CALYPSO ROSE – Far From Home – Because Music/Stonetree
UN PEU D’HISTOIRE : CALYPSO ROSE, de son vrai nom Linda McArtha Monica Sandy-Lewis, est née il y a 76 ans sur l’archipel de Trinidad et Tobago. A 15 ans, elle commence sa carrière de chanteuse de calypso sous le nom de Crusoe Kid, mais elle sera rebaptisée Calypso Rose par Mighty Spoiler. Au même moment, elle compose son premier morceau, « Glass Thief ». En 1956, Harry Belafonte cartonne avec son album « Calypso », et Calypso Rose fait une apparition en 57 dans son film « Island in The Sun ».
Calypso Rose commence à voyager en dehors de Trinidad et Tobago à partir de 1963, alors que le ska s’est s’imposé. En 1967, elle accompagne sur scène Bob Marley et ses Wailers au Grand Ballroom de New-York, ville où elle est installée depuis le début des années 80.
Après plus de cinquante ans de carrière, Calypso Rose vient de sortir sur Because Music « Far From Home », son vingtième album, co-produit par Manu Chao.
LE DISQUE : Calypso Rose est partout ces derniers jours : dans C à vous, à Taratata, dans le Grand Journal, à la fête de la musique sur France 2… Partout. Ça c ‘est l’effet Manu Chao. Car l’ex-patron de la Mano Negra a produit (avec Ivan Duran, du label Stonetree, bien connu au Belize) ce vingtième album de la reine du calypso. Et comme par hasard, elle se retrouve sur le devant de la scène, comme Amadou et Mariam il y a une dizaine d’années. Il faut dire qu’on est au début de l’été, et que ce disque est plein jusqu’à la gueule de tubes en puissance pour gigoter sur la plage.
Côté musicos, en plus de Manu Chao et d’Ivan Duran, on peut trouver derrière la belle Rose quelques membres de Radio Bemba/La Ventura, comme Gambeat ou Phil (ex-Mano lui aussi), et les plus attentifs auront reconnus sur les plateaux télé Damny de Pungle Lions au clavier.
Musicalement, c’est du calypso qui irradie d’ultra violets tellement c’est plein de soleil, même si Calypso Rose n’oublie pas de parler de sujets graves dans ses chansons, notamment des rapports hommes-femmes, véritable leitmotiv de sa discographie. « Leave Me Alone », avec un Manu Chao très présent est un tube, « I Am African » est un tube très joyeux, et « Abatina » est un tube aussi, un peu son « Artibella » à elle, et comme je vous le disais, malgré la sourire, le texte évoque une femme battue qui finira six pieds sous terre.
Le son est actuel, la production est moderne mais respectueuse des traditions, c’est cuivré bien comme j’aime, et on sent Calypso Rose très contente d’être aussi bien entourée. Elle nous balance même deux ska très bien sentis à la roots, « Far From Home » et un peu plus loin « Trouble ». Ça vient de Trinidad et Tobago, mais on se croirait en 1960 dans un bal jamaïcain avec Eric « Monty » Morris accompagné par Byron Lee et ses Dragonaires.
Et le reste est à l’avenant, souvent joyeux, parfois nonchalant, de temps en temps mid tempo et un brin nostalgique comme sur « Calypso Queen ». Applaudissements nourris à l’écoute de « Love Me or Leave Me » et de « No Madame », sorte de réponse à « No Mister » qu’elle avait composé il y a quelques années dans un style plus soca.
Voici donc un magnifique disque de calypso accessible à tous grâce à la force de frappe de Because Music qui donne envie d’en savoir plus sur la discographie de cette grande artiste. Sur les routes de France cet été et à l’automne ! Allez-y en force, l’ambiance est garantie !
Vince