Rude Boy Train

L’HOME LLOP & THE ASTRAMATS – Hotel Jamaica – Natros Sols

UN PEU D’HISTOIRE : Encore un groupe espagnol ! Je sais pas ce qu’il se passe de l’autre côté des Pyrénées mais ça ressemble à une épidémie. Enfin, c’est plutôt des Catalans ceux-là, n’allons pas mélanger les torchons et les serviettes, et c’est autour de Pau Llop que ça s’organise.

Le gars se fait donc appeler L’HOME LLOP pour les besoins de la scène (apparemment ça voudrait dire « loup-garou ») et avec ses ASTRAMATS, il avait déjà sorti en juillet 2015 un Ep téléchargeable gratuitement, puis un album chargé de reprises à la fin de l’année, sobrement intitulé « Volum 1 » (dispo en vinyle).

Le voici donc qui se repointe avec ses potes, et avec un nouvel Ep, « Hotel Jamaica », qui sort début décembre en 45 tours.

LE DISQUE : Alors c’est vrai, ceux-là ils débarquent un peu de nulle-part. Pourtant comme on l’expliquait ci-dessus, il y avait déjà eu des prémices, et même un LP, mais le résultat, assez basique, assez impersonnel, semblait largement perfectible.

C’est donc avec un Ep quatre titre que le quatuor catalan refait parler de lui, facilement un cran au-dessus du niveau de la dernière fois. Le disque commence très sobrement avec « Es lluny el setembre », un bien agréable ska très très latin, assez caliente même, qui d’emblée, même si c’est pas la même langue, fait penser à Giuliano Palma et à ses Bluebeaters: même côté langoureux, même nonchalance, même efficacité. C’est un compliment.

En seconde position, voici une reprise de « Rudi’s In Love », le standard absolu de The Locomotive, le groupe sixties de Birmingham qui avait fait de l’excellent ska (et eu un certain succès) avant de se laisser pousser les tifs et de virer psyché. Là ça s’appelle « En Rudy s’ha enamorat », et je sais pas si c’est le titre qui veut ça, mais c’est aussi bien que la version de The Ordinary Boys ou celle de Statuto, avec toujours ce côté très méditerranéen chaloupé, ce tempo skinhead reggae et ce chant de lover vraiment impeccable.

Derrière, le quintet nous ressert une reprise parfaitement à propos, puisque signée John Lennon mais surtout popularisée dans notre milieu à bretelles par The Aggrolites. « Don’t let me down », ici encore dans une version early-reggae, est assez proche de l’interprétation du gang de L.A, avec un clavier qui se positionne différemment en rythmique sur le refrain, et des paroles en catalan qui donnent à l’ensemble le petit côté personnel qui fait tout son charme.

Le disque se termine sur « L’ombra del teu somriure » en mode plus rocksteady, c’est peut-être un petit cran en-dessous de ce qu’on a pu entendre précédemment, même si le niveau reste assez relevé, avec cette petite gratte tapie derrière en sourdine juste comme il faut pile où il faut.

Quatre titres seulement, mais de la qualité, et une superbe réinterprétation de « Rudi’s in love » pour un groupe solide avec pas mal de feeling, qui vient de faire émerger son nom dans l’océan de talents que compte l’Espagne : L’Home Llop & The Astramats. A mon avis, on va reparler de ces gars-là dans pas longtemps.

Vince

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