Red Soul Community – I Never Learn – Grover Records
UN PEU D’HISTOIRE: Encore des Espagnols ! C’est du côté de Granada que RED SOUL COMMUNITY se forme en 2005, autour de Carlos Dingo (clavier) et d’Isabel Garcia (chant), accompagnés par Labase Martinez à la basse, Fererico Castro à la guitare, et Nano Diaz à la batterie.
Red Soul Community participe d’abord à plusieurs compiles et en 2006, le combo enregistre une première démo. En 2007, le groupe publie un premier EP résolument early-reggae et très remarqué qui sort en vinyle sur Liquidator Music (« Pump Music »).
Le quintet joue beaucoup et accouche d’un premier album (« What Are You Doing ? ») sur Grover Records en 2010, à peu près en même temps que le 45 tours « One More Time ».
En 2011, ils pondent un split « 7 » avec les autres Espagnols de The Hypocondriacs pour les label française Jewels, et Red Soul participe au festival allemand This Is Ska à Rosslau, avec Derrick Morgan, Bleichreiz, Rude Rich & The High Notes, Rico Rodriguez ou Nu Sports…
Pas feignant pour deux sous, le groupe republie dans la foulée son titre « One More Time » sur un split vinyle vert avec les Américain de Green Room Rockers. Le disque mixé par King Django sort sur Jump Up pour les USA, et sur Golden Singles pour l’Espagne.
Ils continuent l’aventure du split 7 et publient en 2012 sur Grover un hommage à Nancy Sinatra avec « These Boots are Made For Walking », et « Geronimo » interprété par les potes finlandais de The Valkyrians sur l’autre face.
2013 est l’année du deuxième album, « I Never Learn », qui voit le jour en mai à nouveau sur Grover Records.
LE DISQUE: Progrès, progrès, progrès. Voici comment, en trois mots, on peut résumer le deuxième album de Red Soul Community. Car oui, le premier opus, trop banal, trop lisse, pas au niveau de leur EP « Pump Reggae », en avait déçu plus d’un.
Mais là le bon, le très bon, débarque dès le premier morceau, mais surtout dès le deuxième, « The Day Has Come », dont on apprécie tout particulièrement le clavier sautillant et les choeurs gouleyants. Juste après, le groupe nous sert sur un plateau d’argent la très belle « Time To Go », très chaude, très douce, très rocksteady, avec une fois de plus un magnifique sifflement d’orgue Hammond. Et puis dans le même trip, « I Ain’t Ready » a plutôt fière allure.
Mais Red Soul Community, c’est aussi (et surtout) depuis toujours, un groupe de boss reggae à la Aggrolites/Upsetter, pour citer des jeunes mais aussi des anciens. Et avec un excellent titre comme « Killah » ou avec « You Keep Your Head Down », le quintet andalous prouve qu’il peut, lorsqu’il est à son meilleur niveau, presque rivaliser avec le gang de Roger Rivas.
En plus de tout ça, Red Soul Community nous sert une rasade de ska, pas le genre qu’ils affectionnent le plus, avec la très réussie « Come Back », simple mais efficace, toujours bien interprétée par Isabel, qui même si elle n’a pas l’organe de Doreen Shaffer, réussit d’un bout à l’autre à s’affirmer comme une chanteuse solide.
On appréciera aussi tout particulièrement la très dansante « All Night Long » qui clôt le disque avec pas mal de brio, la très fine et somme toute classiquement reggae « Let It Go », mais c’est une reprise, celle du Clash qui doit figurer sur la fameuse compilation hommage à sortir bientôt, qui s’impose d’emblée comme l’une des plus belles réussites de ce deuxième effort. C’est déjà une bonne idée d’avoir choisi de reprendre « Spanish Bombs », l’une des très belles chansons du groupe de Joe Strummer, mais c’est surtout appréciable de constater que l’adaptation à la sauce jamaïcaine est nickel chrome, avec des cuivres en renfort, présents mais discrets, des breaks pile où il faut pile quand il faut, et une boucle rythmique assez hypnotisante qui fait son petit effet.
Red Soul Community vient de monter le niveau d’un cran, mais garde en même temps une marge de progression certaine pour atteindre, sur toute la longueur d’un album, le niveau des plus grands. C’est tout le mal que nous leur souhaitons pour leur prochain opus.
Vince