Rude Boy Train

THE DELIRIANS – El Remedio – Angel City Records

UN PEU D’HISTOIRE : On avait finalement plus beaucoup entendu parlé des Delirians depuis l’année dernière et leur passage en France avec les frangins des Steady 45’s et un set convaincant, enfin accompagné de leur propre section cuivre. Elle avait été précédée de peu par la sortie d’un EP 5 titres nommé « Mezcla de Musica y Amor », produit par Roger Rivas et forcément édité par Angel City Records, en guise de support promo qui avait quand même charmé le chef Vince a défaut de l’avoir emballé.

On n’est pas tous d’accord d’ailleurs chez RBT quand il s’agit d’évoquer la tête de gondole du label Californien Angel City Records : génies pour certains, simples bons ouvriers pour d’autres, tout le monde est tout de même d’accord pour considérer que depuis leurs débuts en 2007, le groupe fait quand même dans le niveau au-dessus de la moyenne, mais distille ses productions au compte-goutte, n’ayant sorti que quelques singles avant leur premier album « Get Up ! » datant de 2015. Le line up du groupe est régulièrement chamboulé et commence seulement à se stabiliser, avec l’arrivée tout de même récente d’un trombone et d’un percussionniste attitré. C’est une nouvelle fois à Roger Rivas qu’ils confient les manettes pour ce « El Remedio » dont nous allons donc vous parler.

LE DISQUE : Pour bousculer les habitudes, on commencera ce coup-ci par le sujet qui fâche : avec ses seulement neuf titres, la récolte de ce « El Remedio » est carrément famélique ! Je veux bien que le retour en force du vinyle redistribue quelque peu les cartes et réoriente les groupes vers des œuvres plus compactes à 12 titres, voire 10, mais là à 9, avec en plus un réarrangement de « Leave This Town » un des tous bons titres sortis il y a un bail sur EP, ça me parait clairement peu, trop peu, en tous cas pas le signe d’un groupe hyper prolifique.

Ce point étant fait, il faut bien avouer que ces 9 titres sont une nouvelle fois du meilleur jus… la chanson titre « El Remedio », avec sa petite minute d’intro à la rythmique pointue, son gimmick de guitare bien prenant, des cuivres acérés et des percus placées est fameux et addictif, avec ses intonations très latino. On sent bien le gros apport des vents maintenant bien installés sur « Rolling Thunder ». Ce reggae bien funky profite d’un skank d’Hammond qui domine et d’un superbe boulot sur les chœurs, habituel gros point fort de la bande d’Angel Salgado.

Toujours aussi affutés sur le roots, les gars d’Angel City enchaînent tranquilles « Do It », un early reggae au rythme langoureux joliment cuivré avec un « Dream Of Me » vintage jusqu’au bout des ongles tout dévoué aux claviers pour finir avec un «I Am The One»  un boss reggae rasé de près pas loin d’être impeccable, avec son skank marqué à la guitare bien rêche, on sent la patte de Mister Rivas !

Même avec un nombre de titres limités, y’a de la variété dans ce deuxième opus et quand ça tâte du funk avec «  Smiling Face », au groove impeccable c’est fun et dansant. Tout aussi à l’aise dans le ska trad’, ils nous balancent avec « La Fortaleza », un instru assez balaise dans le genre avec sa compo solide et des cuivres qui se la ramène sans jamais trop en faire.

Même si « Leave This Town » a un goût de déjà vu, il n’en reste pas moins un très bon titre qu’on a plaisir à retrouver ici, juste avant que « Move Around » ne conclue en beauté l’album sur un ska percutant à faire guincher un cul de jatte, mais qui nous laisse sur un goût de « trop peu » prononcé.

Non, vraiment, y’a pas grand-chose de mal à dire sur de nouvel opus des Delirians qui font du sacré bel ouvrage: les compos sont top, la prod de Roger Rivas impeccable et les opportunités qu’offrent la section cuivre fournie et le percussionniste exploitées comme il faut. Les harmonies vocales superbes sont-elles toujours au rendez vous… Un des tous bons albums de cette année 2018, à qui il ne manque que deux-trois titres et un petit supplément d’âme pour le faire basculer vers l’étage du dessus, celui des albums qu’on ne range jamais !

Bronsky

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