HOLLIE COOK – TWICE – Mr BONGO
UN PEU D’HISTOIRE: HOLLIE COOK, c’est la fille de Paul Cook, batteur des SexPistols, et de Jennie, qui a travaillé un temps avec Culture Club. La jeune femme est donc anglaise et métisse, élevée au son du punk destroy, de la pop et du reggae. Elle qualifie son mélange musical à elle « Tropical Pop Reggae Dub », et elle sort un premier album éponyme en 2011, produit par Prince Fatty, sur lequel on retrouve George Dekker (Pioneers) et Dennis Bovel.
En 2012 parait « Hollie Cook in Dub » , un disque sur lequel Prince Fatty remixe les morceaux de la chanteuse, et Hollie fait une escale au festival Spirit Of 69 près de Bordeaux. En 2013, elle entre en studio, toujours avec Mike Pelanconi (aka Prince Fatty), pour enregistrer son nouvel opus qui sort au printemps 2014 après une campagne de financement Pledge Music.
Sur ce disque sobrement intitulé « Twice », on retrouve à nouveau quelques featuring de première bourre comme George Dekker, Winston francis ou Dennis Bovel.
LE DISQUE: Je ne vais pas commencer à vous faire des comparaisons avec le premier album, simplement parce celui-là, je ne l’ai jamais écouté. Hollie Cook pour moi, c’est vaguement la fille d’un vieux punk qui a plus que connu son heure de gloire, mais qui a choisi, elle, de travailler le son jamaïcain plutôt que de roter dans son micro ou de cracher des gros glaviots sur l’objectif des caméras.
Le disque s’appelle « Twice », ça tombe bien c’est le deuxième, et avec son artwork entre « King-Kong », « les Pierrafeu » et « la Montagne du Dieu Cannibale », il annonce la couleur d’un reggae borderline et nocturne, qui ne cherche pas à singer ses aînés. Ça tombe bien, j’étais pas venu là pour écouter du Gladiators ou du Burning Spear. Car le reggae de Hollie Cook, produit par le grand Prince Fatty, est très personnel.
Ce qui frappe dès les premières écoutes, c’est l’omniprésence des violons (probablement joués avec un clavier) qui donnent à l’ensemble un côté bande-originale de film, comme certains morceaux des Valkyrians, et même une proximité avec certaines partitions jamesbondiennes. Et quand Hollie Cook donne dans cette veine-là, on est dans du très, très haut niveau. Il suffira pour vous en convaincre de consacrer quelques minutes à l’écoute de l’implacable triumvirat « Desdemona », « Tiger Balm », « Postman », qui à lui tout seul justifie largement l’investissement dans cet album qui pue la classe de l’entame jusqu’à la conclusion. J’adore le beat lancinant de « Desdemona » et ses impeccables arrangements, la régularité métronomique de « Tiger Balm » sur lequel la voix de la britonne s’étale avec style et avec de faux airs de Lily Allen des grands jours, et bien sûr j’applaudis des deux mains, que dis-je, je vais sacrifier un poulet au dieu reggae à l’écoute de « Postman » et son clavier qui donne au morceau une couleur résolument caribéenne, presque vaudoue, comme si le disque avait été enregistré dans les faubourgs de Port-Au-Prince un soir d’octobre, quelques heure après la passage d’un ouragan et après un visionnage et boucle d’ « Angel Heart », « Live And Let Die », et de « L’Emprise des Ténèbres » histoire de bien se mettre dans l’ambiance.
Le triumvirat est exceptionnel, mais le reste du disque est à l’avenant, et dès le premier titre, « Ari Up », superbe hommage à la regrettée chanteuse de The Slits, on comprend qu’on a ici affaire à un putain de grand album de reggae.
Moi j’dis banco, et plutôt deux fois qu’une. « Twice » est à 2014 ce que « This Generation » (des Lions) fut à 2013. Un p’tit chef d’oeuvre, ni plus, ni moins.
Vince