Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – RUDE RICH & THE HIGH NOTES-Soul Stomp (Grover Records-2004)

« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois…

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE : Comme nous le rappelions récemment à l’occasion de la sortie de « The Soul In Ska », l’aventure RUDE RICH & THE HIGH NOTES ne date pas d’hier et le combo des Pays-Bas à la réputation justifiée d »une des plus solides formation européennes. Monté en 1998, le groupe sort l’année suivante son premier album, « The Right Track », sur Boombax Music et en 2001, c’est Grover Records qui l’accueille pour la sortie d’un disque très remarqué: « Change The Mood », mix de reprises fidèles de classiques de la grande époque et de quelques compos bien senties, avec un featuring de Rico Rodriguez.

Mais The High Notes, c’est aussi un backing-band, qui accompagne notamment le grand Derrick Morgan en 2003 sur « Derrick Morgan Meet The High Notes Live », mais aussi Dennis Al Capone, Winston Francis, ou bien encore Alton Ellis qui ne tarissent pas déloges sur leurs collaborations.  L’année suivante est publié « Soul Stomp », le troisième opus encore chez l’incontournable maison allemande, toujours mi-reprise, mi-compos, pourtant souvent à la hauteur de leurs illustres ainées.

On citera parmis les participants a cette sorte de Hollande all star band, Boss Van Tright qui jouait alors de la basse, le fantastique clavier Ras P Klaasen, ou encore les Sax Thomas Streutgers, plus connu par la suite sous le nom de Tommy Tornado…

Ce n’est  qu’après huit années d’absence, notamment dues aux départs successifs des derniers nommés pour d’autres aventures,  que sort « Tribute To The Greats », qui comme son nom l’indique reprend des titres de Slim Smith, Desmond Dekker ou Gregory Isaacs.

Du line up original, il ne reste que le batteur Richard « DeRuige » pour la sortie l’année dernière de « The Soul in Ska », cinquième opus des bataves, pourtant toujours aussi nickel

Rude rich & The High Notes a aussi sorti un DVD en 2006 où il accompagne Winston Francis.

 

LE DISQUE: Il est souvent reproché aux High Notes de privilégier les reprises à leurs propres compos, au demeurant toujours excellentes. Mais comment pouvoir leur reprocher de remettre en avant avec autant de style des titres comme ce « Prince Of Peace »  du grand Prince Buster, magistralement réinterprétée, avec sa basse ténébreuse et ses cuivres parfaitement lancinants? Surtout qu’au rayon reprises, on ne pourra jamais leurs faire le reproche de la facilité, réssuscitants des titres quasi oubliés, comme la somptueuse triplette qui suit: « High School Dance »,  rocksteady d’une finesse rare, signé parFredie Mc Kay pour ses Clarendonians, l’instru groovy « Walking Throught Jerusalem » de The Corporation, tout dédié au saxophone, conclue par un « On The Bank », des Coolies, early parfaitement léger  avec sa traversière virevoltante et ses parties voix nickel.

Et si je vous rajoute, sans augmentation du prix des consommations, un « Hot Milk », tous claviers en avant en parfait hommage a Jackie Mittoo, un « Money Worries » d’Ernest Wilson, grande classe, un « I Won’t Let You Go » incontournable hit des Blues Busters à la rythmique clinquante et aux cuivres impeccables, un « Old Times » des Heptones carrément funky, Un « Tighten Up » tiré a quatre épingles, à un moment,  vous vous direz qu’on va vous en passer un peu, histoire au moins de reprendre notre souffle.

Mais impossible pour moi de passer sous silence la beauté de ce « I’m Still Waiting » du Prince Buster’s All Stars où la voix totalement maitrisée de Tobias Breekveldt nous envoie direct vers les cieux , ni plus  la rythmique ronde et groovy de la reprise tout aussi parfaite du « Come Down in 68 » de Lord Creator. Comment oublier aussi la sautillante version du « Ska Beat » d’Alton Ellis ou bien le balancement impeccable appliqué au « Check Him Out » des Bleechers accompagnés alors par les Upsetters.

Sans faute coté reprises, donc. Mais le niveau est souvent très haut aussi du coté des compos, comme sur l’instru  « Everything Is Everything » aux arrangements de cuivres particulièrement riches et variés… Le rocksteady  « More Love » aux choeurs voluptueux est loin de souffrir la comparaison, pas plus que l’hyper funky « The Punch »  au nom approprié.

Au final, Rude Rich & The High Notes réussi l’exploit avec à peine un quart de titres originaux, d’un album parfaitement homogène et puissant, ou le quidam aura bien du mal, à quelques hits près, a faire le tri entre compos et reprises. En dehors du délice proprement dit de l’écoute de ces 18 titres, ils y ajoutent le plaisir de la découverte, pour les kékés comme votre serviteur, de quelques pépites obscures mais essentielles de l’histoire de la musique Jamaïcaine. Deux excellentes raisons d’écouter ou de réécouter ce « Soul Stomp » imparrable, Rude Boy Train’s Classic évidente.

Bronsky

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