Rude Boy Train

THE SPECIALS – MORE OR LESS…THE SPECIALS LIVE – EMI

UN PEU D’HISTOIRE : On ne va pas vous faire l’affront de vous expliquer qui sont les SPECIALS. Juste rappeler aux ignorants que le groupe s’est formé en 1977 sous le nom de The Coventry Automatics, puis s’est appelé The Special AKA avant de tout simplifier pour s’appeler The Specials, tout court. Leur premier album éponyme (un monument) produit par Elvis Costello et sorti en 1979 sur Two Tone Records, le label du clavier Jerry Dammers. Le second opus, « More Specials », sort l’année suivante. Puis les musiciens commencent à s’embrouiller, et après la sortie de « Ghost Town » (l’un des plus extraordinaires singles de l’histoire de la musique britannique), Terry Hall, Nevile Staple et Lynval Golding s’en vont former Fun Boy Three, un groupe new wave/pop. Jerry Dammers continue l’aventure Specials avec John Bradbury (le batteur) en reprenant le nom Special AKA et sort un nouvel album, « In The Studio », en 1984.

Depuis, plusieurs albums d’autres formations de The Specials (en général avec Lynval Golding, Roddy Byers,  Horace Panter et Neville Staple) sont sortis : « King Of Kings » avec Desmond Dekker en 1993, « Today’s Specials » en 96, « Guilty ‘til Proved Innocent ! » en 98, et deux albums de reprises (sans Golding), « Skinhead Girl » en 2000 et « Conquering Ruler » en 2001.

En 2009, le groupe se reforme avec tous ses musiciens sauf Jerry Dammers et entame une tournée triomphale au Royaume Uni, puis un peu partout en Europe, avec notamment une date à l’Olympia le 27 septembre 2011.

LE DISQUE : « Faire un live c’est se répéter » disait le grand Joe Strummer. Peut-être, mais avouons que celui-là fait du bien par où il passe ! Sorti début août à l’occasion du concert des Specials pour les Jeux Olympiques de Londres, ce live est disponible en double cd et en double vinyle dans toutes les bonnes crèmeries. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un seul et même enregistrement, mais de plusieurs extraits de plusieurs dates de la tournée de 2011.

Ceux qui ont assisté à l’un de ces concerts ne seront donc pas surpris par le contenu, puisqu’il reflète à peu de chose près ce que le groupe avait pu jouer sur la scène de l’Olympia, sauf qu’ici le disque commence par « A Message To You Rudy » et non par « Do The Dog ». En fait, le premier cd reprend live et dans l’ordre, tous les morceaux du premier album, et le second est constitué de la moitié de « More Specials » ainsi que de quelques singles marquants mais absents des deux opus (« Ghost Town » et « Gangsters » notamment).

Alors autant vous dire qu’il s’agit d’une avalanche de hits, avec en plus une qualité de son vraiment impeccable. Tout est là, contenu dans près d’une heure trente de musique : un pan entier de l’histoire du ska.

Pour moi, le meilleur de ce live est fait du meilleur de la carrière du groupe de Conventry : « Monkey Man », « Do The Dog », « Concrete Jungle », « Too Much To Young », « You’re Wondering Now », « Rat Race », « Hey Little Rich Rich » (avec une pensée pour Amy Winehouse), l’extraordinaire « Do Nothing » (une de mes chansons préférées), l’increvable « Friday Night Saturday Morning », l’incontournable « Gangsters »… Evidemment, « Ghost Town » passe moins bien l’épreuve du live, et les quelques compos du groupe à mon avis un peu plus « faibles » (« Man At C&A », « Too Hot ») ne parviennent pas à emporter une adhésion totale.

Pour le reste, c’est un quasi sans faute, avec une section cuivre beaucoup plus présente que sur les enregistrements originaux du groupe, en particulier dans une version de « Guns of Navarone » assez apocalyptique pour clore le show, un peu comme chez les frenchies de Two Tone Club (qui doivent beaucoup aux Specials).

Un double live impeccable pour tous ceux qui ont assisté au concert de l’Olympia l’année dernière et qui n’ont pas acheté le DVD de la soirée fabriqué à la minute et vendu à la sortie de la salle (et probablement un peu frelaté). Ça va leur rappeler le bon, le très bon moment passé avec l’un des meilleurs groupes au monde au 28, boulevard de Capucines à Paris,  un soir de septembre 2011. C’était the place to be. Et moi, j’y étais.

Vince

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