Rude Boy George – Confessions – Trilby Records
UN PEU D’HISTOIRE: Nous vous déjà avons parlé de Rude Boy George à plusieurs reprises, rappelons que c’est Stephen Shaffer qui est à l’origine du projet, connu pour avoir participé activement à l’aventure Moon Ska pour la partie marketing, production et promotion. Steve est aujourd’hui l’homme derrière notre très sympathique confrère The Duff Guide To Ska.
Dans le milieu des années 80, au cours de ses années Lycée, une radio de Long Island appelée WLIR diffuse tous les meilleurs groupes de New wave mais aussi une bonne part de 2 tone. Comme les deux styles sont diffusés indifféremment, les deux vont naturellement ensemble dans l’esprit de Steve. Quand il évoque son idée de fusionner les deux genres devant des amis du groupe Bigger Thomas, ils lui disent que c’est une excellente idée et qu’eux aussi ont grandi en écoutant les mêmes musiques.
C’est en janvier 2013 que Rude Boy George voit le jour et Steve s’entoure de musiciens renommés de la scène New-Yorkaise, issus de groupes comme Bigger Thomas, Across The Aisle ou The Toasters. Parmi eux, nous noterons le présence de Marc Wasserman à la basse, membre du groupe Bigger Thomas et éminent blogueur auteur de Marco on the bass.
Le groupe a été très actif en 2014 avec un EP digital 5 titres mais aussi une participation à la compilation Specialized 3: Mad Not Cancer et un split 45 tours avec the Hotknives sur Jump Up Records. Enfin, 2014, c’est aussi l’année de parution du présent LP digital disponible aux endroits usuels.
LE DISQUE: Pour ceux qui sont déjà familiers du groupe, pas de déception, la recette est la même, un tube des 80s repris à la sauce ska ou reggae. Pour ceux qui ont connu l’époque, c’est un des plaisirs que de jouer au blind test et d’essayer de reconnaître la version originale.
Notons que trois des titres de ce LP étaient déjà présents sur la première production du groupe : « (Keep Feeling) Fascination » (The Human League), « Don’t Change » (INXS) et « Talking in your Sleep » (The Romantics). Nous ne reviendrons pas sur ces chansons, non par manque d’intérêt, car elles sont toutes trois excellentes, mais parce que nous en avions longuement parlé lors de la sortie du EP.
Parmi les « nouveautés », nous remarquerons le très abouti « The Metro » de Berlin, avec une intro rappelant fortement The Beat genre « Mirror in the Bathroom » et un clavier bien années 80 très uptempo. La version est plus rapide que l’originale et la voix de Megg Howe est parfaite pour l’exercice. Cette même voix acidulée, qui n’est pas sans rappeler celle de Gwen Stefani, fait à nouveau merveille sur « Tempted » (Squeeze), une petite douceur sans prétention mais très agréable.
« Always Something There To Remind Me » chanson de Burt Bacharach popularisée par Naked Eyes dans les 80s et par Eddie Mitchell dans nos contrées (« Toujours un coin qui me rappelle ») est peut-être un peu moins convaincante mais reste tout à fait honorable dans son exécution. Rude boy George s’attaque aussi à « Driving In My Car » mais ce n’est pas facile d’adapter la pochade de Madness ponctuée d’avertisseurs sonores pour en faire une chanson plus mélodique.
Nous finirons par deux très belles réussites : « Eyes Without A Face » (Billy Idol) et « Sweet Dreams » (Eurythmics), ces deux titres qu’on a tellement entendu pouvaient paraître impossibles à reprendre mais le groupe s’en tire à nouveau haut la main, parvenant à leur redonner une fraîcheur nouvelle grâce à une orchestration différente. L’expérience du groupe nous donne là toute sa mesure pour parvenir à nous faire oublier des versions originales pourtant incontournables aidé en celà par les voix de Roger Apollon (Bigger Thomas) et Megg Howe (Across The Aisle).
En définitive, Rude Boy George nous livre à nouveau une production très distrayante, qui allie à la fois la légèreté et la nostalgie des années 80. Même si l’exercice peut paraître restrictif et risqué, la variété des titres et la production cohérente évitent l’écueil de l’ennui, on attend donc avec impatience les nouvelles reprises du groupes.
Rodoliv