Rude Boy Train

Tokyo Ska Paradise Orchestra – 2012 Tour Walkin’ Final@Second Gymnasium of Yoyogi National Stadium 2012.07.06 – Cutting Edge

Tokyo Ska Paradise Orchestra – Diamond in Your Heart

Nous vous avons parlé tout dernièrement de Diamond in Your Heart, le dernier album du TSPO sorti le 03 juillet dernier. Avec l’édition limitée de cet album vient un DVD. Nous allons donc nous intéresser à cette galette supplémentaire.

Sont présents sur ce DVD bonus le clip de Diamond in Your Heart et un live de la tournée Walkin’ 2012. Pour ce qui est du clip, les images sont issues de leur concert au Nagoya Diamond Hall du 12 mai 2013 durant leur tournée Desire. C’est bien filmé et la mise en scène est très classe. Normal ce sont des japonais…

Mais nous allons vous parler du live au Second Gymnasium of Yoyogi National Stadium du 06 juillet 2012 durant la tournée 2012 Tour Walkin’ Final. La salle est immense puisqu’elle peut accueillir pas moins de 13 921 personnes. Qui plus est des stars de la pop remplissent régulièrement cette salle lors de concerts endiablés, avec Ayumi Hamasaki en tête de liste. Chose qui me surprendra toujours, c’est de voir qu’un groupe de ska peut remplir une telle salle au Japon, alors que ce même groupe peine à remplir des petites salles de par chez nous.

Dès le début du concert, les choses sérieuses commencent. Comme à son habitude, une musique d’introduction fait son apparition signifiant que les musiciens vont arriver sur scène. Et pour une fois, ces derniers n’arrivent pas de derrière la scène mais en descendant les escaliers des tribunes pour la plus grande joie des spectateurs. Seuls le claviériste, le guitariste, le bassiste, le percussioniste et le batteur montent sur scène au début. Ils commencent donc à jouer tous les cinq le morceau Return of Supercharger. Et là, autant dire que je suis fan de ce morceau. À son écoute, on a littéralement l’impression d’entendre Deep Purple de la belle époque jouer un morceau de ska survitaminé. Puis la section cuivre arrive sur scène et le morceau termine en trombe. On a même droit à la toute fin un petit duo claviers/batterie improvisé. Ça en jette !!

Comme dans tous les concerts du TSPO, on a droit à des morceaux devenus emblématiques comme Lupin the 3rd ’78Monster RockSka Me Crazy, White Light ou encore Down Beat Stomp. Si ces morceaux sont bien exécutés, cela ne provoque aucune surprise de les voir joués. Ah si je peux sans doute dire que je préférais le solo de guitare de Hiyamuta Tatsuyuki en lieu et place de celui de Takashi Kato dans Lupin the 3rd ’78. À part ça, rien de bien nouveau sous le soleil en ce qui concerne les titres précédemment cités.

La tournée portant le nom de Walkin’, le concert fait donc la part belle aux morceaux de l’album du même nom.
Autre que Return of Supercharger, il y a par exemple le titre éponyme qui est une merveille d’adaptation ska du standard de jazz de Miles Davis. On y retrouve notamment un solo de trompette à la hauteur, même si Nargo n’est pas Miles Davis on est d’accord. Celui de trombone est plutôt pas mal non plus. D’ailleurs, petite aparté qui n’a rien à voir avec la musique jamaïcaine, si vous aimez la mélodie de Walkin’, alors écoutez la version des Double Six. C’est un groupe vocal français des années 60 qui a repris de nombreux standards de jazz dont celui-ci. Ils y avaient ajouté des paroles plutôt drolatiques.
Il y a également 水琴窟-Suikinkutsu-. On retrouve ici un énormissime Oki Yuichi au piano, alternant entre balade à la Michel Camilo et solos à deux cents à l’heure ! C’est juste beau et bon pour les oreilles…
On continue avec River Flow, vous savez ce fameux morceau sur lequel Manu Chao a apporté sa collaboration. Faute d’avoir pu payer un voyage à Tokyo à l’ex-zicos de la Mano Negra, ce sont les Tokyoïtes qui se sont collés le chant, et là c’est tout de suite moins beau et bon pour les oreilles. Ça braille plus que ça ne chante malheureusement. Et c’est fort dommage car le morceau commence plutôt de façon comique avec Nargo vêtu d’une tête de cheval qui imite le son de l’animal à l’aide de sa trompette. La mise en scène est sympathique et le public est conquis.
On pourrait dire exactement la même chose de All Good Ska is One. L’absence d’Angelo Moore, chanteur des Fishbone s’il est nécessaire de le rappeler, se fait cruellement sentir. Autant le percusionniste et le sax baryton sont d’excellents musiciens, autant ce sont de piètres chanteurs…
Pour conclure sur ces titres tirés de l’album Walkin’, on appréciera l’excellent Tate Gaki no Ame avec la très belle et tout autant talentueuse Yoshie Nakano, qui rappelons-le est la chanteuse du groupe de jazz Ego Wrappin’. Un petit rocksteady hyper bien interprété qui vient mettre un peu de calme dans le jeu survolté du groupe. La voix posée et mélodieuse de Yoshie donne un air de détente encore plus marquée. Bordel qu’est-ce qu’elle chante bien !
J’aurais adoré voir et entendre une version live de leur version de Brazil, mais ce ne sera pas pour cette fois puisque le groupe n’a pas daigné utile de jouer ce très bon classique de la musique brésilienne signé Ary Barroso…

En revanche, ce qui est bien avec le TSPO, c’est qu’un chanteur (ou une chanteuse en l’occurrence) qui est invité sur scène ne chantera jamais qu’un seul morceau. Ainsi, avant Tate Gaki no Ame, on a le plaisir d’entendre la dame sur un vieux morceau du groupe issu de l’album Pioneers de 1993, à savoir Marai no Tara. Pour des raisons de tessiture et puisque que c’est un homme qui chantait à l’origine, le morceau a été interprété ici à la quinte supérieure. Je prends toujours du plaisir à écouter des vieux morceaux du groupe. Après tout, les premiers albums sont vraiment sympas à écouter également. Ici Yoshie est dans un registre grave qui lui va bien, même si je préfère quand elle chante plus aigu. En tout cas une chose est sûre, c’est que la nippone sait mettre de l’ambiance, elle assure grave !!
Et entre Marai no Tara et Tate Gaki no Ame, on a droit à une version de Bongo Tango où le tromboniste et la chanteuse s’amuse en plein milieu du morceau à reprendre le thème de Ringo. C’est bien trouvé et ça colle bien à l’esprit authentique de ce morceau. On comprend aisément pourquoi le TSPO a choisi de collaborer à nouveau avec Yoshie Nakano sur l’album Desire à travers le morceau Tasogare wo Asobu Neko.

Parmi les vieux morceaux, on retrouve avec plaisir Hurry Up!! Niveau sonore, c’est un peu le bordel entre les différents cuivres mais ça reste carrément bien joué. Comme quoi même les ingés son japonais ont parfois quelques lacunes… Mais le guitariste Takashi Kato est toujours aussi impressionnant de virtuosité et d’inventivité !!

Un morceau peu connu du groupe apparaît ici. Il s’agit de Lonesome Eddy, titre qu’on retrouve sur la compilation On the Remix de 2012. C’est l’occasion de voir le bassiste se mettre en avant puisqu’il nous gratifie d’un assez long solo en plein milieu du morceau. Même s’il joue extrêmement bien, Mr. Kawakami a cruellement manqué d’originalité sur ce coup. Le solo est assez plat et sans saveur… Dommage !!

Enfin le groupe a invité le guitariste et la chanteuse d’Ego Wrappin’ a venir le rejoindre sur scène. Le guitariste est arrivé avec un air très cool et une guitare rectangulaire, un pur style en somme !! Et là c’est parti pour Kuchibashi ni Cherry, un morceau d’Ego Wrappin’ justement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le jazz déchaîné d’Ego Wrappin’ ne fait en aucun cas peur au TSPO puisque le groupe s’affranchit de ce style avec brio et une aisance qu’on lui connaît si bien.

J’ai bien évidemment gardé le meilleur pour la fin, et là encore il s’agit d’une reprise. En effet, on a eu droit à une version somptueuse de Cool Spy on a Hot Car (et encore je pèse mes mots), un titre à l’origine du groupe de pop-rock psychédélique Flipper’s Guitar (pour celles et ceux qui ne connaitraient pas ce quintet, allez chopper du son à droite à gauche et écoutez-le sans modération). C’est la minute de gloire du tromboniste puisqu’il a droit à son solo puis son passage seul dans lequel on peut entre des mélanges de standards de jazz et de musique classique. Vraiment ce type fait preuve d’une dextérité et d’une maîtrise de son instrument que peu possèdent…

Pour conclure sur ce DVD live, on trouve de très bonnes surprises qui méritent amplement qu’on débourse quelques deniers pour l’acquérir. Comme à chaque fois, on est séduit par la qualité visuelle et audio des lives du TSPO. Vous l’aurez compris, tout n’est pas de première qualité, mais quel groupe peut se targuer d’atteindre l’ultime perfection ?!
Non vraiment si vous êtes un inconditionnel du groupe nippon, foncez acheter cette édition limitée de Diamond in Your Heart si ce n’est déjà fait. Pour les autres, soit vous vous décidez à l’acheter soit vous ne le faites pas, mais sachez dans ce cas que vous passerez à côté d’un show d’une heure et demie de grand calibre !!

Maxime

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