Rude Boy Train

SKAFERLATINE l’interview !

Discussion avec Nico, bassiste et membre historique de SKAFERLATINE (le seul, avec Ralph le batteur, à avoir été présent du début à la fin de l’aventure). On parle de la reformation du groupe, de l’histoire du ska en France. Souvenirs souvenirs…

 

Rude Boy Train : Salut Nico, merci de répondre aux questions de Rude Boy Train ! Alors, content d’être de retour sur scène à Metz avec tes acolytes ?

Nico : Ah ça oui ! Si on m’avait dit ça un jour, en plus à Metz c’est quelque chose de spécial !

Rude Boy Train: Comment ça s’est décidé cette reformation ? C’était un soir de picole ou quoi ?

Nico : Exactement ! Depuis 12 ans on en a des fois reparlé autour du zinc mais le lendemain on se disait qu’on avait raconté des conneries la veille… Puis un soir de décembre 2011 on a décidé de signer le soir même sur le zinc ! Je crois que ça tombait bien pour tout le monde à ce moment là !

Rude Boy Train : C’était qui ? Toi, Piero et Ralph ?

Nico: Piero et moi, puis on en a parlé à Ralph, puis aux autres …..

Rude Boy Train:  Jérome et Sacha… Y’en avait pas d’autres qui voulaient rempiler ? (Pistoul par exemple au clavier ?)

Nico: Je ne voulais pas mettre une hiérarchie dans les personnes contactées, mais ça s’est passé comme ça. Pour Pistoul c’était incompatible avec sa vie familiale et son boulot de prof.

Rude Boy Train: Pour le concert à Metz y’aura Gilles (trompette) en plus je crois nan ?

Nico: Oui et sur toutes les dates d’ailleurs ! Comme quoi ! C’est vraiment la section cuivre skaf’ qu’on retrouve là !

Rude Boy Train: Ah ouais cool ! Ça va le changer de la musique militaire !

Nico: ahhhhah, enfin il était plutôt dans le design de meubles dernièrement, alors pour le retrouver…

Rude Boy Train: Comment se sont passés les 1ers concerts de la tournée ? En Allemagne notamment…

Nico: On a fait un seul concert pour l’instant, à Mainz (le Riverbank avec Dawn Penn, Mark Foggo…). C’était le premier, à 20h00 en pleine canicule… On était très content, les gens avaient le sourire, certains étaient venus de loin… Ça faisait plaisir et on a été rassuré par ce qu’on balançait aujourd’hui, la formation, les arrangements et tout … On a eu un rappel mais on ne savait pas quoi jouer, tout ce qu’on avait bossé on l’avait joué !

Rude Boy Train: C’était votre 1er concert depuis 12 ans du coup…

Nico : Ouais car on a du annuler le méga festival tchèque Mighty Sound en juillet dernier, Piero s’était coupé le doigt…

Rude Boy Train: Pas de bol ça, c’est vraiment énorme comme festival, y’a tout le monde du ska, du punk-rock et du psychobilly qui va là bas…

Nico: Ouais on a des potes qui y ont quand même été, ils nous ont raconté ce que nous avions manqué… ouahhhh !

Rude Boy Train:  Vous allez jouer avec des pointures à Leipzig en novembre  (Buster Shuffle, Rude Rich, Hotknives…) … Ça va vous rappeler la grande époque où vous jouiez avec  les Busters ou No Sports…

Nico: Ouais mais à part les Hotknives, tous ces groupes n’existaient pas à l’époque ! On adorait les groupes allemands des 90’s comme ceux que tu cites…

Rude Boy Train: N’empêche que quand vous avez débarqué en 90, y’avait pas grand monde en France qui faisait du ska… C’est un genre que tu connaissais toi ? Moi j’ai découvert le ska avec vous en 1ere partie des VRP… Y’avait la fille au sax qui est partie jouer en Angleterre avec les 100 Men.

Nico:  Ben je suis plus vieux que toi, mais en colonie de vacances au début des 80’s on dansait sur One Step Beyond de Madness le soir à la veillée, puis j’ai redécouvert ça à travers la vague de rock alternatif française des 80’s, ça m’a ammené aux disques Unicorn qu’on trouvait à la Fnac à l’époque …. Puis je suis tombé amoureux du style et je l’ai fouillé… Au début des Skaf je me souviens d’un festival à Saintes avec Skarface, Skaferlatine, Verska Vis, Crazy Skanker… toute la scène française était là quoi ! Devant 100 personnes ! Faut dire qu’il y avait une méga grève des routiers qui bloquaient tout… Quant à notre sax de l’époque elle s’appellait Lydia, pas trop de nouvelles…

Rude Boy Train: Comment ça se fait que vos disques soient sortis en autoprod ? Y’avait pas un label pour vous signer ? Small Axe ? Crash Disques ? Bondage ?

Nico: Les labels de l’époque étaient plus basés sur l’alterno et le punk, très peu de groupes ska ont été sur des labels début des 90’s. Plus tard certains ont été signés mais c’était l’avènement du festif et de la fusion et nous on n’était pas dans le coup là. Et à l’époque on vendait beaucoup de CDs, pas comme aujourd’hui, donc si on zappait un label on gagnait plus. Il fallait être un plus organisé c’est tout… On allait voir les distributeurs directement. Par contre après ça pêchait au niveau de la com, de promo, de la presse…

Rude Boy Train : Mais vous avez jamais été approchés par personne  ?!

Nico: Ben non ! Des petits labels en Allemagne peut-être, on avait aussi un label en Pologne qui nous produisait des K7 pour là-bas.

Rude Boy Train: Quel regard tu portes sur les 3 albums, 15 ans après la sortie du dernier ?

Nico: Euhhhmmm… Je pense qu’aujourd’hui c’est plus facile d’enregistrer et d’être prêt pour un album ! Après j’ai un avis perso sur chacun de nos disques.

Rude Boy train: Lequel tu préfères ?

Nico: Perso le deuxième,  En Chantier, et toi ?

Rude Boy Train: Peut-être Basta Basta… Je dirais que c’est le mieux produit… Après le 1er ça me rappelle des souvenirs quoi… La grande époque des concerts avec PKRK, la Salle Braun et tout ça… 

Nico: Moi je trouve que le deuxième c’était un peu l’apogée des Skaf au niveau public, l’ambiance dans le groupe et tout…

Rude boy Train: Ah ouais ça m’étonne pas… Après y’a eu pas mal de changements de line-up aussi, et des changements de chanteurs…

Nico: Oui la fin du groupe a été un peu foireuse après le départ de Piero…

Rude Boy Train: Difficile de remplacer le frontman de toute façon ! Tu te souviens j’imagine de ce concert au Terminal Export à Nancy en 1991 avec les Busters et les Toasters à leur grande époque… Grand moment de ska en Lorraine !

Nico: La vache, si on m’avait dit que 10 ans après je serai l’agent des Toasters en France ! C’est d’ailleurs à ce concert qu’on avait rencontré Marc notre futur agent allemand. Il a été très important pour nous avec son travail à l’étranger. (Marc a fondé avec Thomas des Busters l’agence de booking Booby Trap – NDLR)

Rude Boy Train : Le gars des Tinkers ?

Nico: Ouais exactement ! Sacrément calé l’Vincent !

Rude Boy Train: Hé hé ouais, j’me souviens de leur concert à la Salle Braun, avec les Thionvillois en 1ere partie (maintenant ils font du triathlon les Thionvillois, c’est plus des vrais rockers !).

Nico: Ah tu parles des Nutty ! Ben moi aussi je fais du sport mais je suis plus discret, et puis j’ai toujours été mince moi hein Rico ! Salut à toute la bande des Nutty Skanker d’ailleurs.

Rude Boy Train: Vous êtes un des 1ers groupes français a avoir autant tournée à l’étanger d’ailleurs (Allemagne, pays de l’est…) ?

Nico: Tu veux dire groupes de ska ? Ben Skarface a beaucoup tourné à l’étranger aussi à l’époque…

Rude Boy Train: Skarface et vous disons… Two Tone Club et les autres c’était bien plus tard… Vous êtes des pionniers finalement…

Nico: Oui c’est vrai ! Dans les pays de l’est à l’époque c’était vraiment extraordinaire pour le ska !

Rude Boy Train: Toi qui est musicien et aussi tourneur, comment tu vois la scène ska et France aujourd’hui ? Et dans le monde ?

Nico: Comme ça pêle-mêle, je dirais que les gars jouent beaucoup mieux aujourd’hui, que le ska est vraiment au creux de la vague niveau public, et qu’en France on a quelques bons groupes (Two Tone club, 65 Mines Street, Bobby Sixkiller…)

Rude Boy Train: Et la scène allemande est un peu en berne aussi…

Nico: D’une manière générale c’est dur de développer de jeunes groupes ska aujourd’hui, y a que sur les historiques que ça marche un peu et encore ! J’étais un fana de la scène allemande, elle me manque parce que je la trouvais intéressante, innovante avec ce côté entraînant, ce côté pop… Les groupes aujourd’hui se contentent plus de jouer du rocksteady à la perfection mais au bout de trois chansons tu en as marre, ça pêche au niveau inventivité…

Rude Boy Train: Ouais mais y’a quand des tueurs qui ont émergé ces dix dernières années (ailleurs qu’en Allemagne), style les Moon Invaders !

Nico: Puais c’est sûr eux ce sont des tueurs, après tout dépend de ce que tu recherches, ce sont des histoires de goût tout ça… Moi c’est vrai que j’ai plus des penchants british, two tone, pop ska…

Rude Boy Train: Ouais là c’est vrai que ça manque de nouveauté… Heureusement qu’il y a Buster Shuffle…

Nico: Ben eux justement faut que je les voie les Buster Shuffle, ça tombe bien Leipzig !

Rude Boy Train: C’est quoi la 1ere partie que t’as jamais faites mais dont t’aurais rêvé (à part les Specials ou Madness quoi) ?

Nico: Je vais sortir du ska : Les Jam !

Rude Boy Train: Ouais bien vu… C’était énorme les Jam ! Et qu’est-ce qu’il est beau Paul Weller, même vieux il a la classe british !

Nico: A mort ! Je fouille dans leur disco pour trouver des perles !

Rude Boy Train: Quel est ton pire souvenir de concert ? The Selecter à Montbronn ?

Nico: En tant que musicien ou tourneur ?

Rude Boy train: Musicien.

Nico: Peut-être de voir quelques personnes nauséabondes au début des 90’s dans certains concerts…

Rude Boy train: C’est quoi les groupes que t’écoutes ces temps-ci  ?

Nico: Que des vieux trucs. Je fouille quelques trucs à fond à côté desquels je suis passé ! Y a une pointe de nostalgie sûrement…

Rude Boy train: Du ska ?

Nico: Pas trop en ce moment, je l’ai déjà tellement fouillé ! Je découvre les groupes british du revival mods 79/80, Secret Affair, Lambrettas… J’ai épluché la disco de Costello aussi…

Rude Boy Train: Ah ouais c’est vintage tout ça !Et après la tournée vous n’envisagez pas d’enregistrer ? Vous ne referez plus de concerts ? De temps en temps ?

Nico: Nan normalement c’est que cette tournée là.

Rude Boy Train: Bon allez ça se termine, je te pose des questions courtes, tu me donnes des réponses courtes (c’est des questions à la con):

Two Tone Club ou 65 Mines Street ?

Nico: Ça c’est vraiment une question à la con ! Je dirais Two Tone Street !

Rude Boy Train: Pauline Black ou Doreen Shaffer ?

Nico: Doreen Shaffer car je n’ai jamais travaillé avec elle ! Mais musicalement Pauline Black.

Rude Boy Train: Bonne réponse ! Busters ou Mr Review ?

Nico: Mr Review.

Rude Boy Train: Fête de l’Huma à la Courneuve ou Fête de la Bière à Munich ?

Nico: Allez Fête de l’Huma, y a aussi à boire  et des concerts pas chers !

Rude Boy Train: Charlie Hebdo ou le Républicain Lorrain ?

Nico: Ben le Répu. On attend un article pour le concert à Metz de la semaine prochaine, faut pas faire les cons là !

Rude Boy Train: Dac… ben rendez-vous samedi alors, ça va être un grand moment ! Merci d’avoir répondu à nos questions !

Nico: Avec plaisir !

 

Rappel: Skaferlatine sera à Dijon le 28/9, à Metz le 29, à Lillers le 6/10 (avec Caroloregians, Mr T Bone…), à Paris le 12/10, à Nancy le 13/10 (avec Bobby Sixkiller), à Hannovre le 29/10, à Dresde le 30/10, à Bielefeld le 31/10, à Berlin le 1/11 (avec 8°6 Crew), à Leipzig le 3/11 (avec Buster Shuffle, Rude Rich and the High Notes…), à Pavie le 9/11 (avec The Branlarians), à Bordeaux le 10/11 (avec Branlarians), à Strasbourg le 22/11, à Cluses le 24/11, à Talange le 30/11.

 

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