Rude Boy Train

Malandro Nine Five – Malandro Nine Five – El Paso Records

Malandro Nine Five cover art

UN PEU D’HISTOIRE MALANDRO 95, c’est un groupe de reggae intrumental américain un peu espagnol aux allures de all-stars band, voyez plutôt : Vic Ruggiero (Slackers) au clavier et à la basse, Jay Nugent (Slackers) à la gratte, Jorge Pezzimenti  (Pietasters, Skunks, Jorge & The Landladies) à la guitare et aux percus, ainsi que Jack Wright (Forthrights) au piano et Rich Terrana (Frightnrs) à la batterie et parfois aussi Teddy Garcia (Los Granadians) à l’orgue et Steve Capeci à la basse lui aussi et même Mike Torres aux percus. Mais évidemment ils ne sont pas tous en même temps sur scène.

Les musicos avaient enregistré un six titres uniquement digital au Crazy Baldhead studio d’Agent Jay à Brooklyn en 2012 et  Whatevski Records s’était chargé de mettre tout ça en ligne.

Et pendant trois ans, aucune nouvelle. Sauf que les revoilà du côté d’El Paso Records, le label espagnol qui aime le skinhead reggae, pour un Ep particulièrement bien balancé.

LE DISQUE : Bon déjà, il n’y a pas de Vic Ruggiero sur ce disque. Voilà, c’est dit. Mais le reste de l’équipe n’est pas du genre manchot parce que bordel elle tourne du feu de dieu cette affaire. Sans déconner, v’là du skinhead reggae qui transpire la classe et qui est pas loin de faire de l’ombre à des cadors comme Los Aggrotones. Et forcément, c’est la 3e référence d’El Paso Records, le label de Segovia qui produit peu mais qui produit bien.

Quatre morceaux au compteur et pas un de plus. Petite frustration, on aimerait se taper un LP, mais on va faire avec ce qu’on a. Et ce qu’on a c’est déjà plus que pas mal.

Ça commence dru avec « Adrian’s Wall », et moi le skinhead reggae j’aime quand c’est comme ça: une simplicité qui confine au minimalisme, un sifflement de clavier pour la mélodie, et derrière, une rythmique métronomique au papier millimétré. Génialissime le morceau !

Ça se poursuit toujours dans la simplicité avec une reprise d’un standard, dans la plus pur tradition early, avec « Son of A Preacher Man » d’à peu près Dusty Springfield (ouais ouais, la chanson dans Pulp Fiction), parce qu’ici c’est un instru et que Malandro 95 n’a gardé que le squelette, avec certes un peu de barbaque ici ou là.

« Return Of Rando » continue dans le même style, avec une guitare qui tranche comme dans un western spaghetti avec Franco Nero, des mexicaines à forte poitrine et des assiettes de flageolets qu’on mange avec une cuillère en bois. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’après les 45 tours de The Undertakers et des Tempranos, El Paso Records démontre une fois de plus qu’il a une vraie ligne éditoriale, dans la tradition des Upsetters de Lee Scratch Perry, d’Harry J Allstars voire de Laurel Aitken. Ça sent bon l’ouest sauvage, les chemises à carreaux et le cuir chevelu qui brille, et c’est pas « Justinian’s Forgery » qui va me faire mentir.

Malandro Nine Five est un groupe qui a tout compris au son des anciens et qui sait le faire revivre avec style presque cinquante ans plus tard. Vivement la version longue.

Vince

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