Rude Boy Train

The Dead 60’s – The Dead 60’s – Deltasonic Records / Epic Records.

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« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois…

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE: Dans la famille musicale typiquement british les Dead 60’s représentent un espèce de modèle. Anglais jusqu’au bout des guitares le groupe se forme au début des années 2000 s’appelant successivement Pinhole puis Resthome avant de prendre son nom définitif en 2003. Histoire  d’évacuer directement le sujet des influences, oui les Dead 60’s aiment Lee Scratch Perry, les Clash, les Specials et Madness ! La chose a été dite, écrite et redite …. oui mais voilà comparaison n’est pas raison et le quartet n’aura de cesse durant sa courte carrière d’affirmer une vraie identité, une véritable originalité, celle qui fait la richesse du rock anglais. Après un second album « Time to Take Sides » en 2007 sur le label Deltasonic Records le groupe se sépare début 2008 juste parce que « le groupe avait fait son temps » ! Pour la petite histoire, comble de la réussite, le groupe verra même une série de blousons Harrington portant son nom sortir en édition limitée chez Fred Perry. Si c’est pas la classe ! Fin 2007 le label Trojan Records sort une compilation « Riot Radio Broadcast » où l’on retrouve 15 titres fétiches du groupe avec notamment Horace Andy, The Upsetters, Tapper Zukie, The Reggaeites ou Lloyd Robinson !

 

LE DISQUE : Il est des albums qui marquent leur époque et clairement ce premier LP des Dead 60’s (titre éponyme) sorti en mai 2005 fait partie de la catégorie reine, celle des albums mythiques. Edité en deux éditions différentes selon les zones de ventes, l’album à l’immeuble sur la pochette sera rouge pour l’édition britannique sortie chez Deltasonic Records et jaune pour l’édition US et japonaise sur le label EPIC Records. Coté production le disque sera enregistré par « The Central Nervous System » personnage mystérieux du label Deltasonic et véritable 5ieme homme du combo pourl’occasion et par Mike Hedges (The Cure « Killing an Arab »).

Avec « Riot Radio » clin d’œil clashien par excellence le ton est donné. Riffs aiguisés et groove infaillible pour un appel à la révolte qui ne se démentira pas durant les 34mn que dure l’album. Les titres « A Different Age », « Horizontal » ou « New Town Disaster » à l’esprit et aux sonorités très punk ne sont pas sans rappeler certains des premiers morceaux des Cure ou de Gang of Four notamment par l’utilisation de la basse, omniprésente et envoutante. Avec « Train To Nowhere » veritable pépite ou la reverb défie les lois de la pesanteur, « We Get Low » et « Control This », se retrouve l’esprit et la passion du groupe pour le dub, passion qui prendra tout son sens avec la version 100% dub instrumentale de l’album, offert en bonus avec l’original et intitulé « Space Invader Dub »…. juste histoire de combler un manque.

Ghostfaced Killer aux paroles urbaines pour dépressifs en devenir (« You’d better watch out, you’d better lock your door, ’cause you don’t know who that killer will be waiting for…. ») et You’re Not The Law sont les deux morceaux ska 2-tone du disque, comme un hommage rendu aux grands anciens de Coventry et d’ailleurs. L’angoissant « Red Light », l’énergique « Loaded Gun » où l’hypnotique « Nationwide » ne sont pas sans rappeler les ambiances torturées et envoûtantes des premiers albums d’A Certain Ratio à la glorieuse époque du label Factory.

The Last Resort, probablement le morceau le plus « Clash » de l’album enfonce le clou d’un album urbain et paranoïaque à souhait ! Malgré toutes ces références les Dead 60’s ne vivent pas dans le passé et ne pratiquent pas une musique revival. Bien au contraire, ils sont les purs produits de leur époque, la somme et probablement la continuité musicale de ceux qui les ont précédés.

Lionel (Rudeboy).

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