The Delegators – All aboard – autoprod
UN PEU D’HISTOIRE : Les Anglais de The Delegators écument les routes depuis 2008, et emmenés par l’extrêmement charismatique Janet Kumah, ils se sont produits dans toute l’Europe comme au Dance Ska La à Rennes en 2010, ou au London International Ska Festival en 2012. Ce sont leurs concerts bourrés d’énergie qui leur ont permis de se bâtir leur réputation par le bouche à oreille.
Malgré ces nombreuses années d’expérience, ils n’avaient laissé que peu de traces discographiques, 2 CD EP autoproduits (« Rocksteady for the Soul » et « Movin’ on ») et 2 EP vinyles (« Minus one/I didn’t mean to break your heart » chez Bandaska records et « Be good to me/Nowhere to run » chez Strong Rabit label de l’ami Red Head Man). Et bien après plusieurs années d’attente, voici enfin l’album tant attendu…
LE DISQUE : Le CD s’ouvre sur un sympathique petit rocksteady « Be good to me » bien chaloupé qui commence l’album en douceur. On enchaîne avec le sautillant « I didn’t mean to break your heart » dont nous vous avions parlé il y a quelques semaines. Cette chanson est un magnifique ska qu’on croirait enregistré dans les 60s tellement le son est « vintage ». Difficile de résister à ce qui est probablement le titre fort de ce CD sur lequel on se prend forcément à taper du pied.
Après ce passage rapide, on ralenti le tempo avec « Crying » qui malgré une rythmique reggae est bel et bien une chanson soul pur jus sur laquelle la voix de Mrs Kumah fait à nouveau merveille. La tonalité du titre suivant, « It ain’t love » reste la même. « All aboard » qui donne son nom à l’album est un titre lent et nostalgique à souhait avec ses petites ponctuations au saxophone. Le tempo s’accélère de nouveau avec un rocksteady, « Dance », qui donne effectivement envie de remuer son popotin. Le morceau suivant, « Minus one », est à nouveau un bon petit ska, genre dans lequel les Delegators assurent réellement en respectant le côté classique mais avec une identité qui leur est propre. « Into your eyes », est à nouveau une « ballade » qui nous parle d’amour et n’est pas sans rappeler par moment le « No No No » de Dawn Penn (un petit quelque chose dans le clavier ou le saxo peut-être). Voici arrivé « I don’t mind », un skinhead reggae qui a typiquement le son « Delegators » pour qui les a vu en concert, sans conteste un autre des titres forts de cet album.
Les morceaux suivants, « Trouble » et « You and me », sont à l’image de la plupart des chansons « calmes » de l’album, alliant la rythmique jamaïcaine à la voix soul de la chanteuse. Le disque se conclut par la reprise du célébrissime succès « Nowhere to run » de Martha and the Vandellas, loin d’avoir le même impact que lorsque le groupe l’exécute sur scène.
En résumé, un très bon album des Delegators qui constitue une belle entrée en matière pour ceux qui ne les connaissent pas avec toutes les facettes du groupe (Rocksteady, early reggae, soul ou ska). Pas besoin de rappeler qu’un des principaux atouts du combo reste Janet Kumah, que ce soit sur disque ou sur scène. Pour les fans de la première heure, on regrettera peut-être l’absence de deux des titres phares du groupe : « Undercover lover » et « 51 percent ». Niveau présentation pour ceux qui opteraient pour le CD et non le téléchargement, c’est un sympathique digipack avec de bien belles photos du groupe en concert, mais peu de détails sur les musiciens.
Un album vivement recommandé, d’autant que le prix n’est pas élevé !
Rodoliv