Rude Boy Train

SWEATLEAF – Stress Leave – Autoprod

Afficher l'image d'origineUN PEU D’HISTOIREFormé en 2011, SWEATLEAF est un groupe canadien originaire de Victoria en Colombie-Britannique, compos de huit musiciens inspirés et dotés d’une belle créativité. Ils ne se contentent pas de naviguer à vue car le groupe  prend quelques risques en mélangeant reggae-ska-funk-soul-rock-dub. Eux citent aussi volontiers des influences punk, jazz, bluegrass, hip hop.

Sweetleaf a sorti juste avant l’été 2015 (on est à la bourre !) « Stress Leave » sont premier album autoproduit, après avoir posé deux de ses titres sur les compilations Pacific Sound System vol. 1 & 2 (2014 & 2015). Mais dans la masse de groupes présents sur ces compiles gratuites promouvant la scène ska, ska punk et reggae de la côte Nord-Ouest Pacifique (US et Canada), on avait jsute retenu cinq ou six noms du genre Bone Daddies (Vancouver), The Georgetown Orbits (Seattle), Los Furios (Vancouver), Easy Big Fella (Seattle, ex Moon Ska Records), Rude City Riot (Vancouver, Stomp Records) et Sweatleaf donc.

Alors comment laisser un premier album aussi prometteur vierge de toute critique ?

LE DISQUE : Dès le premier morceau, dans « Just a Blip », l’intro tisse une ambiance mariachi arabisante pour libérer un ska two tone à la ligne de basse ténébreuse, une syncope au clavier et des cuivres soignés. Belle ouverture.

Arrive ‘’Blood Splatter’’, plus lente, plus smooth avec une guitare reggae rock agile, mobile, hostile, des accents de cuivres vifs. Une de mes favorites. « Smile and Nod’ », ska rapide mais pas poussif, bien arrangé, très rock sans être punk, solo de sax en passant, belle énergie, bon skank. Beau morceau.

Puis « Glory Hole », ska très 90’s, sympa mais pas franchement le coup de foudre, sûrement car j’en ai trop écouté. Le morceau dérive en punk cuivré et là non plus je ne suis pas convaincu. « I Didn’t Know », reggae-ska toujours très 90’s, dans l’ambiance des groupes Moon Ska Records. J’ai déjà donné me dis-je mais là encore belle compo, bon groove, solo de trombone de rigueur, clavier qui sifflote et marque le temps.

A cet instant, je commence à songer aux Pietasters, en moins furieux, moins sauvages et me dis que finalement je ne leur ai jamais trouvé d’héritiers.

« Decide » poursuit la route sous des faux airs de ska-punk dans l’intonation de cette intro entêtante. Chanson lancinante au refrain assez rock fuzz dans l’esprit. Soudain, le temps s’arrête et se fait lourd pour introduire un reggae dub aux cuivres pleureurs. Mon coup de cœur.

Quant à « Forward », très lente, c’est un ovni qui me fait penser à du Horny Toad donc sous influence californienne. C’est autre chose, un mélange éprouvé mais qui fonctionne, avec des effets honnêtes et un chouette solo de sax. À la croisée de bien plus que la Jamaïque, néanmoins un peu trop policé.

« Back in 10 » la joue ska standard, bien balancé mais là encore on connaît la formule à l’avance… Et puis bing, break de djembé et le morceau termine finalement en Latino. Bigre. On ne sait plus très bien ce qu’on écoute avec « Duped ». Funk ? Reggae ? Soul ? Les musiciens font volte-face au milieu du morceau, changent de tempo et le font évoluer encore jusqu’à la fin.

Arrive « Ultra Violet Patterns » et là vous vous dites : il va toutes les énumérer ? Faut dire que c’est le dixième titre et il en reste trois. Mais quand on voit qu’une bonne partie dépasse les 4 minutes on se dit qu’il y a du répondant alors ne comptez pas sur moi pour lâcher le scalpel. « Ultra Violet Patterns » est un ska angoissé, bien construit et bien chanté avec un solo de guitare électrique qui éclate et finit par capturer le tout.

Bon finalement, je vous épargne « Rivers », « Two Steps » et « West Coast Bandits » car de toute façon je les trouve en demi-teinte. Pas dénuées d’originalité mais manquant d’authenticité.

Bref, vous l’aurez compris, Stess Leave est un excellent premier album fouillé et inventif au chant masculin bien en place. Une chose est sûre, il y a des feuilles autour de l’os.

Klem

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