SPRING HEELED JACK – Sound Salvation – Autoprod
UN PEU D’HISTOIRE : SPRING HEELED JACK, c’est le groupe ska-punk de New Haven, Connecticut, avec dedans Chris Rhodes, le tromboniste des Mighty Mighty Bosstones depuis le début des années 2000.
Après deux albums (dont le premier, « Static World View » chez Moon Ska), le combo s’était séparé au début des années 2000, avant une réunion entre 2010 et 2012, et enfin depuis 2013.
Les voilà qui rempilent pour de bon avec un nouvel opus autoproduit, « Sound Salvation », avec du ska-punk et plus si affinités.
LE DISQUE : Il y a à boire et à manger sur le nouveau Spring Heeled Jack. Il faut dire que la fine équipe nordiste n’a jamais été très à cheval sur l’orthodoxie jamaïcaine. Des fois c’est même à se demander s’ils savent que le ska vient de Jamaïque.
Car il y a des guitares, des grosses guitares sur » Sound Salvation », et notamment sur « Angeline », qui pourrait presque venir de Seattle, ou sur « Burn This City », très rock, avec une armada de cuivres qui donne à l’ensemble un air de Bosstones firubards.
Evidemment, Spring Heeled Jack fait avant tout dans le ska-punk d’inspiration 90’s, on pense aussi à Edna’s Goldfish ou à MU330, y a des voix qui gueulent et des tempos pour faire bouger le pit, et c’est fichtrement bien gaulé quand ça s’appelle « Young Girl », même qu’on se dit que comme c’est pas mal produit ça aurait pu faire un petit carton sur MTV il y a deux décennies.
« Strange Affair » sonne presque comme du rock de modernistes et c’est superbement chanté, « No Sleep » sonne plus FM avec un beat reggae-rock qu’on aurait pu trouver chez Slighly Stoopid avec quelque-chose des premiers Smash Mouth.
Tout cela est assez bien produit, c’est propre, y a rien qui déborde, évidemment c’est moyennement original, encore qu’aujourd’hui on se dit que ces gars-là prennent un peu tout le monde à rebrousse poil. Après faut reconnaître qu’il y a quand même quelques fautes de goût qui donnent au disque un côté demi-teinte à base de peut mieux faire (« Waiting For You »).
On préférera largement l’entame avec une « Keep Me Up » de très belle facture, et surtout l’excellente « 1996 » qui nous renvoie avec style (et avec plaisir) au mitan des 90’s, quand on croyait de le ska-punk made in USA allait bouffer le monde entier. Ca n’avait pas duré deux ans, et ça avait eu du mal à traverser l’Atlantique. Avec ce nouvel album, Spring Heeled Jack nous en remet une dose, comme si en 2017 on reprenait une gorgée de Gini ou de Brut de pomme.
Vince