The Slackers – My Bed Is A Boat – Whatevski Records
UN PEU D’HISTOIRE : Ahhh THE SLACKERS, probablement LA figure de proue de la scène ska mondiale depuis plus de deux décennies.
Formé à New York au début des 90’s et apparaissant parfois sous le nom de The Nods, The Slackers est un groupe emmené par Victor Ruggiero aux claviers et au chant, David Hillyard au sax (transfuge de The Donkey Show et de Hepcat arrivé de Californie), ainsi que Marcus Geard, l’inénarrable bassiste à l’imposante moustache. C’es trois-là constituent la base inamovible du combo, présents depuis le début, et stabilisée depuis 2006 avec Agent Jay à la gratte (en remplacement de TJ Scanlon), Ara Babajian à la batterie (Leftover Crack, Star Fucking Hipsters) en remplacement de Luis Zuluaga et d’Allen Teboul, et Glen Pine, un Bostonien passé par Pressure Cooker au trombone et au chant. Et comme The Slackers et une sorte d’auberge espagnole basée à Manhattan, pas mal de musiciens sont passés y faire un tour, de Marq Lyn au chant pendant pas mal d’années, à King Django au trombone et Victor Rice à la basse, ou Jeremy Mushlin à la trompette (aussi membre des Rocksteady 7 de David Hillyard) durant les premières années.
Depuis 1996, année de sortie de « Better Late Than Never », leur premier LP sur Moon Records, le combo a publié neuf albums « régulier », dont la moitié sur Hellcat Records : « Redlight » (1997), « The Question » (1998), « Wasted Days » (2001), « Close My Eyes » (2003), « Peculiar » ‘2006), « The Boss Harmony Sessions » (2007), « Self Medication » (2008), « The Great Rocksteady Swindle » (2010) et « The Radio » (2001), un disque entièrement composé de reprises (et qui s’intitule « Ganbare ! » dans son édition japonaise).
Il faut ajouter à la liste « The Slackers and Friends » en 2002 avec Glen Adams, Susan Cadogan, Ari Up, Cornell Campbell ou Doreen Shaffer en invité(e)s, un album dub (« An Afternoon in dub ») et un disque avec Chris Murray (« Slackness ») en 2005, ainsi que trois « live » : « Live At Ernesto’s » en 2000, « Upsettin’ Ernesto’s » (le concert avec leurs « friends ») en 2004, et « Slack In Japan » en 2005. On trouve aussi plusieurs live disponibles uniquement en digital sur Wathevski Records.
Le groupe a sorti aussi « Lost and Found », un disque de « rarities » et d’inédits en 2009.
Très productif et sans cesse sur les routes, The Slackers vient juste de terminer sa dernière tournée européenne et a publié tout récemment le maxi EP « My Bed Is A Boat » sur Wathevski Records.
LE DISQUE : Allez zou disons-le tout de suite, « My Bed Is A Boat » n’est pas le plus transcendant des disques des Slackers. Non, non, non et re-non. Sept titres au compteur, dont deux dub, c’est peu mais c’est déjà ça, même s’il est vrai que le groupe n’a pas sorti d’album avec des compos depuis 2010. Alors on patiente, et on s’écoute ce maxi EP quand même pas mal gaulé.
Passons tout de suite sur les dub, « Money Dub » et « Stereo Dub », j’ai jamais été un big big fan de ce style de versions qui bien souvent semblent là pour faire du remplissage. C’est certes pas vilain, c’est vraiment pas pour entendre ça que j’ai déboursé huit euros.
Non, le disque mérite surtout qu’on s’y attarde pour la chanson-titre, « My Bed Is A boat », superbe ska-song au titre poétique comme sorti d’un épisode de Philémon, avec un Vic Ruggiero rock’n’roll soutenu par des cuivres qui ponctuent l’ensemble avec style et en font une petite merveille de fun et d’efficacité.
On ne rechignera pas non plus à écouter avec attention, et plaisir, « Hit Me, Kiss Me », pop à la Beatles au début, et qui se laisse emporter par le skank ensuite, parce que The Slackers, c’est le plus jamaïcain des groupes de rock’nroll, et on appréciera le son reggae de « TopFloor Bottom Buzzer » et son ambiance de fin du monde, du genre à foutre les chocottes à Dracula le soir à l’angle de la rue Morgue et du boulevard du Crépucule.
« For The Money », c’est le très bon rocksteady de la galette, fin, racé, avec des backing vocals de toute première catégorie et des cuivres habilement placés au second plan et « Stereo On », qui entame le disque, fait plutôt bien la blague à défaut de soulever un enthousiasme absolument colossal.
« My Bed Is A boat » est un EP indispensable pour le fan de base (comme moi), probablement un peu moins pour celui qui cherche à découvrir le groupe de NYC, à qui on conseillera plutôt d’aller jeter une oreille du côté « Redlight » ou de « Peculiar », plus faciles à aborder, et d’une certaine manière plus « grand public », si tant est que le grand public puisse un jour arrêter d’avoir des goûts de chiottes.
Vince