Rude Boy Train

Sammy Kay and The East Los 3 – Love Letters – Panic State Records/Whatevski Records

1374154_591187614277214_826980393_nUN PEU D’HISTOIRE : SAMMY KAY est un petit gars du New Jersey, à côté de la grosse pomme. Ancien des Forthrights, de The Hard Times et de Hub City Stompers, le gars a pendant longtemps était un compagnon de route de Westbound Train, The Slackers, The Skatalites ou de King Django pour qui il s’occupait des tables de merch. Jusqu’au jour où la guitare se mit à le démanger. The Forthrights donc, puis une envie de faire de la musique en solo où presque.

Sammy Kay décide alors d’un s’installer à Los Angeles, où il se fait accompagner par The East Los Three. Mais il reste très attaché à son New-Jersey natal et il se plait à retourner sur la côte Est, à franchir le pont et à retourner jouer avec ses potes de Brooklyn The Fast Four.

Mais c’est bien avec son combo californien qu’il sort un premier EP six titres fin 2012, avant d’entrer au studio Steady Rock Easy Groove Factory de L.A pour enregistrer « Love Letter », son premier album solo pas tout à fait solo, puisqu’il accueille par mal de beau monde, et notamment Vic Ruggiero, David Hillyard, Chris Murray, Mr. T-Bone et un bonne dizaine d’autres musicos (on est donc bien au-delà des East Los 3). Le disque masterisé par King Django sort fin octobre 2013 chez Wathevski Records pour la version numérique et chez Panic State pour la version CD/vinyle.

LE DISQUE : Il s’agit certes d’un premier album, mais Sammy Kay n’est pas vraiment né de la dernière pluie. Dès les premières notes, il faut se rendre à l’évidence : On tient là un album très abouti, avec un chanteur multi-instrumentiste d’excellent niveau. Le début est de très haute volée, avec en enfilade six superbes morceaux qui rivalisent de classe.  « Love Letter » d’abord, la chanson-titre avec des chœurs qui groovent comme chez Toots and The Maytals, magnifique morceau rocksteady chaloupé comme on aimerait en entendre plus souvent. La voix de Sammy Kay, rauque à souhait, est absolument irrésistible, et des chanson de ce niveau de qualité, on aimerait s’en enfiler à la pelle, voire à la tonne tellement c’est beau.

Ça continue au top niveau avec « Seconde Avenue », merveille de soul tout en finesse, tout en discrétion, assez éloignée de l’opulence d’un Elie Paperboy Reed ou d’un Pepper Pots. C’est renversant de simplicité, et pour un peu ça vous donnerait envie de chialer. Sammy Kay et ses potes y vont ensuite de leur skinhead reggae, parce qu’il savent tout faire, et ça donne une « Sweet Misery » que n’auraient pas renié des Aggrolites très en forme, avant un passage du côté de « Pictures », retour au rocksteady des grands jours, avec du velours beaucoup, et du rhum aussi un peu, à mi-chemin entre le meilleur de l’americana et du son jamaïcain. Car oui, Sammy Kay chante comme un folkeux, comme un Calvin Russel en moins alcoolo, comme un Tom Waits en moins déglingué, ou comme un Woodie Guthrie en moins engagé. Puis retour à la soul avec « She’s My Baby », franchement classe, et une petite rencontre bien comme on aime avec Vic Ruggiero, toujours au top pour « Highs And Laws », efficace ska-song des familles qui sautille, qui sent la sueur et la gomme de monkey boots usée sur le dancefloor.

La suite du disque est un peu moins puissante – on ne peut pas tutoyer les sommets de A à Z – même si quelques pépites se font tout de même remarquer (« Eye Of The Storm », l’imparable « Heart So True »), et quand King Django pointe le bout de son nez sur « One Trick Pony », ça ressemble plus que jamais à du Judge Dread qui monte et qui descend sa braguette. pour faire marrer les copains.

La fin de l’album, rocksteady avec « Lost In My Youth » et ska avec « I Can Change », permet à Sammy Kay et à ses East Los Three de finir en beauté, un peu comme ils avaient commencé, et à s’imposer comme des bons, des très bons, des très très bons, avec lesquels il va falloir compter demain.

Vince

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