The Debonaires – Movin’ – Jump Up Records
UN PEU D’HISTOIRE : THE DEBONAIRES voit le jour en 1995 du côté de Riverside en Californie autour du charismatique chanteur/saxophoniste Kip Wirtzfeld. Le groupe aime le vieux son jamaïcain à base de ska, de rocksteady, de reggae, et publie son premier album, « Groovin’ After Sundown », en 1998. Le groupe partage l’affiche avec les plus belles pointures du moment, de The Skatalites à Desmond Dekker, de Laurel Aitken à Phyllis Dillon, en passant par Justin Hinds, Rico Rodriguez, The Specials ou les voisins de Hepcat.
En 2001, les Californiens sortent leur deuxième album, éponyme, sur Rivercidal Records, puis « Longshout » en 2005. Ensuite, le combo sera plus au moins actif, plutôt moins que plus d’ailleurs, jusqu’en 2011 où il parle de retourner en studio, soit disant pour enregistrer un album devant sortir à l’automne. Mon oeil. En 2011, rien. En 2012, rien non plus… Jusqu’en novembre où le groupe se décide à sortir non pas un album, mais un 45 tours avec Angelo « Fishbone » Moore en featuring, sur Steady Beat Recordings (et limité à 200 exemplaires). Quant au nouvel opus intitulé « Movin' », longtemps annoncé, souvent repoussé, il sort enfin à l’été 2013 sur Jump Up Records, suivi de près par une tournée un peu partout dans l’ouest américain.
LE DISQUE : Franchement, quand tu dépense 15,60 € pour choper le nouveau CD de The Debonaires chez Jump Up, et que tu reçois un simple CD à peine sérigraphie dans une pauvre pochette cartonnée comme un CD promo, sans livret, sans photos, sans paroles et sans crédits, ben t’as de quoi être dégoûté. Faudra pas qu’il s’étonnent chez Jump Up si les gens téléchargent la musique et ne laissent pas un kopeck aux groupes. Parce que là vraiment, c’est du domaine du foutage de gueule ! Et même que la pochette est moche (mais moins moche que celles des albums précédents qui étaient juste horribles). Alors allez-y téléchargez comme des cochons, et si vraiment vous voulez soutenir le groupe, essayer plutôt de choper le vinyle.
Le coup de gueule du jour étant passé, intéressons-nous plutôt au son du gang de Riverside, parce que après tout, c’est bien ça le principal. Et de ce côté-là, reconnaissons que le niveau est inversement proportionnel à la qualité de l’artwork. On a ici affaire à un très savoureux mélange de ska, de rocksteady et de reggae avec des voix soulful comme ils disent, et c’est vrai que celle de Kip (de voix), est l’un des points forts du groupe : A la fois fine et éraillée, elle pimente juste comme il faut leur sauce jamaïcaine made in California. On pourra certes la trouver un brin maniérée et considérer qu’au bout de quatorze titres elle fini par lasser, oui, mais sur « Still Waiting », sur « Evidence » ou sur « In This Day », elle fait des merveilles.
Sur « Movin’ « , il y a du gros skinhead reggae à bretelles qui donne envie d’enfiler un chemise à carreaux et d’aller danser avec les copines (« Shake and Move », It’s Hard To Say Goodbye To Yesterday »), il y a des bons plans rocksteady (« Suffer », « Blak Pope »…), mais il y a aussi, et surtout, des featurings de tout premier choix : « Back To Reality », très bon ska avec Chris Murray au micro et des backing-vocals bien sympathiques, Angelo Moore sur la trainante « Movin’ » et sur l’excellente « Oil In My Lamp » empruntée à Eric « Monty » Morris », et évidemment « Same Way », le hit de cet album avec au chant un Vic Ruggiero des grands jours qui donne furieusement envie d’entendre ce que vont donner les prochains titres des Slackers.
On dira aussi banco à l’admirable « Music In My Soul », et on conclura en disant que « Movin’ » est un album réussi, qui aurait cependant mérité un bien plus bel écrin, car la musique en général, et le ska en particulier, ça n’est pas que du son vaguement posé sur une galette, c’est aussi une imagerie, un univers, un concept qu’il convient ne jamais négliger. Sauf si vous kiffez comme des malades les fichiers impersonnels perdus au milieu d’un disque dur…
Vince
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