, même s’ils ne jouaient jusqu’à présent que des reprises…

L’ALBUM : Sorti le 08 mars dernier (c’est tout chaud), l’album éponyme  contient 16 morceaux. On trouve une édition digitale à 9,99 € disponible sur iTunes et un coffret Digipack CD disponible sur ABC Shop à 28 $ australien (soit plus de 22 €, sans les frais de port). Je vais reprendre les mots du groupe sur leur site internet :

L’album éponyme du Melbourne Ska Orchestra met en valeur la polyvalence d’un genre qui a influencé certains des plus grands noms de la musique, de Bob Marley à Gwen Stefani, et démontre la vision australienne de l’exubérance et de la couleur du ska contemporain…

On pourrait s’attendre à ce qu’un big band produise un album quasiment instrumental, et bien c’est tout l’inverse que nous avons ici. En effet, seuls deux titres instrumentaux sont présents parmi les seize que comporte l’album. Mais lorsque l’on écoute le premier d’entre eux Get Smart, on prend une claque monumentale. C’est un ska survitaminé alliant à la perfection l’énergie du Tokyo Ska Paradise Orchestra et la beauté de Jazz Jamaica All Stars. Mais contrairement au big band londonien, les solos ne traînent pas en longueur et sont incisifs (en bref, on n’a pas le temps de s’endormir), et leur son est peut-être plus traditionnel (ou en tout cas moins jazzy). À noter l’excellent solo de vibraphone, instrument que j’affectionne particulièrement et qui mériterait sans doute une place plus importante dans la musique jamaïcaine actuelle.
Le second et dernier instrumental est un rocksteady assez calme et langoureux intitulé Katoomba (comme la ville australienne du même nom). La part belle y est faite au trombone et à l’orgue Hammond.

Pour ce qui est des morceaux avec chant, on en trouve de différents styles.

Lygon Street Meltdown a un côté très two-tone, mais du two-tone à 30 musiciens hein !! Vous avez simplement à imaginez Madness ou les Specials avec une énorme section cuivre et toujours un sacré vibraphoniste.

Time to Wake Up et Paradiso sont deux morceaux rocksteady bien conçus et avec une belle harmonie vocale. J’ai oublié de préciser que les chanteurs et chanteuses du groupe ont toutes et tous un niveau plus que correct.

On retrouve des titres beaucoup plus soul comme While You Wait et Singalong Day. Ce dernier me fait malheureusement pensé à un chant de fête genre Noël, et du coup je trouve l’approche assez moyenne.

L’influence du ska romantique voire de lover de Tsuyoshi Kawakami & his Moodmakers est incontestable sur le morceau Learn to Love Again. Le son des deux groupes est quasiment identique (c’est à s’y méprendre…), et la seule différence réside dans le fait que ça chante en anglais et non en japonais, mais l’idée reste la même. Vous mettez ça en musique de fond lors d’un rendez-vous galant et c’est dans la poche !!

Alors après on a d’autres mélanges comme du ska et de la musique plus latine comme dans He’s a Tripper. Les chanteurs jouent plus sur le registre de la voix parlée, ce qui est sympathique et contraste avec le reste de l’album. Les solos de saxophone alto et de mélodica interviennent aux bons moments, mais sont clairement trop courts…
Toujours sur l’influence latino, on trouve When Dean Went to Mexico. Là ça s’entend et se croirait aux côté de Ska Cubano. C’est fou ce que ces australiens ont réussi à se rapprocher des sonorités d’autres artistes ou autres groupes, mais en gardant leur propre identité. Ça alterne entre jazz latin et ska chaloupé.

Certains titres sont clairement third wave début des années 90 dans leur construction, leur style et leur interprétation. C’est par exemple le cas Papa’s Got a Brand New Ska ou encore The Diplomat.

On retrouve dans cet album Time for This Monkey et Back to the Basics, deux morceaux plus ska trad. Ça donne envie de skanker, le chant est de très bonne facture et les solos nous font revenir 50 ans en arrière !! (grâce, entre autres, à l’harmonica)

Mais la perle de ce premier album reste pour moi The Best Things in Life are Free. La reprise du célèbre morceau de 1927 composé par Ray Henderson et Buddy DeSylva et interprété à l’époque par Jack Hylton est carrément génialissime (et encore je pèse mes mots). Quel groove, quel chant, quel harmonie, quel arrangement, wouahou !! Si seulement tous les morceaux étaient de cet acabit, on aurait droit à un album encore meilleur à coup sûr.

 

En bref, on tient la un bon album mais le fait que le groupe se disperse dans tous les sens et dans tous les azimuts fait qu’on s’y perd pas mal malheureusement. On aurait apprécié une plus grande homogénéité dans les morceaux de cet album.
Qu’à cela ne tienne, on vous recommande tout de même l’acquisition de ce disque. Et puis pour une première mouture, force est de constater que le rendu est vraiment correct, et qu’on sent qu’il y a derrière tout cela des heures et des heures de boulot…

Site officiel, Facebook

Maxime

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