AARON FRAZER – Into The Blue – Dead Oceans
UN PEU D’HISTOIRE: AARON FRAZER, c’est le batteur/chanteur originaire de Baltimore, installé à Brooklyn, qui officie du côté de Durand Jones & The Indications. Son univers est forcément soul, rhythm’n’blues, parfois un peu psyché, et son premier opus en solo, « Introducing… », produit par Dan Auerbach (The Black Keys) était tout simplement merveilleux.
Le voilà qui récidive, toujours sur Dead Oceans (le label de l’Indiana), avec un second opus, « Into The Blue » sorti cet été, et une tournée européenne dans la foulée.
LE DISQUE: Attention, grande voix. Ceux qui écoutent Durand Jones & The Indications savent que le gaillard vole souvent la vedette à son pote de chanteur. Sa voix est perchée, sa voix est sublime, et son coup de baguette n’est pas vilain non plus. Le type a un gros feeling pour sortir de la soul de qualité, un peu comme Roberto Sanchez quand il faut balancer du gros son blue beat.
On commence tout en finesse avec « Thinking Of You » pour se mettre dans l’ambiance, et on comprend d’emblée que si Aaron Frazer avait faisait de la musique jamaïcaine, il aurait figuré sur une compilation rocksteady de Trojan Records, tant le côté « lover » de son interprétation est présent.
Ne vous attendez pas à de la soul ultra rapide. On est loin des parquets de Wigan, on est loin de l’Angleterre, mais on est totalement dans petites villes du fin fond de l’Amérique, avec un son velouté, des paroles parfois presque chuchotées, et même ici ou là des ambiances tropicales. « Dime » par exemple, en duo avec la Chilienne Cancamusa, est parfaitement calibrée pour une longue soirée d’été à Key West ou à Valparaiso.
Avec « Easy To Love », énergique comme on aime, avec juste ce qu’il faut de retenue et des choeurs gros comme ça, on frôle le génie des plus grandes pointures US, et on se prend même à penser aux vieilleries 70’s d’un certain Michael Jackson. On pensera vaguement à Outkast sur « Payback », à la B.O de Jackie Brown sur la très langoureuse « Play On », et on se roule par terre de bonheur à l’écoute de l’imparable single « Time Will Tell », qu’on peut qualifier de pur hit sans exagérer le moins du monde.
J’aime beaucoup la soul d’aujourd’hui, Thee Sinseers, The Sextones, Thee Sacred Souls ou Lee Fields… Mais je dois confesser une préférence pour les remarquables Durand Jones & The Indications, et pour leur extraordinaire batteur qui brille de mille feux lorsqu’il se met à pousser la chansonnette.
Vince