Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – DR WOGGLE & THE RADIO – BIGGER IS TOUGH (Grover Records/2003)

Résultat de recherche d'images pour "dr woggle bigger is tough"« Rude Boy Train’s Classics« , c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois ».

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIREFaut croire que ça faisait classe de se  la jouer docteur en Allemagne dans les 90’s !

En tous cas, c’est sous le drôle de sobriquet de DR WOGGLE & THE RADIO que se pointent les sept zicos de Weinheim, pas loin de la frontière Alsacienne, juste avant le grand boom de l’année 2000. Leur style, plutôt orienté vers les 60’s est pourtant fortement marqué de l’empreinte du ska revival « à l’allemande » de leurs illustres aînés comme The Busters. Mais le talent est bien présent  et le mix prend si bien qu’ils sont lancé par Elmo Records, le side label de Grover pour un premier album en 2001, « Suitable », en parfait équilibre entre les deux inspirations sus-nommées…L’album reçoit un bon accueil qui leur permet de tourner un peu partout en Europe, avec quelques dates mémorables en France.

Fort de ce succès, « Bigger Is Tough » sort rapidos derrière, dès 2003, chez la maison mère, Grover Records… Comme le lion affiché sur la pochette pouvait l’indiquer, Dr Woggle prend des inflexions plus reggae, avec toujours des belles qualités, mais ce tournant aura moins de succès auprès des rude boys d’Europe et de Navarre. Ce ne sera que cinq ans plus tard qu’on retrouvera Nikolaus le chanteur et sa bande pour la sortie de « Rockers », leur troisième opus. Si on y retrouve une bonne dose d’inspiration sixties, avec quelques rocksteady de belle facture, il faut attendre le titre « fantôme » en toute fin d’album pour découvrir un ska instrumental puissant, nous laissant espérer que  les troupes du Docteur n’ont pas complètement mis de côté notre musique de prédilection.

La setlist du live sobrement intitulé « Weinheim City Live » enregistré lors d’un des désormais trop rares concerts du groupe et sorti en 2012 semblerait le confirmer avec des reprises impeccables de « Old Rockin’ Chair », « Man In The Street » ou bien du plus récent « No Worries » d’Hepcat.

Le groupe est bel est bien de retour ces derniers temps, puisqu’il s’est décidé à publier un quatrième album, « Drop Bombs To Lose »… Avant un retour sur les scènes de France ?

LE DISQUE: 20 ans ! Ça fait 20 ans que le combo de Weinheim a décidé de dégainer ses instruments.

Et avec ce second opus, le septet semblait prendre un virage reggae assez raide. Dès la triplette en guise d’entame, on est mis dans l’ambiance. « Guidance » semble avoir été pondue dans les faubourgs de Kingston, et c’est parfaitement maîtrisé, comme l’est aussi « Lions & Dogs » juste en enfilade, sur un tempo et dans une ambiance assez proche. C’est doux, c’est propre, c’est plein de feeling, et quand ça part un peu plus dans la grandiloquence avec « Fellas », on apprécie mais on se demande si on n’est pas plutôt sur un album de Gentleman.

Oui, mai non. Car il y a la voix de Nicolaus, reconnaissable entre 1000, et celle du bassiste Bjorn Olaf,  chargé à l’époque des choeurs, élément indispensable du « son » Woggle. Et puis c’est là aussi que le groupe, sans revenir directement aux fondamentaux ska qui file tout droit, décide de nous balancer un rocksteady de toute beauté, qui reste à mon avis LE hit du disque, et assurément l’une des plus belles réussites de la fine équipe : « Barber Shop Girl », quinze ans après, n’a pas pris une ride, entre la finesse de ses notes de clavier, la discrétion de ses cuivres et de ses choeurs, et son chant très inspiré. Réussite totale.

Le ska se montre enfin avec « Next Day », et c’est particulièrement bienvenu avec un superbe refrain, et quand l’autre docteur, Ring Ding, vient pointer le bout de son nez, c’est pour un featuring de toute première bourre sur une « Shituation » au tempo inattendu d’une grande efficacité. Classe.

Retour au rocksteady sur « How True Is Your Love », très agréable, et au ska bien chaloupé sur « I Can’t Say » qui fait plus que bien le job comme ça, en début de dernière ligne droite. Dernière ligne droite qui s’excite carrément avec « Rhythm and Soul », avant de retourner reggae sur « No More Wailin' », à la Wailers, et de boucler la boucle avec style sur « The Taste Of Your Love », à nouveau en mode rocksteady classe de chez classe, comme si on était sur un album de Rockin’ Time, ou d’Alton Ellis.

Avec ce second opus et après « Suitable », le combo continuait à écrire, un peu à la façon des Busters une grosse décennie plus tôt, un triptyque incroyable qui se poursuivit quatre ans plus tard avec le magnifique « Rockers ! ». « Bigger Is Tough » est à redécouvrir absolument.

Vince (bio par Bronsky remaniée par Vince)

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