Dance Ska La 2015 – Wepys/Gemma & The Travellers/The Trojans/Mr Freak Ska – Samedi 21 Mars – Rennes(35)
C’est avec en tête les excellents souvenirs d’une vingtième édition de toute beauté avec les superbes prestations des Upsttemians, de Soweto mais aussi et surtout de 65 Mines Street qui accompagna magistralement un Roy Ellis en pleine forme que j’ai pris la route le week-end dernier pour la grand messe annuelle du Dance Ska La…
Mais a mon arrivée, la tuile ! The Talks, dont j’attendais la prestation avec une certaine impatience, est resté en rade au beau milieu de la pampa entre Lille et Rennes, la faute à un van pourri qu’on maudira pendant encore quelques temps…
Les Banana gèrent sans sourciller et c’est aux Wepys que l’on demandera de pallier ce forfait en jouant pour une troisième soirée d’affilée ! Les Marseillais assurent le spectacle sans problème, de l’avis des présents, ce qui ne sera pas mon cas malheureusement pour le coup, pour des raisons aussi diverses que variées…
Gemma & The Travellers en mode Diesel…
Ce n’est donc qu’aux premières notes de la voix soul de Gemma et ses Travellers que j’ouvre les portes de l’Antipode, déjà fort bien garni. Après la traditionnelle intro, la plantureuse Miss Peterson entame son set avec la doublette « Don’t Look For Me », «I Miss You Babe » de fort belle manière. La suite m’enthousiasmera un peu moins, la majorité des compos donnant dans la soul un peu trop « downtempo », des morceaux comme « Stay » où tout repose sur les performances vocales de Gemma, et où une petite impression de « vide » est laissée par la présence d’un seul sax et la quasi absence de chœurs. Mais l’énergie est là tout de même et la fin de set me ravira tout de même avec « I’ll Do My Way », « Shirelles Ska » de circonstance et « « Don’T Forget My Name ». Une bonne tranche de soul…
The Trojans sur le fil du rasoir mais triomphants !
Quand vient l’heure des balances des Trojans, la présence de Vince Gordon au trombone, d’Eddie « Tan Tan » Thornton à la trompette en plus des deux saxos traditionnels, soient les fidèles Colin Humphries et Rudy Jones en l’absence de Megumi Mesaku , on se dit qu’on va passer une méchante soirée. Et quand, deux minutes plus tard, la délicieuse Zoe Devlin apparaît, ça devient une évidence… Mais le début de set, lancé sur un « Jericho » en mode instru, suivi de la première tentative au chant de Gaz, ovationné comme il se doit, mais complètement aphone, inquiète… Le groupe, qui, de toute évidence, ne joue que trop rarement ensemble, semble un peu perdu, malgré les belles saillies de cuivres dont sont toujours capables ces messieurs. Et Puis Zoe est arrivée, et comme de par magie, dès son interprétation du « Perfidia » de Phyllis Dillon, tout semble rentrer dans l’ordre et les vieilles gloire se mettent au diapason. Et même si l’on voit la souffrance de Gaz Mayall à chaque tentative à moitié vaine de se remettre au chant, c’est un bon gros morceaux de bonheur que de voir ce groupe prestigieux, même dans la douleur, alterner sans temps mort les reprises, les morceaux du derniers « Smash It » comme l’excellent «Trainers On The Floor » et les bons vieux tubes comme ce final triomphant sur le « Gaelic Ska » intemporel. Trop rare !
Mr Freak Ska : Catalan Quality!
Ce chamboulement de programme donne l’occasion à ce qui devait être une découverte d’assurer le final de la soirée… Et quelle bonne surprise que ce Mr Freak Ska, composé d’un gros noyau de zicos des déjantés Cabrians, jouant majoritairement des reprises de grands classiques, chantés en Catalan, ainsi que quelques compos qui tiennent la route… Entrés sur scène avec un « Shot In The Dark » annonçant la couleur, celle d’un groupe très ska-trad et déconcertant de facilité, ils embarquent en deux coups de cuillère à pot un public qui ronronne de bonheur à l’écoute de « Fart de Farts » (le Jamboree de Laurel Aitken ) ou de « Soc Gandul » (The Fool de Dave Hillyard). Belle perf puisqu’en passant par le « Carda M Filet » reprise du «Hard Man Fe Dead » de Prince Buster , par le « Rocksteady » de Chris Murray nommé ici « Orfet I Calvet » ou encore par un « El Pussycat » enflammé, le groupe réussira largement à me faire oublier, le temps de son set, l’absence regrettée des Talks…
Si on ajoute a tout cela le plaisir de croiser tout un tas de vieilles connaissances, une organisation et une ambiance générale toujours au top, ainsi que le set de Train’s Tone du vendredi soir, cette édition 2015 du Dance Ska La restera encore comme un très bon cru. A l’année prochaine.
Bronsky
PS:Merci à Anthony West pour ses photos.
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