Rude Boy Train

Barefoot Basement – Storyteller – Jamaican Jazz Records

storytellerUN PEU D’HISTOIRE: C’est du côté de l’Autriche que se passe l’histoire de BAREFOOT BASEMENT. Et on ne peut pas dire que le pays de Wolfgang Amadeus Mozart soit le mieux doté en matière des groupes ska/reggae/rocksteady et compagnie (Rare’N’Tasty au début des 90’s ?)… Le combo existe depuis 2002 et a sorti un premier album éponyme en 2010 sur lequel il reprenait notamment « Africa » de Rico Rodriguez, puis un EP, « Greetings From Afah » l’année dernière.

Le groupe composé de dix musiciens joue un répertoire presqu’entièrement constitué d’instrumentaux, à l’exception de quelques featurings, et ne se limite pas au reggae, au ska ou au dub, mais se plait à mélanger tout ça avec du folklore des Balkans, des sons gypsies, et quelques bricoles un brin électro.

C’est à la porte de Rocking Records (le fameux label allemand) que le groupe va frapper, et le boss Oliver décide de sortir leur deuxième album sur sa sub-division Jamaican Jazz.  Le disque s’intitule « Storyteller » et il est disponible ici. Peu après, Barefoot Basement se retrouve à ouvrir pour Keith & Tex et pour The Skatalites, le même soir à l’Ost Klub de Vienne. Y’a pire comme affiche…

 LE DISQUE: Il est cool de disque de Barefoot Basement. Il est très cool même. Et « cool » est bien le terme qu’il faut, car Barefoot Basement fait beaucoup beaucoup beaucoup dans le reggae, le gros reggae bien langoureux, bien roots, mais pas que roots, un peu dub aussi parfois, agrémenté ici où là de plans ska ou rocksteady d’excellente facture, avec aussi souvent un vrai petit côté jazzy qui lui donne des allures de New York Ska Jazz Ensemble.

Le premier morceaux, « Lawrifari » est à fond dans cette veine reggae, grosse ambiance jamaïcaine, un peu comme « Nora By Night », un peu plus loin, un peu plus lente, avec une superbe section cuivres tout en retenue, une petite intrusion de violon qui vient pile prendre la place qu’il faut, sans déborder sans se répandre, et un bien beau solo de gratte des familles, comme si la fine équipe avait embarqué Ernest Ranglin dans sa folle équipée. Belle impression aussi sur la très nocturne et très inquiétante « Ancient Cereals », avec sa drôle de construction rythmique, du genre qu’on ne voit pas sur cinquante albums par an.

Ah oui, j’oubliais de vous dire, tout ça est très instrumental, quasiment tout le temps, et pour trouver du chant, ou plutôt des paroles, de la scansion, il faudra aller chercher du côté de « Greetings From Afah », où Hans Wagner vient donner de la voix, dans une ambiance de cirque rocksteady/musette/balkan folk très cinématographique (on imagine un film d’Emir Kusturica), avec des lyrics en allemand qui viennent donner à l’ensemble un côté encore plus poil à gratter, avec la petite dose d’originalité, de style qui va bien et qui fait que décidément, Barefoot Basement est un combo qui sait se démarquer de ses congénères.

Sans oublier le ska, bien sûr, dignement représenté par l’excellente « Skatasé », à l’ambiance et à la mélodie très particulières, avec de la flûte traversière en renfort (je vous dis que ça me rappelle Rocksteady Freddie tout ça) et une guitare comme chez Django Reinhardt, la superbe « The Good, The Bad and The Barefoot » et son côté western spaghetti (forcément avec un titre pareil), sans oublier « Ska Cirkus », qui rien que par son titre annonce la couleur et résume l’esprit d’un album maîtrisé d’un bout à l’autre, qui a l’intelligence de produire un mélange qui lui est propre et qui s’inspire de pas mal d’autres tout en en faisant quelque-chose d’éminemment personnel. Une vraie réussite à découvrir.

Vince

 

 

 

 

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