The Branlarians – The 1st and maybe the only – Casual Records/Maloka/RedHeadMan/MassProd/Fragglerock Music/La Sauce DTC
UN PEU D’HISTOIRE : Rude, Rock, Reggae and more, tel est le crédo (un peu à la Dirty District) de THE BRANLARIANS (Midi–Pyrénées), combo créé en 2009 autour d’une bande de potes : Guillaume « Tiguilup » Branlarian à la guitare, au chant et à l’artwork, Rémi « Ramirez » Branlarian à la batterie et au chant, Yoann « Jojo » Branlarian à l’orgue Hammond, Julien « Moonskanker » Branlarian à la basse, Julien « Youl » Branlarian au sax et au chant, et Baptiste « Batiston » Branlarian au trombone.
Avec son Rude, Rock & Reggae, le fine équipe entend mélanger ska, rocksteady, et skinhead reggae assez vintage avec un petit côté bien rock’n’roll.
En 2011, le groupe sort un split vinyle avec leurs potes de Bobby Sixkiller sur Casual Records où ils envoient cinq morceaux, puis ils se retrouvent programmés à domicile au festival Rock’n’Stock de Preignan, grand raout gratuit créé en 1991 à base de ska, de reggae, de rockabilly, de soul, de punk-rock et qui depuis a eu l’occasion de prendre une sacrée envergure.
Et comme tous les Branlarians ne sont pas des branleurs, certains tuent leur temps libre en allant faire les marioles avec leurs potes de la Toulouse Skanking Foundation en jouant des standards de la culture jamaïcaine au sein de leur side-project Ska Fever.
En mai 2013 ils entrent au studio Le Chantier dans les Hautes Pyrénées pour enregistrer leur premier album, « The 1st And Maybe The Only », qui sort en novembre sur Casual Records, Maloka, Mass Prod, Red Head Man et Rocking Records. Espérons que ce titre ironique ne soit pas un mauvais présage.
LE DISQUE : Evidemment ce qui frappe dès qu’on reçoit son exemplaire du premier album des Branlarians, c’est la classe absolue de la pochette. Sans déconner, sans exagérer, sans m’la raconter, ça fait un bail que j’ai pas vu une aussi belle pochette, et encore je l’ai en CD, alors je vous dis pas le 33 tours ! C’est classe devant, c’est classe derrière, c’est classe dedans, et on a juste envie de prendre une loupe et de regarder dans chaque recoin tous ces détails qui font l’univers et l’imagerie du combo gersois : Ici un album culte de Symarip, là un 45 tours Jewels, un exemplaire de Chéribibi dans les mains de Jojo, un t-shirt de 8°6 Crew sur le poitrail de Batiston, une paire de Dr Martens par-ci, des Adidas Samba par-là, un scoot, des bidons d’huile et des panneaux de signalisation chapardés pour faire route 66 (ou Nationale 7), des filles rockab’ avec des bandeaux dans les cheveux et bien planqué dans un coin, un album de Two Tone Club…
Côté son, c’est à peu près du même calibre, et on sent dès la première écoute que le style des Branlarians et évolué depuis leur split avec les Bobby. A l’époque, ils étaient à donf dans le trip early reggae, et maintenant ils arrivent à le mélanger habilement à du ska et à du rocksteady qui va bien. Avant on pensait à The Aggrolites, souvent, et à The Upsetters et à Harry J Allstars, parfois, et là on pense à The Aggrolites, The Upsetters et Harry J Allstars, mais aussi à Mr T-Bone, The Slackers, Dave Hillyard & The Rocksteafy 7 et à des vieilleries comme on aime style Blues Busters ou Byron Lee & The Dragonaires.
Treize titres au compteur, dont une intro et un interlude tous deux assez courts, donc on va dire onze « vrais morceaux », et franchement rien est à jeter, même si certains réussissent à s’imposer plus facilement que d’autres. Et au rayon 100 % pur ska, les branleurs y vont fort, très fort avec « Wanty & Getty », une petite bombinette sautillante qui aurait presque pu avoir été interprétée en son temps par Eric « Monty » Moris, avec ses voix à l’ancienne et son trombone qui râle un peu à la Glen Pine. Et bordel de bordel, ce refrain donne foutrement envie de danser ! Même constat sur « Dirty Western Story », titre un brin surf (façon Reigning Monarchs !) chargé d’une ambiance à la Django/Tarantino/Robert Rodriguez/7 Winchester Pour Un Massacre avec des colts, de la poussière, du goudron et des plumes !
J’adore aussi, bien sûr, « Big-T Song » (notamment sa superbe intro au clavier), excellent instru rocksteady avec les cuivres qui jouent aux questions/réponses, et quelques pépites skinhead reggae comme « Kung-Fu Masta », bien chiadée, bien vintage pattes d’eph/funky beat/coupe afro, sa petite cousine « Rainy Day », plus mélancolique, et évidemment « Moonlight Melody », assurément l’une des plus imparables saillies de ce premier album décidément redoutable.
L’ensemble est solide, très instrumental, très référencé (le western, les films de kung-fu), vraiment pas mal produit, et même si on sent que le combo peut encore progresser et affiner son style (plus de mélodies catchy ?, encore plus de personnalité ?), force est de constater qu’avec ce premier opus, il impose définitivement la petite bourgade de Preignan comme l’une des villes qui comptent dans leurs murs , à l’instar d’Audincourt ou de Chavigny, un groupe de joyeux gaillards qu’il serait tout à fait criminel d’ignorer.
Vince