LE GRAND MIERCOLES – GHOST COWBOYS – LIQUIDATOR MUSIC/GOLDEN SINGLES
UN PEU D’HISTOIRE: C’est encore en Espagne que débute cette histoire. LE GRAND MIERCOLES, aussi appelé El Gran Miercoles, est un quatuor de Valence amateur de sons jamaïcains et de surf music purement américaine (le nom vient d’un film américain des 70’s avec Jan Michael-Vincent, le gars de Supercopter). Le mélange est audacieux et les quatre musiciens, Dr Jau (le fameux) à la gratte, Don Ignatus à la basse et à la guitare, Fabiani à la batterie (mais aussi à la basse et à la gratte), et Sputnik à la batterie, aux percus, à l’harmonica et à la six cordes, ont déjà bourlingué au sein de The Malarians ou de The Peanut Vendors lorsqu’ils forment leur nouveau combo à la fin des années 2000.
En 2011, ils balancent leur premier (mini) album), le bien nommé « This Is Surf-Steady », sur Golden Singles Records, le label du Dr Jau. Le vinyle limité à 500 exemplaires numérotés à la main contient plusieurs reprises, notamment le « Freedom Sound » des Skatalites rebaptisé ici « Freedom Surf ».
Dr Jau est occupé avec son label, mais Le Grand Miercoles trouve quand même le temps de jouer en Espagne, notamment en 2013 au Rototom Sunsplash.
Le deuxième album, « Ghost Cowboys », est publié au début de l’été 2014 en collaboration entre Golden Singles et Liquidator Music, en vinyle avec le CD coincé dans la pochette comme ça se fait de plus en plus (mais le CD est aussi disponible tout seul).
LE DISQUE : Bon alors, si tu aimes Lynn Taitt, ses Jets et sa guitare, et si tu aimes aussi Dick Dale, ses Del-Tones et sa guitare, c’est que normalement tu aimes le ska, le rocksteady et la surf music. Ça tombe bien, Le Grand Miercoles fait du surf-steady comme il l’a habillement mis en exergue sur son premier opus, et c’est vrai qu’il n’y a pas de meilleur moyen de qualifier leur son très personnel. Certes, les ambiances jamaïcaines et la surf music, on a déjà pu entendre ça ici ou là (voir par exemple le dernier Ep de The Beatdown), mais qu’un groupe ce consacre entièrement à cette fusion pas très courante mérite qu’on s’y arrête quelques instant.
De cet album, on connaissait déjà leur reprise du Clash, « Straight To Hell », interprétée bien comme il faut ici, façon western évidemment, avec pas mal de personnalité et une mélodie qu’on l’on retrouve, à la fois intacte et transformée, comme si le groupe espagnol était passé maître dans l’art de l’hommage respectueux toujours à mille lieux du pompage inutile.
Et puis de toutes façons, vous pouvez prendre ce disque dans le sens que vous voulez, il bien de tous les côtés, devant, derrière, sur les bords, au milieu. Certes, les amateurs de voix de lovers en seront pour leurs frais, l’album étant entièrement acoustique, mais quand on entend un titre du niveau de « Western Standart Time » et sa guitare tranchante comme un Hattori Hanzō , on est obligé de mettre chapeau bas. C’est fin, c’est racé comme un pur sang, et ça aurait pu figurer sur la B.O d’un vieux Sergio Corbucci.
« I’ve Got To Surf Away » te met dans le bain de l’ouest sauvage dès l’entame et « The Rumour » boucle la boucle avec style, et dans la sérénité. Entre les deux, du tout bon, même du très bon, pour un énième groupe espagnol qu’il va falloir suivre à la trace, parce qu’en plus, ceux-là on décidé de ne pas faire comme tout le monde en rapprochant définitivement une île des Caraïbes de Monument Valley. Ou quand John Ford rencontre en musique Haïlé Sélassié.
Vince