Rude Boy Train

THE OLDIANS – We Are Reggae – Liquidator Music

UN PEU D’HISTOIRE : Ca fait pile-poil deux ans qu’on vous a parlé ici pour la dernière fois de The Oldians, un des plus beaux défenseurs d’une vision cool et très jazzy du ska et du reggae. C’était à l’occasion de la sortie chez Liquidator de « Out Of Blue », leur cinquième album. On vous expliquait alors que sans montrer les muscles, donnant ici où là une légère sensation de molesse aux plus rudes des rude boys,  les gars était capables de ponder des compos finement ciselées sur lesquelles venait  avec bonheur se poser la voix de velours de la chanteuse Saphie Wells.

Rappelons que le groupe débuta sa carrière dès 2001 ne sortant pourtant son premier LP, « Old Secret » qu’en 2008… Se succèderont dès lors, dans la même veine, « Arts of Seduction » en 2010, « Wandering Souls » en 2011 , « Island Jazz Sessions » en 2013 (un best-of sur P-Vine Records-Japon), et enfin « Downtown Rock ».

Les voilà donc de retour en cette fin d’hiver, fidèles à la maison mère Liquidator, avec un sixième album ambitieusement nommé « We Are Reggae ».

LE DISQUE : Avec un titre comme « We Are Reggae », c’est la promesse d’un sacré virage que semble nous faire The Oldians pour ce nouvel album. Pourtant, pas de révolution, pas une dread à l’horizon, ni même de grosse ligne de basse qui tâche quand on aborde le skeud avec ce «Double Seven » dans la pure tradition des Catalans, du ska propre et net, fin et léger.

Ce n’est qu’aux délicieuses effluves rocksteady du deuxième titre qu’on entraperçoit dans quel bateau les Ibériques veulent nous mener : « Come On Dance » est pas loin d’être parfait! On y retrouve avec délectation la voix suave de Saphie Wells qui s’acoquine si parfaitement aux compos des Catalans, douces comme une brise d’été, jazzy sans jamais se la péter.

« We Are Reggae » qui suit enfonce le clou, et justifie à lui tout seul la pertinence du titre du skeud : L’early est du genre somptueux avec son orgue discret, son gimmick de guitare impeccable, ses cuivres tout en retenue, et l’apport des percus toujours aussi essentielles de la guest-star de luxe de l’album, Larry Mc Donald. Mais c’est avant tout une chanson carrément géniale interprétée magistralement par une voix au top.

Un déluge de superlatif que méritent tout autant le reggae « Come Here Baby », du même tonneau et  « These Days », à l’intro percus/cuivre géniale,  sorte de coup de foudre  entre les Yard de Kingston  et les clubs de la Nouvelle Orléans. Peut-être un peu moins « No One Can Stop You » avec  son drop de claviers plus appuyé et sa mélodie moins marquante.

Que les fans des Barcelonais se rassurent, le ska n’est pas abandonné le moins du monde et offre lui aussi son lot de beaux moments, comme ce Those Little Things » au swing imparable, ou ce « Go Find Your Own Way » où Saphie papillonne allègrement sur une instru sautillante à souhait,  aux  solos qui ont toujours le bon goût de pas chercher à jouer à celui qui a la plus grosse. « Suddenly » se pose là lui aussi, dans le genre jazzy assumé, propre et sans bavure.

Même les instrus en mode « salon », « Here’s That Rainy Day » et « Laura », avec cette guitare swing à la cool et ses cuivres en sourdine méritent le détour, jamais indigestes, même si on leur reprochera forcement toujours ce côté pas des plus pêchus.

Comme pour mettre un dernier pojnt sur les i, c’est avec « Babylon », un formidable reggae 100% pur jus, à la rythmique subtilement dubbée,  à l’Hammond planant et  aux harmonies vocales lascives que les Ibériques referment ce nouvel opus.

Avec ce «We Are Reggae » ramené avec bonheur à 12 titres épatants, aux arrangements fins et subtils, sans le moindre pet de graisse en trop, et en confirmant tout leur talent pour une interprétation jazzy impeccable de nos belles  musiques Jamaicaines, The Oldians nous offrent surement leur plus bel album, un des tous meilleurs de ce début 2018.

Bronsky

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