Rude Boy Train

Tokyo Ska Paradise Orchestra – Senko (閃光) – Cutting Edge

Tokyo Ska Paradise Orchestra – Senko

UN PEU D’HISTOIRE : Tiens tiens, ça faisait un moment que le Tokyo Ska Paradise Orchestra s’était fait discret, depuis la sortie de son dernier opus en CD/DVD Diamond in Your Heart le 03 juillet dernier très exactement.

Le groupe est en effet parti en tournée dans tout l’archipel nippon afin de promouvoir et mettre en avant son nouvel album justement (même si plus aucune publicité n’a besoin d’être faite pour eux dans leur fief !!).

Et pour nous laisser patienter jusqu’à l’année prochaine et nous faire passer d’excellentes fête de Noël, les neuf musiciens japonais ont eu la très bonne idée de sortir un nouveau single il y a tout juste six jours (eh ouais, on est rapide chez Rude Boy Train !!).

LE DISQUE : Intitulé Senko (閃光), qui signifie « Flash » dans notre langue, ce single est muni de quatre titres, ou plus ou moins trois (nous verrons pourquoi par la suite). Pour le titre phare, le TSPO s’est cette fois-ci entouré des trois musiciens du groupe de J-Rock 10-Feet. Pour les membres de ce groupe, vous pouvez consulter notre récente news qui annonçait la sortie de ce single. Que dire de ce titre, tout d’abord qu’on retrouve donc deux guitaristes, chose plutôt courante me direz-vous… Ce qui l’est beaucoup moins, c’est évident de retrouver deux bassistes et deux batteurs qui jouent en même temps. Ne nous cachons pas, cela permet à Kinichi Motegi et Tsuyoshi Kawakami de parfois se faire plaisir tandis que leurs compères de 10-Feet assurent la rythmique derrière. C’est donc avec plaisir qu’on accueille cette particularité. On appréciera également ce petit mélange de ska, de J-Pop, de J-Rock et parfois de hip-hop avec le chanteur de 10-Feet qui se permet de lâcher quelques petits flows. Bon d’accord ce n’est pas du niveau d’un rappeur comme Zeebra (artiste pour lequel le TSPO a fait office de backing-band sur le titre Gang on the Backstreet de son album Black World), mais ça reste largement audible, bien que perfectible. Dans l’ensemble le morceau est assez bien foutu, même si ce n’est pas ce que je préfère chez les Tokyoïtes. D’ailleurs point de solo sur ce morceau, hormis les dix petites secondes de gloire du bassiste à 4 »15, ce qui peut paraître étonnant.

Tant qu’on est sur le morceau titre, la quatrième piste du disque n’est autre que sa version instrumentale. Et encore, il s’agit plus d’une backing track que d’une version instrumentale, puisque la mélodie principale est absente. On se dit que le groupe aurait au moins pu mettre un instrument pour jouer la mélodie, comme à l’époque de leurs singles Kanariya Naku Sora et Utsukushiku Moeru Mori, mais force est de constater que les japonais sont très friands de ce genre de pistes pour aller se taper un karaoké dans des bars spécialement ouverts à cet effet. Chez Rude Boy Train, on n’accroche pas trop, voire pas du tout, à ce type d’approche mais bon…

Le second morceau de ce disque est en revanche fort intéressant. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une reprise du thème principal du film Mission impossible. Vous allez me dire : « Encore une énième version du célèbre morceau de Lalo Schifrin », et j’aurais tendance à vous répondre que vous avez raison. Ceci dit, à l’inverse de la reprise d’Akira Tatsumi sur son premier album qui se voulait très ska/jazz et traditionnelle, le TSPO nous pond ici un truc assez phénoménal. Ça commence d’abord avec une rythmique basse/sax baryton + batterie, et le thème joué aux claviers, tout ceci avec pas mal de délicatesse. Et c’est là qu’arrive Takashi Kato et son riff de guitare soudain et puissant, et les cuivres qui se mettent à jouer le thème à une vitesse folle. Tu écoutes avec attention et là tu te prends d’abord un solo de trompette puis un solo de trombone juste tonitruants !! Et là tout se calme avec l’arrivée d’un solo de claviers sur une rythmique reggae, provoquant une rupture des plus classes avec ce qui précédait (pas le meilleur solo qu’Oki Yuichi ait pu réaliser ceci dit). Le morceau termine en trombe avec le thème à nouveau joué à deux cents à l’heure…

Enfin il y a sur ce disque le morceau Tsuki ni Hoeru (月に吠える) qui fait table rase de l’énergie du morceau précédent. À la place, on a droit à un mélange entre ska, funk et jazz avec un groove de dingue. Vraiment ces mecs peuvent jouer un nombre incalculable de styles musicaux avec un talent inouï. Une place de choix est faite au saxophone ténor puisque ce dernier hérite du thème principal. Il enchaîne directement avec un solo qui swingue comme ce n’est pas permis !! S’en suit un solo de piano hyper bien exécuté, et qui a la particularité d’être pour sa première moitié dans les notes les plus graves de l’instrument. On n’entend pas souvent ce genre de tessiture dans un solo de piano, mais ça marche vraiment bien. Le sax reprend ensuite ses droits et enchaîne avec une nouvelle improvisation pour venir clore avec style et efficacité un morceau qui restera à coup sûr un titre excellent titre du combo nippon.

Les quatre morceaux de ce single (ou plutôt trois si on veut chicaner) nous rappelle combien le Tokyo Ska Paradise Orchestra est capable de nous jouer une musique d’une immense diversité. Foncez acheter ce single et écoutez-le sans modération. Vous verrez que ce disque se révèle être fort agréable à écouter, et vous redonnera le moral pour attaquer les fêtes de fin d’année comme il se doit !!

Maxime

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