Rude Boy Train

Trambeat – Tales From The Comprehensives – Firestation Records/Sunday Soul

Tales from the Comprehensives cover art

UN PEU D’HISTOIRE : Sud de Londres, 2012. TRAMBEAT se forme autour de quatre chanteuses qui ne sont pourtant pas toujours sur scène en même temps : Percita, Lucy, Lisa et Kim.

Trambeat aime la soul en version northern et ne rechigne pas à laisser ici où là un ou deux petits sons d’obédience jamaïcaine. Les influences viennent de Motown, de Stax, d’Atlantic, mais aussi parfois de Trojan ou de Studio One.

Un Ep quatre titres, « Walk A Mile », sort en 2013, suivi un an plus tard par un deuxième, « The City On Fire », tous deux disponibles uniquement en téléchargement. Par contre, un 45 tours comprenant « Too Good For You » et « Walk In My Shoes » est sorti en 2013 sur Firestation Records/Sunday Soul Recordings.

C’est au printemps 2015 que le combo décide de publier son premier album, « Tales From The Comprehensive », qui reprend en grande partie les morceaux des Ep, mais pas que, toujours chez Firestation/Sunday Soul.

LE DISQUE : On vous parlait l’autre jour d’une soul fort sympathique mais pas tellement véloce avec Ephemerals, et bien cette fois-ci retour en Angleterre, son Casino de Wigan, son parquet ciré, ses danseurs en marcel, pour découvrir Trambeat, un combo qui lui, se plait à jouer vite.

Douze morceaux à découvrir ici, et disons-le tout de suite : je ne suis pas un spécialiste du genre, mais j’ai rarement autant bandé en écoutant de la soul. Merde alors, qu’est-ce qu’il est cool ce groupe !

Quand j’avais vingt piges, j’aimais surtout le ska rapide. Et ben là c’est un peu pareil avec la soul. Quand ça traîne, j’adhère modérément, mais quand ça accélère, je crie au génie. Et du génie ici, il y en a à la pelle.

L’entame est plutôt relax, de belle facture comme on dit, avec « Almost You » et « Don’t Mess Around With Me » en enfilade (et ça n’a rien de sexuel), et derrière ça s’agite, et pas qu’un peu ma pauvre Lucette ! C’est la musique du Diable ! « The Photograph of You » démarre dans le calme, accélère tout doux, envoie un bon refrain avec des voix nickel, mais c’est à partir de « Too Good For You » que le groupe passe la cinquième. Bon dieu, qu’est-ce que c’est beau! C’est encore plus beau que du Inciters, du Kitchenettes ou du Floorettes, et pourtant ces groupes-là envoient le bois comme des bûcherons canadiens. Le chant est soutenu par cinq cuivres qui sont là, présents, mais pas trop non plus, parce qu’en plus tout cela est parfaitement mixé et parfaitement produit. Quel plaisir !

Juste après, « Soul Force » porte particulièrement bien son nom – c’est de la soul en force – et là encore, les cuivres viennent en soutien, pile comme il faut bien comme il faut, avec des backing vocals de toute première catégorie. C’est rapide mais c’est propre, ça joue carré, et le petit break avec un discours de Martin Luther King est parfaitement bien senti.

J’hallucine aussi sur la classe internationale de « No Tomorrow », impeccable du début jusqu’à la fin,  je tape du pied (au minimum) sur « I Won’ t Wait »,  et je crie au génie à l’écoute de « Walk A Mile In My Shoes » et de son petit côté pop qui fait mouche, et plutôt deux fois qu’une.

Et quand Trambeat termine son disque sur un « City On Fire » aux accents jamaïcains, je me dit que ce groupe a parfaitement réussi ce que les Pepper Pots avaient un peu foiré, Binky Griptite ou pas : le disque à forte dominante soul mais avec un zeste de son reggae.

« Tales From The Comprehensives » est un surprise, et quelle surprise ! Assurément l’une des plus belles de 2015.

Vince

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