Rude Boy Train

Moisty Atsushi – Moisty Atsushi – Autoprod

Moisty Atsushi cover artUN PEU D’HISTOIRE: L’histoire commence au Japon et se poursuit en Nouvelle-Zélande, pays des moutons et de Peter Jackson. Nous sommes en 1999 et Atsushi Ukito décide de quitter son pays du soleil levant natal pour rejoindre Auckland où il se fera appeler MOISTY ATSUSHI. Sur place, il rejoint un groupe de ska local, Risto Rockers, où il joue de la guitare, avant de se retrouver à la trompette chez les ska-punkers de Skivvy. Il tourne un peu partout sur l’archipel, puis commence un projet solo en 2003, projet qui deviendra vite un groupe, Atsushi and The Moisties. Ensemble, ils sortent un EP, « The Sound Of The Ska » en 2008 puis un 45 tours en 2010 (« Kingsland The Great »).

Atsushi Ukito forme plus tard Mini Moisties, un groupe pour enfants par des enfants, les musiciens ayant entre onze et douze ans. Il parcourt le monde, va en Jamaïque, rencontre Stranger Cole qu’il contribue à faire venir en Nouvelle-Zélande, travaille avec Chris Murray ou avec Daniel de Satellite Kingston.

Fin 2011, Moisty Atsushis sort un EP (« Speedo ») composé de morceaux joués avec des potes qu’il baptise Moisty Atsushi’s Rocksteady All Stars, et de titres avec Mini Moisties, puis un nouveau 45 tours, « Fire Train », quelques mois plus tard.

En 2013, Moistie Atsushi entre en studio et enregistre son premier album (éponyme) à l’ancienne sur du matériel analogique. Le disque reprend d’anciens morceau à lui accompagnés de nouvelles compositions avec en guest, un invité de prestige : Monsieur Lester Sterling !

LE DISQUE: Lorsqu’on commence à écouter le premier album de Moisty Atsushi (ou de Atsushi and The Moities, ou de Moisty Atsushi’s Rocksteady All Stars), on se dit « houla, en v’la un qui a retrouvé le son old-school ! On dirait du Skatalites morbleu ! » Et pour cause. Le premier titre, « Dedicate To Don », est une référence à peine voilée au grand Don Drummond, et le saxophoniste sur ce morceau n’est autre que Lester Sterling, le dernier des Skatalites !

Bon ce disque, c’est vrai qu’il est parfois très très artisanal, très vintage, comme s’il ne c’était rien passé, technologiquement parlant, entre le début des sixties et aujourd’hui. Y a qu’à jeter un oreille attentive à son dernier tiers, à « Fight For Your Right », très rugueuse, à « Victim Of Authority » ou à « Poor Man Song », toutes deux très reggae, pour se rendre compte à quel point tout cela est ultra minimaliste, et du coup par forcément toujours ultra digeste à la première écoute. Non, avec Moisty Atsushi, il vaut mieux prendre son temps, se mettre dans l’ambiance, fumer un pétard, s’imprégner, et éventuellement apprécier.

Apprécier par exemple l’extrême simplicité d’un instrumental bien skinhead reggae comme « Lost Love », le skank très bluesy de « Kingsland The Great », ou le côté western à l’ancienne de la très sympathique « Rasta Cow », toute en scansion, dans la plus pure tradition jamaïcaine comme il y a cinquante ans.

La première partie de l’album, beaucoup plus facile d’accès, devrait normalement en ravir pas mal, grâce à « Kingdom Fall », simple mais efficace, à la traînante « Fire Train » à la rythmique métronomique, et bien sûr à « Sound Of The Ska », avec une guitare à la Lynn Tait et des chickchickchick comme dans le « Bonanza Ska » de Carlos Malcolm, encore une bien belle référence surgie du passé.

Oui, Moisty Atsushi et ses potes regardent pas mal en arrière. Oui, l’aspect rugueux de leur son peut, au premier abord, rebuter un chouïa. Et oui, en 2014, on peut considérer que la musique de Moisty Atsushi est ultra référencée. Mais ce qui est sûr, c’est que ce Japonais exilé en Nouvelle-Zélande sait aujourd’hui plus qu’hier, et bien moins que demain, la signification du mot « gratitude ». Don Drummond a largement essaimé à l’autre bout du monde, il peut reposer en paix.

Vince

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