Rude Boy Train

AMSTERDAM FAYA ALLSTARS – All Minorities Are The Majority – Autoprod/Grover Records

UN PEU D’HISTOIRE: AMSTERDAM FAYA ALLSTARS est un groupe néerlandais (évidemment avec un nom pareil). Mais Amsterdam Faya Allstars est un groupe récent, créé en 2011, avec deux saxophonistes (pas d’autres cuivres) dont l’un n’est autre que Remco Korporaal, un ancien membre de Mr Review. Ça déjà c’est un bonne nouvelle.

Composé de seulement six musiciens, Amsterdam Faya Allstars est très fortement influencé par The Skatalites, ainsi que par le répertoire jazz. Leur premier EP éponyme publié en 2012 reprenait d’ailleurs « Harlem Nocturne », un énorme standard d’avant-guerre.

Au printemps 2014 sort en autoproduction leur premier album (« All The Minorities Are The Majority ») avec au programme, treize titre, dont pas mal de reprises (Prince Buster, Thelonious Monk, Herbie Hancock…) suivi de près par une édition chez Grover Records.

LE DISQUE: Bon c’est sur, Amsterdam Faya Allstars aime le vieux ska jamaïcain, celui des Skatalites, de Prince Buster et autres Desmond Dekker. Après, on ne peut pas dire que le combo batave ait un son proche du Studio One des 60’s ou de Treasure Isle sur ce premier album. Loin de là, très loin de là même. Non, du côté du pays des moulins, on a un son moderne, très moderne, presque pop, même si musicalement c’est purement ska, totalement ska, résolument ska.

Je vous parlais de Prince Buster et des Skatalites, et pour cause, puisque l’Amsterdam Faya Allstars débute son album avec « Hard Man Fi Dead », l’un des standards absolus du premier, et un peu plus loin sur le disque, c’est au « Christine Keeler » des Skatalites (tirée du « Comin » Home Baby » de Ben Tucker) qu’il s’attaque avec pas mal d’habileté. Bon c’est vrai, tout cela a déjà été repris, assez souvent même, mais avec Amsterdam Faya Allstars, on peut dire que c’est de la belle ouvrage, très ska-jazz, totalement dans la lignée du New York Ska Jazz Ensemble, et on pariera sans trop prendre de risques que l’ami Remco Korporaal apprécie le son de la bande à Rocksteady Freddie.

Côté reprises, on  aussi droit à un très bon « Well You Needn’t » taxé à Thelonious Monk, mais ici dans une version assez barrée et très speed que n’aurait pas reniée le Tokyo Ska Paradise Orchestra, notamment pour son démarrage quasi surf et ses interludes entre jazz caribéen et easy listening early 70’s comme on n’en fait plus, à part dans les films d’espionnages de Michel Hazanavicius. On a aussi droit à « Harlem Nocturne », standard de chez standard (presque trop standard d’ailleurs), à « Cause I Don’t » (pareil), à « Love Me Forever » d’après Carlton & the Shoes », ou à « Nelson Mandela » d’Abdullah Ibrahim, et c’est toujours très bien réarrangé par Remco Korporaal, même si j’imagine que les puristes vont hurler au sacrilège et essayer d’attenter à sa vie.

Et même que côté compos, ça l’fait plutôt bien aussi, avec « Swing It », dont les riffs de cuivres du début me font encore penser à du Skapara, avec le très reggae « Change Your Style », et surtout avec ce superbe instrumental qu’est « Skasanova », dont le nom, très skatalitesien, donne un peu teneur. La mélodie est superbe, y a de l’énergie, c’est arrangé nickel chrome, et les quelques éléments de ponctuation vocale arrivent juste où il faut, pile quand il faut.

Y a pas à dire, « All Minorities Are The Majority » et un vrai bon album, et Amsterdam Faya Allstars, un vrai bon groupe à découvrir, si ça n’est pas déjà fait…

Vince

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