Rude Boy Train

CLUB 99 – Club 99 – Autoprod

CLUB99 cover artUN PEU D’HISTOIRE : Comme son nom l’indique, CLUB 99 a débuté sa carrière en 1999 en Italie, mais pas n’importe quelle Italie : Celle du Tyrol du Sud où l’on parle à la fois italien et allemand. Le combo est composé de huit musiciens, dont quatre cuivres (mais pas de clavier). En 2002, il publie son premier album, « Taxi Driver », en autoproduction, et passe les années suivantes à tourner un peu partout autour de l’Italie, de l’Allemagne à la Slovénie, de l’Autriche à la France, en passant par la Suisse ou la Hongrie, et joue avec des pointures comme Mr Review, The Slackers, Skaos ou Arpioni…

En 2004, le groupe sort son deuxième album (« Life Skafari »), toujours en autoproduction, et poursuit plus que jamais les concerts, et même s’il cite The Skatalites, le New York Ska Jazz Ensemble ou Hepcat dans ses influences,c’est plutôt du côté de la vague 90’s revival qu’il faut aller chercher pour se faire une idée de leur style. Il se passe ensuite plusieurs années durant lesquelles Club 99 sera moins actif, mais il revient en forme en 2013 avec un troisième album, éponyme, toujours chargé de la même dose d’énergie.

LE DISQUE : Mes chers amis, passez votre chemin si vous ne supportez que le rocksteady de Phyllis Dillon, le ska-jazz de The Oldians, ou le son 60’s des Skatalites. Car à n’en pas douter, Club 99 a été élevé au son des Busters, de No Sports, de Blechreiz ou des Braces. Bref, toute la vague allemande de la fin des 80’s et du début des 90’s immortalisée par le label Pork Pie Records. Ici, les cuivres sont rutilants, la rapidité est omniprésente, et l’énergie débordante réussirait à essouffler même le plus athlétique des skinheads en bretelles. Et ça démarre pied au plancher avec « Ska Is Back in Town » et « Move », doublette imparable et superbement bien balancée, qui te donne la pèche (ou la banane, c’est selon), comme un shot de vodka/Red Bull ou un cocktail Viagra/Guronsan.

Souvent en anglais, plus rarement en italien, jamais en allemand (qui s’en plaindra), le groupe qui s’était fait discret pendant plus d’une décennie, marque pas mal de points avec cet album très revival, assez ska-rock, avec même quelques petites pointes ska-punk qu’on ira écouter avec pas mal de délectation du côté de « Il Retorno Dello Spacciatore Di Cacao » à la Mighty Mighty Bosstones, ou plutôt à la Talco, pour rester dans le registre des groupes de la péninsule.

On appréciera aussi des choses plus cool, comme la très traditionnelle « Sweet Jah », qui pourrait presque sortir d’un vieil album de Roy Paci & Aretuska avec son petit phrasé ragga qui coule et qui donne de l’exotisme à l’ensemble, ou la très calme « Sound System », qui permet de reprendre son souffle après un début qui bouscule l’auditeur en manque de sensations fortes.

Çà et là, le niveau peut baisser d’un petit cran, mais Club 99 se rattrape, toujours, avec des titres aussi bien gaulés que « Let The Music Go » à la construction pleine de variations rythmiques, parfaitement arrangée, ou avec « The Was A Fire Last Night », qui enfonce le clou du ska revival, sous-genre qui m’a fait venir au blue-beat lorsque j’avais seize piges, et que le combo transalpin manie avec style sur cet album qui fait office d’excellente découverte en cette rentrée 2013 déjà pas avare en sorties de qualité. Le Club 99 est ouvert, allez-y les yeux fermés.

Vince

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