Rude Boy Train

Monkey – Bananarchy – Asian Man Records

banana_originalUN PEU D’HISTOIRE : Vous connaissez sûrement Monkey si vous suivez le ska US depuis plusieurs années, ce groupe créé en 1995 par Curtis Meacham et Kevin Miller nous vient de la baie de San Francisco et plus précisément d’une ville appelée San Jose.

En 1997, le groupe autoproduit son premier CD, ¡Changito!, résolument orienté vers un son ska 60s à forte consonance sud américaine, un excellent album que nous vous conseillons d’acquérir si vous êtes passé à côté. Malgré de multiples changement de musiciens, le groupe continue de tourner avec comme axe principal les deux membres fondateurs. Monkey remporte un Bay Area Music Award en 1999 mais en 2001, Kevin Miller quitte le groupe laissant seul aux commandes Curtis Meacham qui passe à l’occasion du clavier à la guitare tout en continuant le chant.

En 2002, le groupe publie son deuxième LP autoproduit  et un virage s’amorce au niveau des influences. En effet, le groupe s’éloigne un peu du son ska traditionnel et des sonorités latines pour intégrer des éléments plus swing ou rock. C’est deux ans après cette publication qu’Asian Man Records signe le groupe et leur permet de sortir deux autres albums : Cruel Tutelage en 2005 et Lost at Sea en 2009. L’apport du label est sensible au niveau du son qui est plus léché et les diverses influences du groupe depuis ses débuts sont toutes présentes ce qui permet une bonne alternance dans les ambiances des morceaux de ces deux galettes. Notons également que le groupe joue énormément de concerts avec pas loin de 200 dates par an et même une tournée européenne qui leur a permis de rencontrer Bad Manners dont ils assureront la première partie leur de leur tournée US de 2009.

LE DISQUE : Le premier constat, c’est que le disque est court, à peine 29 minutes pour dix morceaux, mais cela vaut probablement mieux que d’essayer de faire du remplissage, la qualité, pas la quantité.

La couleur générale est un ska rock enlevé et enjoué, que l’on retrouve dans la grande majorité des titres. Ainsi, l’album démarre sur les chapeaux de roue avec 4 titres dans la plus pure veine « 3rd wave ska », les guitares sont claires, les cuivres sont puissants, le clavier est en place et la section rythmique fait son job. De cette première salve, on retiendra « Blind Faith » avec sa mélodie de cuivre bien entraînante ainsi que « The Epic » et son contre-temps endiablé appuyé par des petites touches de cuivre bien senties qui rappelle fortement certains morceaux des années 90.

« Can of Worms », un instrumental reggae, vient apporter un moment de calme bienvenu pour éviter d’avoir un album trop linéaire, un titre agréable avec une bonne mélodie. Mais le ralentissement est de courte durée, on reprend crescendo avec « Bicycle song », chanson rigolote que vous pouvez découvrir ci-dessous puis « Bad Neighbor » qui nous narre des problèmes de voisinages avec un couplet très entraînant et des cuivres à nouveau mis en évidence. « Caffeine » nous emmène du côté des influences latines et peut rappeller le légendaire « Tequila » par sa rythmique, avec l’apport d’une flûte pour la touche d’originalité.

Le disque s’achève par « Lazy boy » qui est à mis chemin entre soul et pop anglaise et qui a comme une petite chose de Madness quelque part, puis par « Johnny », une ballade acoustique qui ne renversera pas les amateurs de ska pur et dur mais qui change agréablement des autres morceaux du LP.

Au final, Monkey nous délivre un album cohérent et efficace dans la veine ska rock genre « 3ème vague ». Les amateurs du genre seront sûrement séduits, ceux qui sont plus attirés par le ska traditionnel regretteront quant à eux la disparition quasi totale des sonorités sixties ou latines qui avait fait l’attrait du groupe à ses débuts. L’ensemble est de bonne facture et par ses qualités, pourra séduire un large éventail d’auditeurs.

1. You’re Becoming a Jerk (and No One Likes You Any More!)
2. Blind Faith
3. The Epic
4. The Curse
5. Can of Worms
6. Bicycle Song
7. Bad Neighbor
8. Caffeine
9. Lazy Boy
10. Johnny

 

Rodoliv

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