MASONS ARMS – Gepackt – Rocking Records
UN PEU D’HISTOIRE: MASONS ARMS, c’est un groupe de Cologne, en Allemagne, célèbre pour son eau et pour son SummerJam. Le groupe existe depuis 1995, et il faisait au départ du ska-punk furibard. En 2004, ils sortent « Ex-girlfriend and The Broken Hearts », sur le label Unpopular Disclose Records puis se mettent un peu en stand-by. Et puis quelques années plus tard, ils se sont reformés et ont décidé cete fois de se consacrer à un son plus roots, plus jamaïcain, mais toujours avec leurs influences très diverses. Et pour leur nouvel abum, c’est Dr Ring Ding et André Meyer (ex-Senior Allstars) qui se sont collés à la production, ce bon Richie venant même pousser la chansonnete sur un titre. Le disque sort le 23 novembre prochain sur Rocking Records (en même temps que celui de Dr Ring Ding Ska-Vaganza), c’est donc une pure exclusivité Rude Boy Train que voici que voilà…
LE DISQUE: Ceux qui pensent que la musique jamaïcaine chantée en allemand c’est tout pourri peuvent aller se rhabiller car ce disque va les faire mentir. Ça démarre bien avec un gros plan reggae rugeux puisque dans la langue de Thomas Mann (« Maedchen nummer 1 »), mais c’est avec la suivante, « Gepackt », qu’on entre dans la vif du sujet. C’est un poil plus léger, totalement rocksteady, et c’est à tomber par terre tellement c’est beau ! Et puis après le groupe passe à un plan reggae/ragga énergique à la Irie Revoltes (« Etwas Mehr »), scandé avec ferveur, à grand renfort de cuivres et de voix syncopée qui filent comme si leur vie en dépendait.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Masons Arms aime varier les ambiances, et sur « Ich Bin Ich », la voix mixée avec talent se met légèrement en retrait, pour laisser le champ libre à une ambiance nocturne, mélancolique, presque désespérée, soutenue par un section rythmique métronomique, avec ici un peu d’écho, là un sifflement de trombone, et de tous les côtés, un sacré foutu talent. Puis vient le temps de « Raus », reggae d’un grande habileté, qui alterne couplets trainants et refrain ponctué par une mélodie de cuivres qui fait mouche dès la première écoute et qu’on retient simplement comme un tube.
Et puis vient le temps du ska, avec une paire de hits qu’il vous faudra absolument écouter, à moins de vouloir mourir idiot. « Zuruck Zu Dir » d’abord, très rock, très revival, tous cuivres en avant, dans la plus pure tradition teutone des productions Pork Pie du début des années 90. Et ça, c’est tout ce que j’aime, alors je dis banco, je chausse me monkey boots, j’enfile un Fred Perry, et je me mets à danser tout seul comme un con au milieu de mon salon ! Juste après, c’est au tour de « Du Sagst Nein » de venir vous caresser les oreilles, cette fois en mode ska trad’ à la Dr Ring Ding (forcément), avec un superbe son de batterie qui claque, un sifflement de clavier comme on aime, une voix des grands jours, et des arrangement aux petits oignons pour un titre qui à coup sur restera comme l’une des saillies les plus imparables d’un disque vraiment pas avare en morceaux de bravoure.
Le titre avec Dr Ring Ding au chant, « Rabauken », est dans la pure lignée de « Fever », le dernier album de Richie avec The Senior Allstars, savant mélange de reggae et de phrasé ragga langoureux, et le groupe se fend même de deux plans à tendance soul/rock que sont l’excellente « Nur Du », ou la plus lente mais non moins réussie « Wenn Es Das Gibt » qui toutes deux pourront vous rappeler les Américains de The Pietasters.
Un instrumental assez planant (« Diskobus ») et un dub (« Dub Nr. 1 ») pour boucler la boucle, et voilà comment plus d’une heure de musique s’est écoulée sans qu’on ait même songé à aller pisser un bol. Masons Arms, retenez bien ce nom. S’il y a une justice en ce bas monde, on devrait en reparler dans les années qui viennent.
Vince