Rude Boy Train

The Big Guns – Never Shot Twice – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE : Reims, capitale du Champagne. Depuis 2001, il y avait dans la ville un groupe qui s’appelait les Reskapés. Lol. Ses musiciens qui se plaisaient à balancer un ska très énergique  avaient même enregistré un album. Et puis le temps passant, le combo s’intéressa de plus en plus au ska des origines, et notamment aux Skatalites, et commença à sérieusement bosser son ska-jazz, jusqu’à décider de s’appeler THE BIG GUNS au crépuscule de l’année 2011 (c’te bonne idée).

Fortement inspiré par le combo de Roland Alphonso et de Don Drummond, le groupe donne alors pas mal de concerts, notamment à la soirée « Back In Time » de décembre 2011 à la Cartonnerie et au Festival du Cabaret Vert en août 2012, avant de se décider à enregistrer son premier album au Wood Studio pour immortaliser neufs titres. « Never Shot Twice » est sorti en juin 2013 en autoproduction.

LE DISQUE : Voici un album court, neuf titres seulement, mais voici un album efficace. Très efficace. Le son des Big Guns, c’est du pur ska-jazz, du « jamaican jazz » comme diraient certains, très fortement influencé par The Skatalites (tu m’étonnes avec un nom pareil), mais aussi probablement par tous les combos de la même engeance qui font danser la planête ska, du New York Ska Jazz Ensemble au Rotterdam Ska Jazz Foundation, en passant les brésiliens de l’OBMJ.

Ce qu’on apprécie d’emblée avec les Big Guns, c’est que contrairement à d’autres formations hexagonales (du côté de Perpignan par exemple), ils ne se sont pas laissés écraser par la figure tutélaire de leurs ainés jamaïcains formés à l’Alpha Boy School, et ont su éviter l’écueil des reprise inutiles qui n’ont jamais rien apporté au répertoire de qui que ce soit, même si avec « Nelson’s Song », on les prend avec le (petit) doigt dans la confiture. Car pour le reste, « Never Shot Twice » est un disque 100 % compos. On apprécie d’emblée la guitare renversante de simplicité, rapidement suivie par une bien belle section cuivres sur « One Shot », parfaite entrée en matière, et sur « Babadou », juste après, on ressent profondément l’envie de jazz que le combo champenois ne cherche même pas à dissimiler.

Avec la très reggae « The Elders Memory », on monte le niveau d’un cran et on pense à « Elegy », chef d’œuvre incontournable du répertoire du NYSJE, et quand ça chante, sur l’excellente  « My Girl’s Dimples » ou sur « Look Up », sommet d’un album franchement bien gaulé avec une Ebène (celle des Soul Rockers) des grands jours qui vient donner de la voix, on a l’impression de se retrouver au milieu du répertoire de Phillis Dillon ou de Doreen Shaffer et on applaudit des deux mains.

Pour la danse qui fait transpirer et qui use les loafers, on ira chercher du côté de « Minor Feel », et on terminera de se repaitre avec « A Special For The Western », clin d’œil à d’autres potes rémois, dont l’un au moins (Bernard Lanis, aussi membre de Yellow Umbrella) apparaît quelque-part en guest sur cet album de bien belle facture qui confirme que Reims, avec ses Woodsenders et désormais avec ses Big Guns, est en train de devenir la capitale française du ska-jazz.

Vince

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