Rude Boy Train

RUDE BOY TRAIN’S CLASSICS – THE KINGPINS – PLAN OF ACTION (Stomp Records/2000)

« Rude Boy Train’s Classics », c’est une série de chroniques d’albums qui ont marqué l’histoire du ska, du rocksteady ou du skinhead reggae. Standards objectifs reconnus par le monde entier ou chefs d’oeuvre personnels qui hantent nos jardins secrets, la rédac de Rude Boy Train vous fait découvrir ou redécouvrir ces albums majeurs qui méritent d’avoir une place de choix sur vos étagères ! Rendez-vous le premier vendredi de chaque mois…

UN PEU (BEAUCOUP) D’HISTOIRE : THE KINGPINS est,  avec The Planet Smashers, un des groupes essentiels de la scene ska québecquoise. Fondés en 1994 autour de Lorraine Muller au sax, l’incontestable leader de la troupe, ils remportent dès leur première sortie « On The Run », un cd deux titres, le prix du meilleur single du  Montreal Independent Music Industry en  1995. Le premier album « Watch Your Back » » de 1997 restera plutôt confidentiel, même si sur scène, leur succès est grandissant.

En 1999, « Let’s Go To Work », une sorte de mix parfait entre un son purement 60’s et une énergie indéniablement Two Tone, leur ouvre la porte d’une reconnaissance plus internationale… L’album aura droit à une sortie européenne par l’intermédiaire de NOCO, le label de Skarface qui avait eu le nez creux sur ce coup là.

Le line-up du groupe est plutôt instable au grès des années, et l’album suivant repose pour l’essentiel sur les épaule de Lorraine Muller, qui fait prendre à leurs compos un virage résolument plus moderne, tantôt new wave, tantôt électro, sur une base toujours 100% ska, le tout avec assez de savoir faire pour garder une belle unité d’ensemble sur ce « Plan Of Action » sorti en 2000 chez Grover pour nos contrées.

En 2004, Lorraine, dernier membre du line-up original,  coupe le cordon et c’est sous le nom de Lo and The Magnetics que sortira « A Part » dans la lignée de « Plan of Action » : ska, moderne et efficace.

LE DISQUE : On a tendance a oublier l’importance d’un groupe comme THE KINGPINS. Pourtant en 2000, Lorraine et son équipe très largement remaniée frappaient à nouveau un grand coup.

C’est clair, « Plan Of Action » ne sonne plus vraiment comme les albums précédent des Canadiens, et le style, toujours ska mais gorgé de pop et de new wave, laissait déjà largement présager de ce que serait peu de temps après Lo & The Magnetics (dont la formation était d’ailleurs à peu près la même que celle des Kingpins dernière période).

Ici, presque tout est composé de hits qui claquent, et qui auraient pu connaître un succès beaucoup plus grand si dans les radios et sur MTV, on se donnait un peu plus de mal pour sortir des sentiers battus.

L’excellence se fait d’abord très rock avec l’intro de la chanson-titre, rapidement suivie par ce contretemps que l’on adore, par de gros riffs de gratte et par une batterie qui virevolte. C’est simple – le combo joue désormais en petite formation – mais c’est redoutable d’efficacité, et ça n’est pas la superbe « Designated Driver » qui va nous faire dire le contraire. Car tout est là : qualité des mélodies, solidité de la rythmique, voix impeccable et gros feeling, avec en sus des breaks bien sentis qui arrivent pile quand il faut.

De « Plan Of Action », certains auront retenu la reprise de « l’Aventurier » d’Indochine, pourtant totalement anecdotique comparée à la finesse de « Sick Valentino » qui se la joue mid-tempo et qui fait mouche à chaque écoute tellement tout cela est gorgé de sensibilité. Ça sent franchement le chef d’oeuvre.

On apprécie le sifflement de clavier de « Matchbox » et la simplicité du sax de Josh Fuhrman, avec toujours une Lorraine des grands jours, on sourit aux paroles de « Bordel », et on applaudit des deux main à s’en faire mal quand ça part en instru sur « The Main », imparable invitation à la danse.

Et puis forcément, il y a le refrain de « Consequences », l’énergie qui déborde de « Supernova », et le hit des hits, « Goes A Little Something Like This », chanté avec style par un Dave Adams très inspiré, parfait climax d’un album de toute première bourre qu’il convenait de remettre dans la lumière, pour le jeunes qu’étaient pas nés comme pour les vieux nostalgiques de leurs années à bretelles.

Vince (la bio est de Bronsky)

 

 

 

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