Rude Boy Train

Miserable Man – Meet The Shark – Autoprod

Meet The Shark cover art UN PEU D’HISTOIRE: MISERABLE MAN, c’est un projet qui démarre en 2010 un beau jour ensoleillé sur une minuscule île d’Indonésie quand un Italien d’Angleterre qui aime voyager (Miserable Man donc), décide de faire du ska acoustique, à la manière de Chris Murray ou Robb Blake. Hé oui, car Miserable Man est installé à Norwich, ville de l’est de l’Angleterre près de la Mer du Nord où on se caille les miches mais où l’on trouve l’inspiration.

Miserable Man enregistre plusieurs EP, souvent à base de reprises de Louis Armstrong, de Radiohead ou de Leonard Cohen, mais en versions jamaïcaines… Il appelle ça de la popsteady, mélange entre de la pop et du rocksteady. En 2012, le gars enregistre deux EP, « Can You Reggaenize It » d’abord, un six titres, puis « Simple Guy », moitié moins long, qui sont disponibles en téléchargement gratuit sur son site.

En mai 2013, il publie « Afronesia », un sept titres instrumental easy listening assez barré qu’il a enregistré au cours d’un voyage de trente jours en Indonésie et qu’il dit influencé par Ry Cooder.

Et au cœur du mois d’août 2013, il met en ligne sont premier véritable album, « Meet The Shark », autoproduit et composé de dix morceau enregistré entre 2010 et 2013. Miserable Man se fait pour l’occasion accompagner par Alessandro Grego, un batteur italien.

N’hésitez pas à aller faire un tour sur la chaîne youtube du gaillard sur laquelle vous pourrez retrouver pas mal de reprises acoustiques de standards assez cool, de « Soul Rebel » à « Imagine », en passant par « Ain’t No Sunshine » ou « What A Wonderful World ».

LE DISQUE : Voilà ça y est. Il pleut, ça caille, les feuilles et les marrons vont tomber, on va bientôt passer à l’heure d’hiver et c’est presque noël. Vous avez le moral dans les baskets, vous déprimez, vous avez envie de retourner vous dorer la raie sur la plage ? Ça tombe bien, Miserable Man vient de sortir son premier album, et en dix titres, il y a de quoi vous remettre un bon p’tit coup de fouet.

Parce que Miserable Man, c’est la plage, c’est le sable, c’est les cocotiers, et rien qu’en regardant la pochette, on a envie de le rejoindre comme ça les pieds dans l’eau, en mode naturiste  ou pas. Ça rappelle évidemment Chris Murray, la référence mondiale en matière de one man ska band, mais à l’écoute de « Simple Guy » ou de « Meet The Shark », on pense aussi aux morceaux les plus calmes, les plus fun de Sublime, le légendaire combo californien,  et on imagine facilement Bradley Nowell en train de jouer de la gratte comme ça tranquillou sur le sable de Long Beach.

Miserable Man n’invente rien, une guitare, un peu de batterie, une voix cool, un zeste de basse et une trompette interprétée avec la bouche. C’est minimaliste, et pourtant diablement efficace. « Rocksteady Beat » est d’une finesse assez extraordinaire, avec une très belle voix et des chœurs à l’avenant, « When The Roots Are Good » devient assez vite entêtante (surtout le refrain), et « Universal Crackdown », peut-être plus rapide, plus dansante, fait assurément partie des morceaux que l’on retiendra de cet album particulièrement bien balancé.

Mais sur « Meet The Shark ! », il y a aussi, et surtout, deux petites pépites qui se suivent en fin de disque : « I Don’t Mind », sublime moment de rocksteady débranché avec un trois fois rien, qui enlace, qui entoure, qui caresse et qui cajole, comme la douceur d’une main gantée de velours, et  « Miserable Man » juste après, parfaitement ciselée, magnifiquement chantée, avec une mélodie et des arrangements simples comme bonjour, qui font un bien fou quand le ciel est bas, quand le tonnerre gronde et quand la fille d’hier, celle avec les yeux en amande, a oublié de te rappeler alors qu’elle avait promis.

Miserable Man, un nom à retenir : « People get ready, do popsteady ! »

Vince

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