PUNGLE LIONS – Round The Corner – Note A Bene
UN PEU D’HISTOIRE : Après La Phaze, Damny et Rouzman ont eu la bonne idée de ne pas rester à la maison à se tourner les pouces. Non. Il ont monté PUNGLE LIONS, leur nouveau groupe à base de pungle, c’est à dire un mélange de jungle et de punk (terme inventé par La Phaze pour qualifier leur son), mais là pour le coup c’est surtout le mot « Lions » qui prend le dessus puisque le duo fait dans le gros reggae d’inspiration punky à la Ruts avec un petit côté rocksteady qui va bien.
Damny et Rouzman, parfois accompagnés d’anciens de la Ruda, sortent pas mal de singles, aussi bons les uns que les autres, jouent à droite à gauche et annoncent la sortie de leur premier album pour le 4 septembre 2015. Ça y est, nous y sommes (presque). Voilà à quoi ça ressemble…
LE DISQUE : Et ben ça ressemble à une sacrée bonne surprise. Encore que je ne suis pas certain que le terme « surprise » soit ici le plus approprié. Car le duo et plus si affinités nous avait déjà servi du « Oh The Light » ou du « That’s Funny » au fil des mois. Et on avait déjà pas mal kiffé.
Le kif continue donc avec « Round The Courner », un 13 titres sacrément bien gaulé avec absolument rien à jeter. Vous voulez savoir à quoi ça ressemble ? Pas facile à expliquer (écoutez plutôt). C’est d’inspiration fortement jamaïcaine, reggae, rocksteady, ska, raggamuffin, avec bien sûr de la jungle, un soupçon de punk voire un chouïa de hip-hop. A peu près tout ce que j’aime. Et si vous tenez à ce que je balance un nom, ça sera celui des Dub Pistols, car le groupe anglais emmené par l’inénarrable Barry Ashworth aime aussi les mélanges qui doivent autant à Coxsone Dodd qu’à Fatboy Slim, et jusqu’à la pochette sombre avec du rouge dedans (leur récent « Return Of The Pistoleros« ), on sent entre les deux combos un réel cousinage.
J’adore à peu près tout sur cet album. « Gimme Once », son coté jungle forcément, son solo de gratte, son refrain, la superbe « Controversy » qui assure parfaitement dès l’entame, l’excellentissime « Ride On » au mitan du skeud, à la fois reggae, à la fois latino comme un vieux hit de la Mano (on pense aussi aux Burning Heads), avec son refrain de ouf et son beat métronomique, jusqu’à la balade gentiment rock « Mexican Sauce » en guise de conclusion.
Et au milieu de toutes ces joyeusetés, un petit ska des familles comme on les aime (« Skaville »), un « Good Old Days » à peu près dans la même veine, et encore quelques pépites de toute première bourre comme « Caught In The Storm » que n’aurait probablement pas reniée Joe Strummer, « Oh The Light » et son irrésistible intro, ou « Little Face », assurément l’un des titres les plus forts d’un premier opus impeccable, atypique (vous en connaissez beaucoup vous des groupes français qui sonnent comme ça ?), qui pratique le mélange des genres sans jamais se prendre les pieds dans le tapis.
Pungle Lions a frappé fort. On espère que sur scène c’est aussi balèze. Mais franchement on n’a pas trop de doutes…
Vince