THE BANDULUS – Love A Woman – Autoprod
UN PEU D’HISTOIRE : J’ai toujours été à l’affût du moindre featuring des membres des Slackers depuis que je connais ce groupe. Aussi, quand est annoncée en 2010 la présence de Vic Ruggiero au line-up du premier album de The Bandulus d’Austin au Texas, nommé « Ska, Reggae & Soul », je choppe le disque à la première occaz’.
Je découvre donc avec bonheur le groupe tout nouvellement monté par Jeremy Peña, ex Los Skarnales et Trenchtown Texans qui s’entoure de quelques pointures locales, dont Johnny Meyers des Stingers ATX et Patrick Kelly, futur The Suffers, pour passer en studio.
Sa voix, au timbre particulier, soul et puissante et ses compos excellentes, ska, reggae et… soul, évidement, font mouche dès le premier tir !
Deux ans plus tard, c’est avec un line-up remanié que The Bandulus fait son retour discographique. Assisté par deux voix féminines aux chœurs, c’est encore plus fouillé, révélant une nouvelle fois une aisance dans le songwriting bien au-dessus de la moyenne. « The Time We Had » est une pure réussite qui obtient un joli succès aux US, qui aura malheureusement peu d’écho par chez nous.
En déménageant vers Portland, Jeremy fait repartir ses Bandulus à la case départ et c’est surement ce qui explique en partie qu’il nous aura fallu attendre près de huit longues années pour voir une suite discographique pointer le bout de son nez. « Love A Woman », déjà sorti en vinyle en autoprod et en version cassette chez Jump-Up Records depuis plusieurs semaines, voit le jour officiellement, et du coup disponible sur les plateformes digitales, ce 17 janvier dernier.
LE DISQUE : « Ska, Reggae & Soul », c’était le beau programme annoncé sur la pochette du premier album des Bandulus. Et même si ça manquait parfois de maitrise coté mix et production, et bien on s’était largement régalé de ce groupe capable de jouer sur tous les tableaux. « The Time We Had » avait transformé l’essai, avec des compos toujours plus justes et des parties vocales enrichies de chœurs féminins du plus bel effet.
Sur la première moitié de « Love A Wowan », c’est plutôt sur une alternance factuelle « Soul, Reggae & Ska », que nous propose la bande de Portland.
Soul, voire même plutôt rytm’n’blues, ça démarre à fond de fond avec ce « Stop Playing With My Heart » limite rock’n’roll, hargneux et 60’s comme on aime. On y retrouve avec plaisir tout le charme de la voix puissante de Jeremy Peña alliée à ces chœurs féminins fignolés.
Reggae, même carrément boss reggae, « Break The Ice » est monté sur les épaules d’un Hammond carrément balèze, bien aidé par des parties vocales de tout premier ordre.
Ska, la troisième étape du triptyque, avec « Dear Lord » une mécanique rutilante qui tourne à plein pot: une intro bien foutue, une basse ténébreuse et virevoltante, un gros solo de piano et une conclusion en mode reggae dub impeccable pour un sans-faute!
On enchaîne avec une deuxième triplette solide, qui s’ouvre avec l’ombrageuse reprise de Them Two « Am I A Good Man ? » dégoulinant d’intonations bluesy, à la ligne de guitare fiévreuse sur laquelle Jeremy et ses choristes semblent littéralement jeter leurs tripes. Derrière « Mr Bad Luck » fait dans le funky reggae, avec son groove de clavinet excellent, avant que ne se pointe « Flash Flood », un ska sans prétention assez classique mais suffisamment bien arrangé, avec un piano topissime et une rythmique soutenue à l’harmonica, pour faire la rue Michel.
« Stay True » est un excellent titre soul bien nerveux, avec un piano survolté et des voix qui dépotent, mais jamais sans finesse et nous offre en cadeau bonux, en plein milieu, un gros break ska avec un énorme solo de sax dedans qui fait bien plaisir. Et ça poursuit ici en mode soul, avec « Love A Woman », la chanson titre, et là, attention, ça ne blague plus! Sur cette rythmique lascive à la basse en état de grâce, des arrangements de cuivres tour à tour langoureux ou surpuissants et ce petit gimmick de cordes qui va bien hissent la chanson au niveau des prods de Daptone ou Colemine Records ! Y’a tout sur ce titre et surtout des parties vocales de de haut-vol, avec un final grandiose, 4 minutes et 8 secondes de pur bonheur !
Le reste de l’album se fait résolument plus Jamaïcain, avec « Monkey Man » une petite sucrerie rocksteady délicieuse à la mécanique bien huilée, avec un chant toujours en mode démonstration… « Truth » est du même acabit et les chœurs régalent sur cet early délicatement funky.
L’ami Chris Murray vient ensuite poser sa voix sur un ska « sur mesure », « Two Times » léger comme la brise, quasi-acoustique et comme d’habitude on adore!
La fin du skeud est même radicalement reggae, avec « Smile » un early impeccable à la belle intro soul, présenté en version discomix, avec un dub assuré par l’incontournable Agent Jay et la paire « Another Lie » et « Another Dub » , un roots façon Californienne et sa version dubbée qui coulent telles deux bonne lampées d’un rhum vieux millésimé.
Je vous fais plus de dessin, The Bandulus nous offre avec ce « Love A Woman » bien équilibré et parfaitement produit, une bonne grosse tranche de toute la musique qu’on aime ici ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Bronsky
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