Rude Boy Train

Louis Louis Louis – More Louis, Lads – Ginhouse Records

MORE LOUIS LADS cover artUN PEU D’HISTOIRE: LOUIS LOUIS LOUIS est un groupe qui voue un culte sans bornes à Louis Armstrong, Louis Jordan et Louis Prima. D’où son nom.

Originaire du Nord de l’Angleterre, de Scarborough à Liverpool en passant par Leeds, le groupe est un quintet guitare/ contrebasse/ batterie/ clavier/ sax dans lequel chaque musicien pousse la chansonnette, et qui aime le jazz, forcément avec des influences pareilles, mais aussi le swing, le blues, et bien entendu, le ska et le rocksteady.

Le combo démarre sa carrière en 2011, et publie dès 2013 un premier album, très jazz/swing, intitulé « Jump, JIve an’ Wail », en référence à Louis Prima que Louis Louis Louis reprend sur le disque.

Le second album, « More Louis Lads », composé de (seulement) huit titres, vient de sortir sur Ginhouse Records.

LE DISQUE : Voilà un groupe qui ne fait pas comme tout le monde et ça, ça fait bien plaisir. Car quand on vous annonce qu’un combo débarqué du Yorkshire sort son nouvel album, vous vous dites forcément que ça va encore être du ska two tone un peu lugubre sur les bords, avec des damiers, des pork pie et des tchiguidup. Sauf que non; ici on fait du ska-jazz, ou plutôt du ska, du jazz, du rocksteady, du jumpin’ blues, une peu comme si Brian Setzer avait forniqué avec Jerry Dammers. Le titre à lui tout seul résume bien l’ensemble. « More Louis, Lads », c’est à la fois plus de Louis, donc plus de jazz, plus rhythm’n’blues, plus d’Amérique et de Nouvelle Orléans, mais aussi plus de Lads, plus de docks, plus d’Angleterre et plus de polos Fred Perry.

Et le résultat est un habile mélange de tout ça avec au menu, des reprises des reprises, rien que des reprises. Ça démarre avec Louis Jordan, forcément, et c’est évidemment très jazzy, même si les Anglais nous ont arrangé ça pour que ça ressemble à un « Boogie in My Bones » de Laurel Aitken, autre influence essentielle pour bien comprendre le son de Louis Louis Louis. « Lipstick, Pwder and Paint », empruntée à Shakin’ Stevens est à fond dans le trip jump blues, et moi j’aime ça, comme j’aime vers la fin ce « Choo Choo Ch’Boogie », autre emprunt à Louis Jordan.

Et ce qui est bien, surtout, c’est quand Louis louis Louis va voir du côté de la Jamaïque, avec des standards de chez standard que le combo reprend ici à sa sauce. Difficile de trouver plus standard qu »Israelites » (Desmond Dekker) ou que « Rudy, A Message To You » (Dandy Livingstone) que le quintet british joue dans une version ultra minimaliste, presque trop, presque trop peu, presque trop standard en fait. On leur préférera de loin la très belle version de « I’m In The Mood For Love », de Jimmy McHurth et Dorothy Fileds (immortalisée en ska par Lord Tanamo, évidemment), ici dans une simplissime version parfaitement bien chantée.

La grande classe sera pour « One Scoth, One Bourbon, One Beer », pas de Dr Ring Ding mais de Amos Milburn et Rudy Toombs, interprétée façon jazzy avec une maximum de swing et de feeling. J’adore.

Louis Louis Louis est un groupe décidément pas comme les autres, avec un son différent, qu’on ne s’attend pas forcément à entendre du côté de Leeds. La démarche est pour le moins originale, et vous seriez des grands malades si vous n’alliez pas écouter ce qui se passe  là-bas.

Vince

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