THE READY MADES – Autogestion Sentimentale – Soudflat Records
UN PEU D’HISTOIRE: THE READY-MADES, c’est un groupe formé en 2015 dans la capitale autour d’Anatole Transe, Aristide Bruyant, Barbara Stressante, Fabrice del Bongo et Sir Walter Closet. C’est bien sapé, ça aime le son sixties, le garage, la pop yéyé et la soul sauvage, un peu comme Little Clara et les Chacals ou French Boutik.
C’est chez le Allemands de Soundflat Records que la bande a décidé de sortir en 2016 son premier Ep sobrement appelé « EP#1 », avant d’en sortir un autre quelques mois plus tard sur Burru Records (« Ouagadougou Blues » et le très bon ska « Fire »).
Après pas mal de concerts ici ou là, le groupe a décidé de sortir son premier LP, « Autogestion Sentimentale », publié dans les derniers jours de 2018 (mais enregistré à Reims un an avant), toujours du côté de Soundflat.
LE DISQUE: Il commence bien cet album, très bien même, avec « Intervention Horizontale », un titre que j’avais repéré en live, un peu yé-yé un peu pop un peu soul, qui finit en speed comme un bop de la dernière chance que n’aurait pas renié La Souris Déglingués période « Eddy Jones ».
Derrière c’est carrément plus soul avec « If I Can’t Dance » et son clavier 70’s comme sur un vieux films de boules de José Bénazéraf, et encore plus (soul) sur la (très) bien gaulée « Lady Maddies », parfaitement ponctué par un sax qui se laisse entendre sans prendre la place des autres, avec en sus des violons additionnels parfaitement à propos.
Le côté yé-yé est extrêmement présent sur « La Main Invisible » ou sur « Sophia Antipolis » qu’on verraient parfaitement dans une vieillerie de Philippe de Broca (au hasard « L’Homme de Rio »), et là le cousinage est certain avec certains autres groupes francilens cités plus haut.
Grosse impression sur « Pretty Like a Truck », à mon avis l’un des meilleurs titres du disque, très énergique mais avec une certaine finesse, et sur « Where Am I Right Now », un peu dans la même veine mais avec un côté blues banlieusard de bon aloi comme on disait jadis sur le service public de la télévision française.
La production par contre n’est pas énorme et parfois le quintet semble un peu fébrile, un peu hésitant au niveau de l’exécution, de la vélocité diront certains, mais ça c’est un peu le syndrome du premier album et ce genre de scories ont tendance à se corriger au fil du temps, lorsque les artistes gagnent en maturité et en expérience. On regrettera aussi l’absence de « Fire » (puisque l’excellente « Ouagadougou Blues » est là) qui aurait ajouté un peu de variété à l’ensemble, mais on terminera l’album avec un sentiment de satisfaction, parque les Ready-Mades ont fait le choix de l’originalité au lieu d’être un énième groupe de reggae ou de ska comme on en voit débarquer des tonnes chaque année. Et la prise de risque, c’est déjà la moitié de la réussite.
Vince