Moonlight Ska Band – 1ère démo éponyme – Autoproduction
UN PEU D’HISTOIRE : Moonlight Ska Band a vu le jour à Bogota en Colombie en 2005, puis a migré à Vitry-sur-Seine en 2010. Il est emmené par Pedro Barrios, joueur de cavaquinho colombien. Il distille un ska-jazz inspiré par la musique traditionnelle colombienne. Et c’est là qu’est tout l’intérêt de ce groupe, un peu à l’instar de Ska Cubano qui mélange musique jamaïcaine et musique traditionnelle cubaine.
Le groupe a effectué une tournée estivale en Ardèche pour finir par un concert à Lyon en compagnie de Roberto & The Moods, se payant même le luxe de figurer au journal local « Le Dauphiné Libéré ».
Deux dates sont encore prévues, la première le 12 octobre au Sub à Vitry-sur-Seine avec le groupe Calle Faccion (qui joue de la salsa), et la seconde au Skalloween le 31 octobre (voir flyer). Le groupe ira donc se faire le représentant du ska colombien à Luxembourg-Ville.
LE DISQUE : Sur cette démo, on trouve tout d’abord 4 titres studio puis 4 titres issus de leur concert à Maison Laffitte en 2011.
Le premier morceau Amor na estrada sent bon l’Amérique du Sud. On sent que les musiciens ont du talent et un certain niveau. Le solo de cavaquinho est particulièrement appréciable. Il me semble d’ailleurs que c’est la première fois que j’entends parler de cet instrument, même si j’avais déjà dû en entendre sans en connaître le nom. S’en suivent un solo de piano et un solo de saxophone alto.
On continue avec Moonlight. Ici le thème et la ligne de contrebasse sont d’une efficacité monstre. On se prend à chantonner la ligne de contrebasse tellement ça swingue. Le thème est joué de façon carrée et propre. Les solos de trompette, sax ténor puis sax alto envoient juste ce qu’il faut : ni trop basiques ni trop complexes, ni trop courts ni trop longs. C’est vraiment bien dosé.
Vient alors Don’t Forget My Soul, sans aucun doute le morceau que je préfère. Pourquoi, simplement parce que le côté jazzy est encore plus présent que dans les autres morceaux, et que j’aime beaucoup le jazz. Qui plus est ajoutons le fait que ce titre est bien plus agressif que ses deux prédécesseurs, et vous obtenez le chef-d’œuvre de cette démo.
Le quatrième morceau studio s’intitule Hope Road 56. C’est sans doute celui qui se rapproche le plus d’un ska traditionnel. Cette impression vient du fait que la batterie et la contrebasse joue à la perfection un rythme typiquement jamaïcain. Il plaira sans conteste à tous les amateurs du genre et les nostalgiques du début des sixties.
Tous les titres live possèdent une qualité sonore plus que correcte, et permettent aux musiciens de mettre encore plus en avant leur talent et leur habileté. Je pense notamment au morceau Ska n°1 dans lequel le saxophoniste Louis Billette est juste extraordinaire. C’est digne d’un Fred Reiter sur le titre Harlem Nocturne issu du Live in Europe du New-York Ska Jazz Ensemble. Globalement, on sent que les mecs se font plaisir, et on sent également qu’ils communiquent ce plaisir au public.
En bref, c’est une première très bonne mouture que Moonlight Ska Band nous a fournie. Elle laisse d’ailleurs présager de très bons augures quant à l’avenir du groupe. Sachez que le disque n’est actuellement disponible qu’au stand merchandising lors des concerts du combo vitriot.