THE SALOON SOLDIERS – The Saloon Soldiers – Autoprod
UN PEU D’HISTOIRE: C’est à Dresde, dans l’ex Allemagne de l’Est, que débute cette histoire. Nous sommes en 2009 et cinq garçons, THE SALOON SOLDIERS, rejoignent un trio vocal entièrement féminin composé de Luise, Dorit et de Lotti, qu’on appellera BOBBY PINS.
Bobby Pins and The Saloon Soldiers sort un album, « Dancing The Moon », en 2010 sur Mad Butcher Records ainsi que sur Redstar 73 et KOB Records. Depuis, le groupe semble avoir donné des concerts ici ou là, surtout en Allemagne, mais il est dans l’ensemble resté très discret.
C’est donc avec un peu d’étonnement qu’on vient de voir apparaître un deuxième album éponyme et autoproduit, sous le nom de THE SALOON SOLDIERS. La formation a été un peu remaniée, et le trio vocal est devenu un duo dans lequel on retrouve Lotti uniquement. L’album est téléchargeable gratuitement sur la page bandcamp de Well One Love, une radio de là-bas.
LE DISQUE : Quand on parle de groupes allemands, on imagine du ska revival avec des cuivres et un tempo presque à la Bad Brains, avec du speed, du speed et encore du speed. Mais The Saloon Soldiers fait plus dans le son calme, entre early reggae, rocksteady, avec des accents soul et un duo vocal féminin qui fait qu’on les reconnait dès le premier couplet.
Le premier titre de ce second album, « Sir William », fait donc dans le mélange skinhead-reggae/soul, et c’est d’excellente qualité, pas revival pour un rond, mais pas soporifique non plus, loin de là même, car le combo de Dresde est bien décidé à mettre du schnaps dans son mélange. Le skinhead-reggae est encore mis à l’honneur avec « Boozanza », un instru assez tradi de belle facture, avec de la grosse basse, un clavier qui sautille et des petits riffs de guitare qui tranchent, et « Hard Times » remonte un peu le tempo vers du rocksteady, toujours très bien chanté par une paire de chanteuses impeccables.
« Heat », est plus reggae, plus calme, avec des ambiances nocturnes, comme « Bang Bang », le morceau Cher (et de Sonny Bono) remis au goût du jour depuis Kill Bill et pas mal repris, mais qui s’insère ici à merveille dans la tracklist d’un disque d’inspiration jamaïcaine.
Excellent moment soul aussi sur « Killing Me », avec sa section cuivre et ses houhou comme sur un disque des Ronettes. Ça c’est la soul que j’aime, northern, à la Trambeat ou à la Floorettes, avec beaucoup de clavier et pas mal de vitesse, parce que pour transpirer sur le parquet ciré, la vitesse c’est bien. Dans la même veine, « Don’t Judge » est un cran en dessous, un peu trop systématique, un peu moins travaillée dans sa composition, peut-être aussi dans sa production parfois pas tout à fait à la hauteur. C’est probablement ce qui manque aux Saloon Soldiers: un grand producteur dans un studio qui va bien, à L.A, à Detroit ou à Berlin, mais de très bonnes compos se doivent d’être mises en son dans les meilleures conditions possibles.
En même temps, l’écoute de « Shaft Leaving Home », version reggae du standard d’Isaac Hayes, est de première bourre et pourrait presque me faire mentir, un peu à l’instar de « The Dentist » qui la suit, dans une ambiance à bretelles que n’auraient pas reniée au hasard, les Argentins de Los Aggrotones.
En 2016 plus que jamais, The Saloon Soldiers, en provenance de Dresde, est un combo à découvrir. Et si Brian Dixon a un créneau qui se libère dans sa Volcano Lounge…
Vince