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Sharon Jones and The Dap-Kings – Give the People What They Want – Daptone Records

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UN PEU D’HISTOIRE: Il est vrai que l’on ne présente plus Sharon Jones, la diva soul américaine et les incontournables Dap-Kings, et pourtant il n’est jamais inutile de faire un petit retour sur l’histoire de celle qui est aujourd’hui la personnalité la plus emblématique de l’esthétique soul/funk qui a connu ses heures de gloire au milieu des années 60 avec les labels Motown et Stax….

Sharon Jones est née en 1956 en Géorgie mais s’installe très jeune à New-York. Comme tous les enfants de la communauté afro-américaine de l’époque, elle découvre la musique soul en imitant, avec ses frères, le chant et les postures scéniques de James Brown. Après quelques années à chanter le gospel dans les églises du coin, elle assure les chœurs pour des groupes de funk locaux notamment sous le nom de Lafaye Jones. Sans contrat en tant que chanteuse solo et malgré une réputation de véritable phénomène de scène, elle se voit contrainte de travailler pour vivre, notamment comme surveillante pénitentiaire à la prison de Rikers ou comme convoyeuse de fonds.

C’est au milieu des années 90 que Sharon rencontre Gabriel Roth et le label Desco records. Elle enregistre plusieurs 45 tours comme « Damn It’s Hot », « Switchblade », « The Landlord », « You Better Think Twice » et « I Got The Feelin » qui deviennent rapidement des standards de la scène soul/funk underground. En 1999 elle part pour sa première tournée mondiale avec les Soul Providers, le groupe studio du label Desco, et c’est un énorme succès ! Suite à un différent début 2000, Gabriel Roth monte son propre label « Daptone Records » avec Gabriel Sugarman. Les Soul Providers deviennent alors les Dap-Kings véritable backing-band du label avec notamment Gabriel Roth alias Bosco Mann à la basse, Binky Griptite à la guitare et Neil Sugarman au saxophone ténor !

Le groupe devient rapidement la formation attitrée de la belle Sharon qui enregistre son premier album en 2002, « Dap Dippin’ with Sharon Jones and The Dap-Kings » puis « Naturally » en 2005, «100 Days, 100 Nights» en 2007, « I Learned the Hard Way » en 2012, « Soul Time » en 2011 et le tout récent « Give the People What They Want » sorti en janvier dernier.

Pour la petite histoire les Dap-Kings assureront l’enregistrement de six morceaux de l’album « Back to Black » d’Amy Winehouse ainsi qu’une partie de la tournée. Bref Sharon Jones et Daptone records… Plus qu’une histoire d’amour !

LE DISQUE: Il est évident que « Give the People What They Want » restera pour Sharon Jones un album à part. Maintes fois retardée pour raisons de santé, sa sortie en janvier dernier marque le retour en forme de la diva new-yorkaise… Le symbole de sa rémission en quelque sorte !

Profondément marqué par l’esprit Stax et Motown le sixième album s’inscrit dans la continuité des précédents, donc pas de mauvaises surprises pour les fans. La voix de la chanteuse reste l’élément central du disque et Sharon Jones nous prouve que la maladie n’a pas entamé son talent et sa virtuosité imparable, magnifiquement accompagnée par ses Dapettes (Saundra Williams & Starr Duncan), choristes hors-normes.

Véritable concentré de soul groovy et de rhythm and blues, la plupart des morceaux ne dépassent pas les trois minutes, un exercice au service d’un projet clairement prévu pour la scène. Le premier morceau, l’excellent « Retreat », LE single de l’album, de la soul uptempo comme on aime à la basse ravageuse, et le second morceau «Stranger To My Happiness », confirment la première impression, celle d’une aventure musicale dont on a déjà du mal à se remettre… Ça remue, ça chauffe sévère, notamment sur le vintage « We Get Along » qui n’est pas sans rappeler Smokey Robinson avec en prime un sax baryton à vous couper le souffle !

Pour le coté soul torride, les titres « Now I See », « Making Up And Breaking Up » et « Get Up And Get Out » remplissent parfaitement leurs rôles ! La section cuivre des Dap-Kings n’est pas en reste, véritable puissance de feu du groupe, notamment sur le splendide « People Don’t Get What They Deserve », un modèle du genre ! Pour le coté bluesy et/ou rhythm and blues, « You’ll Be Lonely » et « Long Time, Wrong Time » prouvent, si besoin, que Sharon et ses Dap-Boys sont à l’aise dans tous les registres de la black musique.

Le disque se termine sur la magnifique « Slow Down, Love », ballade chaude et sensuelle emmenée par un orgue discret mais efficace et une guitare qui « twangue » comme un morceau de musique surf ! Pour conclure, rarement un disque n’aura aussi bien porté son nom… Sharon Jones nous offre un album authentique qui permettra aux fans de la diva de retrouver leur égérie et aux autres de découvrir une artiste comme il en existe peu ! Alors rendez-vous le 6 mai prochain à l’Olympia pour un concert qui promet d’être énorme.

Rudeboy

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